Développer un vaccin et suffisamment d’immunité collective, mais aussi une plus grande adaptation aux mesures imposées, sont les trois grands prérequis pour sortir de la crise liée à la pandémie du Covid-19, estime le bureau scientifique de la Société marocaine de médecine d’urgence (SMMU).
Pour ce comité scientifique, la seule solution à la crise actuelle réside dans le développement d’un vaccin contre le virus, ce qui prendra un certain temps.
Tant qu’un traitement ou un vaccin n’aura pas été trouvé, il est clair que la stratégie actuelle de confinement d’une grande partie de la société n’est pas envisageable à long terme, car les dommages sociaux et économiques seront dramatiques. Ce dont les pays ont besoin dans ce cas, c’est d’une stratégie de sortie c’est-à-dire un moyen pour lever les restrictions et ramener la vie à la normale, malgré le risque d’augmentation des cas positifs. Ce qui constitue en soi un défi scientifique et social majeur, souligne le comité.
Dans un communiqué, il estime que le sort de la crise reste principalement lié à la vitesse à laquelle les décisions de quarantaine, de fermeture des frontières, et d’utilisation des moyens de protection, ont été prises. A cet égard, la SMMU considère le Maroc comme un exemple grâce notamment aux directives de SM le Roi Mohamed VI ainsi qu’à l’engagement de tous les citoyens.
Le bureau scientifique de la SMMU préconise aussi le développement d’une immunité collective suffisante qui fournit un certain degré de protection sociale, comme c’est le cas pour la grippe saisonnière.
En troisième lieu, il insiste sur un changement permanent du comportement de la société, dans le sens de s’habituer et de s’adapter aux mesures imposées pour faire face à la pandémie. Il s’agit notamment d’adopter des mesures de déconfinement graduelles et progressives pour maintenir de faibles taux de transmission de l’infection.
À notre avis, cette dernière mesure permettra de sortir du confinement actuellement imposée, d’autant plus que notre pays connaît de faibles niveaux de propagation de maladie, d’hospitalisation en réanimation et de mortalité, explique-t-on de même source.
Pour parvenir à la levée progressive du confinement, la SMMU classe les restrictions à lever en trois niveaux, en termes de possibilité de propagation de l’infection.
Il s’agit d’abord des activités à risque léger, citant à titre d’exemple l’exercice individuel à l’extérieur avec le maintien du port obligatoire des masques et le respect des mesures de protection individuelles.
Concernant ensuite des activités à risque moyen, cette structure évoque l’ouverture des magasins non essentiels, les réunions entre personnes ne vivant pas sous un même toit, la prière dans les mosquées à l’exception de celle du vendredi, les rassemblements ne dépassant pas 50 personnes et le tourisme intérieure.
Il s’agit enfin des activités à risque élevé, dont le retour au système de travail normal, le retour des élèves à l’école, la suppression de l’isolement des patients et des sujets contacts, selon le communiqué.
Les contrôles doivent être multipliés pour isoler efficacement les cas positifs et définir éventuellement les foyers possibles, dans l’attente d’un vaccin qui changera toutes les équations où il n’y aura pas besoin d’isolement social, recommande la SMMU, tout en relevant que cela prendra au moins plus de six mois.
LR/MAP