Après le choc brutal de 2020 et les perturbations qui s’en sont suivies en 2021, l’activité des voyagistes semble reprendre ses pleines forces, les ventes culminant à des niveaux qui dépassent même la période d’avant-crise.
Bien que le spectre des pressions inflationnistes continue de planer sur les prix aussi bien des billets d’avions que des nuitées aux hôtels, la demande grimpe sans cesse, en particulier en ce mois d’août.
Cette rigidité à la hausse des prix ne laisse aux agences de voyages aucun choix à part l’innovation pour se distinguer chacune de l’autre face à la clientèle et ce, à travers notamment les destinations proposées, les packs personnalisés, les facilités de paiement, etc.
Une stratégie qui donne ses fruits ! Ces packs et propositions, de par leur caractère séducteur, se vendent comme des petits pains, au regard du confort qu’ils offrent en matière des divers services.
Et parmi les packs à succès figurent, entre autres, ceux de la “Omra” estivale et d’Istanbul. C’est ce qu’affirme Mohamed B., gérant d’une agence de voyages située à Casablanca.
“Notre activité commence à reprendre des couleurs ces derniers mois. Nous avons entamé les préparatifs pour cette saison estivale à partir de mai dernier”, confie-t-il à la MAP.
Et de soutenir: “Aujourd’hui, en dépit de la hausse des prix, nous constatons un fort engouement à la fois pour les voyages au niveau interne et à l’étranger”.
Pour l’étranger, les destinations les plus demandées sont la Turquie et l’Egypte, explique ce professionnel, précisant que durant juillet dernier, son agence a organisé quatre départs vers Istanbul pour un séjour de plus d’une semaine, chacun comprenant une trentaine de sièges.
“Pour ce mois d’août, il n’y a plus de disponibilité, puisque tous les sièges programmés ont été vendus. Aussi, les clients réservent d’ores et déjà pour septembre”, renchérit-il.
S’agissant de l’Égypte, “nous avons proposé au cours de juillet et août, un programme à double destination avec un séjour de 14 jours combinant Sharam El Sheikh et Le Caire”, fait savoir Mohamed. Et de noter que cette offre, bien qu’elle n’a pas été écoulée avec le même rythme que celle de la Turquie, a été bien accueillie par la clientèle.
D’après ce professionnel, les Marocains préfèrent cette année les voyages combinés, aussi bien vers deux pays ou deux régions dans le même pays.
En outre, un intérêt particulier a été relevé en cette période pour la “Omra” estivale qui intervient juste après la saison du Hajj et avant Omra Al-Mawlid Al-Nabawi. “Avec la levée progressive des restrictions sanitaires, les Marocains ont été nombreux à demander la “Omra” pour août. A la date d’aujourd’hui, nous avons réussi à vendre une quarantaine de sièges pour plusieurs départs prévus en ce mois-ci”, a dit Mohamed.
Selon lui, l’un des défis majeurs reste sûrement celui de l’acquisition des billets d’avions, puisqu’en cette période de haute saison, les compagnies aériennes préfèrent vendre la grande part des billets directement aux particuliers qu’aux voyagistes.
Tourisme interne: le retour en force !
Parallèlement à cette relance de l’activité du “outgoing” (séjours à l’étranger), le tourisme national n’est pas en reste, puisqu’il signe un retour en force, porté essentiellement par une succession de mesures, dont le lancement en janvier du plan d’urgence de 2 milliards de dirhams (MMDH), la réouverture des frontières en février et le grand retour des Marocains résidant à l’étranger (MRE) avec l’opération Marhaba.
Une dynamique qui s’est concrétisée davantage pour bien profiter aux différents écosystèmes du secteur touristique (hôtels, location de vacances, restaurants et cafés, transports routier, ferroviaire et aérien, etc).
D’ailleurs, la ministre du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor, avait indiqué, récemment, que le nombre des touristes a atteint 1,14 million en juin 2022, en hausse de 5% par rapport à 2019.
Au cumul des six premiers mois de cette année, ce sont près de 3,4 millions de touristes étrangers qui ont visité le Maroc, selon la ministre qui avait souligné que les sondages réalisés ont révélé que 51% des touristes marocains préfèrent le tourisme balnéaire, 58% préfèrent voyager pendant les vacances scolaires et 60% préfèrent voyager en famille, tandis que 72% sont plus intéressés par le prix des prestations touristiques.
Le transport suit la tendance
Considéré comme l’un des maillons essentiels de la chaîne touristique, le transport, avec ses différents types, s’aligne sur cette tendance pour contribuer au succès de cette saison.
C’est dans ce sens que l’Office national des chemins de fer (ONCF) avait déployé un dispositif spécial Eté 2022, s’appuyant sur la programmation de plus de 232 trains/jour, dont 30 trains “Al Boraq” en circulation chaque jour dans les deux sens, et le renforcement des capacités sur les principaux axes du réseau ferré, outre le doublement de 10 trains “Al boraq”.
Ces mesures ont poussé plus de 4,5 millions de voyageurs à choisir le train pour leurs déplacements en juillet dernier, un chiffre en croissance de 30% par rapport à la même période en 2021 et de 20% comparativement à 2019 (avant covid).
Cette performance est encore plus marquée sur les trains “Al boraq”, dont l’évolution dépasse les 55% par rapport à la même période en 2021 et 40% par rapport à 2019.
Pour ce qui est du transport aérien, le trafic commercial continue son ascension, les aéroports du Royaume enregistrant un volume de 7.439.275 passagers, à travers 70.680 vols au premier semestre 2022.
A en croire les chiffres de l’Office national des aéroports (ONDA), les aéroports nationaux ont atteint un taux de récupération par rapport au S1-2019 de 64% pour les passagers et de 72% pour les mouvements aéroportuaires.
LR/MAP