En revenant chez-lui et au sein de sa famille africaine, le Maroc a retrouvé sa place naturelle parmi les siens. Une place que personne ne lui dispute plus, puisqu’il a fait preuve, lors des dix dernières années, de solidarité et de beaucoup de dynamisme, à travers des actions de grande envergure. L’objectif ultime était de positionner l’Afrique en tant que continent fort, comptant sur ses potentialités, pour parvenir à un développement qui sied à son positionnement, sa grandeur et sa richesse.
Cette action, le Maroc l’avait d’ailleurs entamée depuis un certain temps, tout en n’étant pas membre de l’Union Africaine. C’est dire que ce retour n’était pas une fin en soi et ne motivait nullement tout ce qu’a fait ou fera encore le Maroc en faveur du développement et de l’épanouissement des Etats africains et de leurs citoyens. En témoignent d’ailleurs les multiples tournées royales dans différents pays du continent et l’ensemble de projets nés là où le Souverain a été.
L’expérience et l’expertise du Maroc, ainsi que son modèle de développement, sont aujourd’hui exportables et le Royaume en fait profiter plusieurs autres pays et Etats, visant un seul et unique objectif: le leadership de l’Afrique. Un objectif pour lequel le Maroc s’est engagé et œuvre avec abnégation et foi en cette Afrique leader, à laquelle profitent ses propres richesses, sur la voie de la solidarité, de la paix et de l’union, en faveur du développement et de la prospérité du citoyen africain.
En novembre 2016, la clôture du Sommet africain de l’action, tenu à Marrakech parallèlement à la COP22, avait été marquée par une invitation franche des Etats participants au Maroc, en la personne de Sa Majesté le Roi, d’être leur représentant et leur porte-parole: «Tout en remerciant Sa Majesté Mohammed VI, Roi du Maroc, d’avoir pris l’initiative de convoquer ce Sommet de l’Action en faveur de la co-émergence de l’Afrique… Et en relevant la pertinence d’unir la voix du Contient pour mieux défendre ses intérêts, (nous) Invitons le Roi du Maroc, en relation avec le Président en exercice de l’Union Africaine, à œuvrer pour la mise en œuvre de cette Déclaration, notamment au niveau de la coordination et du suivi des initiatives prioritaires dans les domaines de la lutte contre les changements climatiques et du développement durable, ainsi que pour la mobilisation des partenaires du Continent, bilatéraux ou multilatéraux…».
Le positionnement du Maroc et son importance pour et à travers le continent n’est plus donc à prouver. Il paraissait ainsi évident que cette action, pour être collectivement profitable, se fasse dans un cadre d’unification et de solidarité, ce qui préparait déjà ce retour du Maroc à l’UA. Un retour qui a été massivement soutenu et chaleureusement accueilli, compte tenu de la vigueur des liens qui unissent le Maroc et la majorité des pays africains, voire tous. Car ceux qui sont réticents et les récalcitrants jugent et connaissent bien l’importance et le poids du Maroc dans cette instance continentale et ce qu’il peut bien lui apporter concrètement. Mais ils demeurent hantés par ce leadership qu’ils lui envient, bien que le Royaume ait une vision autre, qu’ils n’arrivent malheureusement pas à assimiler, qui est cette idée du leadership de l’ensemble de l’Afrique et non d’un tel ou tel Etat.
L’action se poursuit
Et maintenant? Le retour du Maroc à l’UA ne freinera pas l’action du Royaume en faveur du continent. Cette action sera renforcée et même prendra une toute nouvelle dimension, puisque son objectif ultime n’est pas encore atteint et qu’il faut persévérer sur cette voie. Certes, l’action n’est pas mue par ce retour et le Maroc œuvre depuis bien des années à aider et à soutenir le développement en Afrique et de l’Afrique qui doit dorénavant compter, prioritairement, selon la vision de Sa Majesté Mohammed VI, sur ses potentialités, ses richesses et sa jeunesse et se forger un modèle de développement purement et entièrement africain. C’est d’ailleurs dans cette optique que le Royaume s’est attelé à développer, de manière significative, des relations bilatérales fortes avec l’Afrique.
Comme l’a rappelé le Souverain, dans son discours devant la dernière session de l’UA, depuis l’an 2000, le Maroc a conclu, dans différents domaines de coopération, près d’un millier d’accords avec les pays africains. Une action d’ailleurs d’une telle force et d’une telle envergure que Sa Majesté avait relevé, à titre de comparaison, qu’entre 1956 et 1999, 515 accords avaient été signés, alors que depuis 2000, il y en a eu 949, c’est-à-dire près du double.
Des projets stratégiques d’envergure ont ainsi été mis en place lors des visites royales dans plusieurs pays africains, notamment dans les domaines de l’énergie et de la sécurité alimentaire. Le Maroc a également contribué et soutenu les efforts de maintien de la sécurité et de la paix en Afrique. Il a également adopté une politique migratoire de grande portée qui s’inscrit dans un esprit de solidarité et d’humanisme.
Aujourd’hui, le Royaume a pour ambition d’apporter sa contribution à l’agenda des activités de l’Union Africaine (UA) et d’agir pour fédérer et aller de l’avant. Il est temps que les nations africaines s’associent au dynamisme du Maroc, afin de donner un élan nouveau au continent africain tout entier. Ce sont d’emblée les traits du rôle vital que le Maroc compte efficacement et rigoureusement jouer au sein de l’UA. Des traits qui se tracent et qui ont été d’ailleurs confirmés au lendemain du retour du Royaume à l’UA, notamment à l’occasion de la visite Royale au Soudan du Sud; prouvant encore plus que le Maroc ne rentre pas à l’UA par la petite, mais par la grande porte.
Hamid Dades