Voici le texte intégral du communiqué du ministère de l’agriculture, daté de ce 6 février 2017, où le Maroc appelle à un positionnement clair de l’Union européenne par rapport à l’accord agricole Maroc-UE.
Le Maroc et l’Union Européenne sont liés par un accord agricole dont l’application est effective sur le territoire du Royaume du Maroc et ce, malgré un épisode judiciaire qui a, en toute logique, confirmé le protocole agricole entre le Maroc et l’Union Européenne.
Ainsi, celui-ci doit désormais s’appliquer conformément à l’esprit qui a présidé à sa négociation et sa conclusion.
L’Union Européenne doit assurer le cadre nécessaire pour l’application des dispositions de cet accord dans les meilleures conditions.
La Commission Européenne ainsi que le Conseil Européen ont la responsabilité de neutraliser les tentatives de perturbation par des positions et un discours clairs et cohérents avec des décisions que ces instances ont, elles-mêmes, portées et adoptées.
Le Maroc et l’Union Européenne partagent une riche expérience de coopération. L’accord agricole et de la pêche en compte parmi les exemples les plus réussis et il est primordial de le préserver au risque de déclencher de lourdes conséquences au plan socioéconomique, dont l’UE assumera l’entière responsabilité.
Toute entrave à l’application de cet accord est une atteinte directe à des milliers d’emplois d’un côté comme de l’autre dans des secteurs extrêmement sensibles, ainsi qu’un véritable risque de reprise des flux migratoires que le Maroc, au gré d’un effort soutenu, a réussi à gérer et à contenir.
Le Maroc a conduit une politique volontariste et fortement engagée dans le secteur agricole pour œuvrer à la stabilité des populations et leur sécurité alimentaire à travers une expérience reconnue au niveau du continent.
Le Royaume reste déterminé à poursuivre cette politique de soutien à l’essor d’une agriculture africaine performante à travers l’assistance technique, l’accès aux engrais et l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.
Les actes visant à dresser des obstacles devant l’entrée des produits marocains sur les marchés européens doivent être sanctionnées et traités avec la plus grande fermeté de la part de notre partenaire européen.
De telles nuisances mettent en péril un édifice de coopération construit sur de nombreuses années ne laissant de choix au Maroc que de s’en détourner au profit d’une accélération de partenariats initiés dans des pays et régions diverses notamment la Russie, la Chine, l’Inde, le Japon, les pays du Golfe ainsi qu’auprès de nos voisins africains.
L’absence d’un engagement franc de la part de l’UE imposera au Maroc un choix décisif où il sera question de préserver un partenariat économique patiemment entretenu ou de s’en défaire sans retour pour se focaliser sur la construction de nouvelles relations et circuits commerciaux.
Le Maroc s’inscrit dans une démarche constructive avec son partenaire historique. Il est, toutefois, nécessaire que l’Union européenne veille à la préservation de ces relations avec un pays qui a démontré sa fiabilité en tant que partenaire et ce, dans un cadre global où les échanges commerciaux dans les secteurs agricole et de la pêche sont une partie d’un tout.