Le Maroc va mettre en place une nouvelle stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, a annoncé, mercredi à Rabat, le Chef du gouvernement Saâd Dine El Otmani.
L’objectif de cette stratégie est de renforcer la coordination et la coopération entre les différents services concernés pour assurer plus d’efficacité et d’efficience aux mesures et aux actions entreprises dans ce domaine, a affirmé M. El Otmani lors d’une conférence nationale sur “l’impact de l’évaluation nationale des risques sur le dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme”, organisée par l’Unité de traitement du renseignement financier (UTRF) à l’occasion du 10ème anniversaire de sa création.
Le Chef du gouvernement a fait observer à cet égard que le Maroc a adopté plusieurs stratégies sectorielles qui constitueront la base de la nouvelle stratégie nationale en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, ajoutant que le Royaume procède à une adaptation continue et régulière de son arsenal juridique en la matière avec les chartes et les conventions internationales dans ce domaine.
Après avoir réitéré l’engagement politique fort du Royaume de renforcer le dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, M. El Otmani a souligné que le Maroc est en train de finaliser un nouveau projet de loi qui vise à combler les lacunes identifiées dans le rapport d’évaluation mutuelle afin d’harmoniser l’arsenal juridique national avec les recommandations et standards du Groupe international d’action financière (GAFI).
M. El Otmani a en outre souligné que le Royaume est en passe d’adopter le rapport d’évaluation nationale des risques qui sera transmis à l’ensemble des acteurs concernés afin qu’ils puissent prendre les mesures nécessaires leur permettant de mieux contrôler les risques suivant un plan d’action très précis.
Il sera également question de la création d’une commission nationale où l’ensemble des administrations et instances concernées seront représentées et qui aura la charge de moderniser et d’actualiser de façon continue les résultats de l’évaluation nationale des risques et proposer une stratégie nationale de lutte contre les crimes de blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, a-t-il ajouté.
Pour sa part, le Wali de Bank Al-Mgahrib, Abdellatif Jouahri, s’est félicité du “bond qualitatif” qu’a connu le dispositif marocain de lutte contre les crimes de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, relevant que l’arsenal juridique national dans ses volets préventif et répressif a connu des amendements fondamentaux pour le hisser aux normes internationales afin de faire face aux risques inhérents à la globalisation de l’économie et à la digitalisation des transactions.
Bank Al-Maghrib, partant de sa conscience de l’importance de ce chantier, est un partenaire stratégique de l’Unité de traitement du renseignement financier et une véritable force de proposition au gouvernement en ce qui concerne la lutte contre les crimes financiers, a-t-il dit, soulignant l’impératif de poursuivre l’oeuvre du renforcement du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme étant donné le caractère évolutif des risques et dans le contexte de l’ouverture du Royaume sur le reste du monde.
Le président de l’UTRF, Jawhar Nfissi, a de son côté mis en relief le rôle que joue l’UTRF pour protéger l’économie nationale et assurer l’intégrité du système financier du pays, relevant que cette unité intensifie ses efforts pour hisser le dispositif national de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme aux meilleurs standard internationaux.
Il a noté à ce propos que l’UTRF a érigé en priorité l’amélioration de la conformité technique des lois et des réglementations nationales en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme aux 40 recommandations du GAFI.
Cette conférence a été l’occasion de présenter les activités et les principales réalisations de l’UTRF durant les 10 dernières années, ainsi que l’expérience du Maroc, de la France, de la Belgique, de l’Espagne et de l’Egypte dans le domaine de l’évaluation nationale des risques liés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme.
Elle a été marquée par la signature de deux protocoles d’accord, entre l’UTRF d’une part et l’Autorité marocaine des marchés des capitaux et et l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale d’autre part.
Avec MAP