Le 11 juillet 2017, la rédaction arabophone de la chaîne de télévision «France 24» diffusait des séquences d’affrontements violents entre manifestants et policiers au Vénézuela pour illustrer son traitement de la situation dans la ville marocaine d’Al Hoceïma. Vives émotion et indignation aussitôt exprimées par le ministère de la Communication. Le ministre, Mohamed Laârej, adresse à la chaîne un courrier de protestation où il condamne «vigoureusement ce comportement trompeur», des images qui «tendent à semer la confusion et à induire les téléspectateurs de la chaîne en erreur». Et d’estimer que «ce que vient de commettre la chaîne France 24 est en contradiction totale avec les règles de profession les plus élémentaires que tout média, soucieux de la transparence et de l’objectivité des informations qu’il diffuse, est tenu de respecter». Avant de conclure que «le ministère exige de remédier à cette situation et de réparer l’erreur professionnelle commise, par France 24, en prenant toutes les dispositions nécessaires afin de rétablir la vérité et de présenter les excuses qu’il faut au Maroc et aux téléspectateurs induits en erreur».
Lundi 17 juillet, «France 24», présente des excuses officielles au Maroc, arguant d’une erreur technique corrigée dès que constatée.
Le ministère, encore sous le coup de la colère, a fait savoir que la cellule juridique qui a été constituée pour assurer un suivi de cette affaire, jugera de la recevabilité de ces excuses, selon qu’elles sont ou non conformes aux lois en vigueur.
Si cette affaire de France 24 a suscité tant de remous, c’est qu’au sein du ministère de la Communication, l’émotion et l’indignation le disputent au ras-le-bol. Comme le confie Abdelilah Tahani, le ministre Mohamed Laârej est extrêmement choqué par ces comportements manquant de professionnalisme, de déontologie, voire d’objectivité ; et le Maroc en a assez de tous ces médias qui attribuent au pays des «informations», des images, ou des photos «erronées» qui lui portent préjudice. D’autant que les médias qui le font sont souvent ceux qui ont un parti-pris contre le Royaume que montre continuellement leur ligne éditoriale.
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