A la suite d’élections municipales ayant vu son parti terminer deuxième à La Haye, le député populiste néerlandais, Geert Wilders, a demandé à ses partisans s’ils voulaient «plus ou moins de Marocains» dans leur ville et aux Pays-Bas.
Ils ont scandé: «Moins! Moins! Moins!». Ce à quoi Geert Wilders a répondu: «Nous allons nous en charger».
Ces déclarations ont provoqué un «exode» au sein de son parti. Au moins, sept membres du PVV, dont sa cheffe de file au Parlement européen, ont annoncé leur départ. Huit membres d’une faction locale ont aussi dit «prendre leurs distances». Le vice-Premier ministre, Lodewijk Asscher, a dénoncé: «Il s’agit d’un triste chapitre de notre histoire politique».
Des centaines de personnes se sont rendues, mardi 25 mars, au poste de police de Nimègue (ouest) à l’appel de la municipalité et de son maire Hubert Bruls, afin de porter plainte contre Geert Wilders pour discrimination, après ses propos contre les Marocains tenus le 19 mars. Une campagne via les réseaux sociaux, sur twiter sous le hashtag «Born here ou né ici» dénonce ces propos. Cette campagne est relayée sur le réseau social avec plusieurs participants marocains et non marocains pour dénoncer le racisme et la discrimination à travers des photos avec leur passeport néerlandais.
Les médias ont pris fait et cause contre Geert Wilders. La télévision privée néerlandaise, RTL Nieuws, a pris publiquement position pour la première fois en 25 ans. Dans une lettre ouverte, son rédacteur en chef adjoint, Pieter Klein, a estimé que l’homme politique a «vraiment dépassé les bornes», tandis que le rédacteur en chef de la radio BNR, Sjors Fröelich, a indiqué comprendre maintenant les comparaisons entre Adolf Hitler et Geert Wilders. «Wilders manipule ses électeurs au détriment de tout un groupe de citoyens néerlandais aux origines marocaines. Il met effectivement à l’écart tous les Marocains du pays», a également concédé le journal populiste De Telegraaf, le plus lu du pays.