Favoriser l’émergence d’une filière industrielle solaire compétitive au Maroc est la mission première du Cluster Solaire lancé, lundi 21 avril, à Casablanca.
Association à but non lucratif, le Cluster Solaire a aussi pour objectif permanent de définir une vision, une stratégie et un plan d’action collaboratifs permettant le renforcement des capacités et des compétences industrielles au service du développement et de l’approfondissement des applications valorisant l’énergie solaire. Initiée en partenariat avec les fédérations professionnelles et les établissements académiques d’enseignement et de recherche, la création du Cluster Solaire vient renforcer les actions menées dans le cadre du plan solaire NOOR. Elle vise aussi à approfondir les synergies entre les acteurs du secteur dans le but de favoriser l’émergence d’une filière industrielle solaire compétitive au Maroc.
Assurer l’intégration industrielle
Dans une allocution lue au nom de Abdelkader Amara, ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, par le secrétaire général du ministère, Abderrahim Hafidi, lors de la cérémonie du lancement du premier cluster industriel en énergie solaire «Cluster Solaire», Amara a indiqué que la réalisation des Clusters dans le domaine des énergies renouvelables, notamment solaire et éolienne, devra permettre au Royaume de développer des filières locales compétitives et de se positionner parmi les leaders dans ce domaine au niveau régional, plus particulièrement en Afrique.
A travers ses programmes solaire, éolien et hydraulique, le Maroc vise à corriger sa vulnérabilité, mais également à assurer une intégration industrielle progressive.
Une telle intégration est de nature à accélérer l’appropriation des technologies prometteuses de valorisation des ressources renouvelables et le développement d’un tissu industriel national en mesure d’accompagner la dynamique enclenchée autour de ce secteur et à assurer la compétitivité requise à l’export.
Confiant dans ses potentialités économiques et humaines, le Royaume entreprend une recherche et développement (R&D) qui gagne progressivement en maturité dans les universités et les instituts de recherche, en vue de donner une forte impulsion à l’innovation technologique. Ces structures de recherche nationales devraient œuvrer ensemble pour la mise en réseau de leurs capacités de R&D sur des thèmes ciblés, notamment ceux liés à l’industrialisation, de solutions et de filières technologiques innovantes pour l’accompagnement des projets intégrés, solaire et éolien, dans ces domaines.
Un métier d’avenir pour le Maroc
De son côté, le ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy, a fait savoir que les énergies renouvelables présentent plusieurs avantages pour le Maroc, aussi bien en termes de sécurité énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre qu’en termes de retombées économiques et de création d’emplois, un des éléments moteurs des stratégies nationales de développement sectorielles.
Se félicitant des efforts déployés par le Royaume en matière de promotion des énergies renouvelables, notamment par la mise en place d’un programme de production d’envergure (4.000 MW à l’horizon 2020), Elalamy a expliqué que la partie solaire de ce programme vise non seulement le développement de nouvelles capacités de production de l’énergie électrique solaire, mais également la création d’une industrie liée à ces nouvelles technologies, tant il s’agit d’un métier d’avenir pour le Maroc.
Les opportunités d’affaires dans ce secteur sont multiples et les synergies avec d’autres secteurs sont importantes. La construction de centres solaires et de parcs éoliens nationaux représentera, dès 2016, un marché annuel additionnel pour la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (FIMME) de l’ordre de 2,4 MMDH.
Le challenge actuel à relever réside dans la construction d’un secteur national des énergies renouvelables couvrant toutes ses facettes, y compris une composante industrielle compétitive, a en outre relevé le ministre, affirmant que le lancement du Cluster Solaire s’inscrit dans la droite ligne de ce que le Royaume ambitionne. Dans ce cadre, la politique de promotion des clusters constitue un des axes majeurs de la stratégie «Initiative Maroc Innovation» qui vise à favoriser l’éclosion d’écosystèmes industriels basés sur la composante innovation.
La création du Cluster Solaire, initiative importante et prometteuse, nécessite de conjuguer les efforts pour instaurer un environnement favorable à l’émergence d’un écosystème performant. Pour Elalamy, ces projets nécessitent la contribution «quasi complice» de toutes les forces vives du pays, appuyés par un partenariat public-privé où chacun jouera pleinement sa partition.
Hamid Dades
………………………………………………………………………………
Ils ont déclaré…
Mustapha Bakkoury, président du Directoire de MASEN
«Ce Cluster constitue un pilier important de la vision nationale en matière de développement des énergies renouvelables, solaire en particulier, visant à faire émerger des expertises et compétences nationales qui permettent de tirer un maximum de profit de la chaîne de valeur autour de la valorisation de la ressource solaire.
Nous avons identifié plusieurs compétences marocaines, aussi bien dans les universités que dans d’autres structures, au Royaume et à l’étranger, qui travaillent sur des problématiques concrètes liées, par exemple, au stockage, à l’intégration réseaux et aux matériels utilisés. L’étude de ces volets contribuera à la maîtrise des coûts d’investissement et à l’amélioration de la compétitivité du secteur de l’énergie solaire.
Avec le démarrage de ce cluster, nous enclenchons une étape importante qui vise à consolider les différentes actions entreprises dans le cadre du plan solaire NOOR, en misant sur une plus grande synergie et une coopération entre les différentes parties prenantes. A cet égard, une concertation intelligente et constructive publique-privée, aussi bien entre les entreprises elles-mêmes qu’entre celles-ci et les structures de recherches, académiques et de formation, est nécessaire».
………………………………………………………………
Ali Fassi Fihri, président du Conseil de surveillance de MASEN et DG de l’ONEE
«La réalisation d’un cluster innovant et la dynamisation du tissu industriel ne peuvent être que le fruit d’une collaboration étroite entre les différentes parties prenantes. Le modèle marocain en matière énergétique s’inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique du Maroc, conformément aux Hautes directives de SM le Roi Mohammed VI. Une stratégie innovante, ambitieuse et tournée vers l’avenir. Le Royaume bénéficie aussi de l’expérience et du savoir-faire de certains pays pionniers dans ce domaine, notamment l’Allemagne.
Aujourd’hui, vu l’importance des énergies renouvelables dans la croissance économique durable, nous ne pouvons que nous féliciter du lancement de ce cluster qui est une étape importante dans le développement énergétique du Maroc. J’ajouterais aussi que les plans solaire et éolien devront porter leurs fruits avant la fin de cette décennie».
………………………………………………………….
Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM
«La mise en place de ce cluster traduit la dynamique enclenchée autour du secteur énergétique au Maroc et l’esprit fort de partenariat public-privé qui y préside. La création de ce cluster représente une plate-forme pour opérationnaliser les plans d’action et les mesures mises en place pour renforcer la compétitivité des entreprises nationales, quelle que soit leur forme (PME, PMI).
La promotion des clusters est un des principaux chantiers de la stratégie «Initiative Maroc Innovation» ayant pour objectif de favoriser, à l’instar des expériences internationales dans ce domaine, l’éclosion de projets innovants orientés vers le marché et d’accompagner les entreprises et les acteurs les plus volontaristes et les plus capables de constituer des clusters de haut niveau.
Les clusters devront en effet constituer un mode efficace de génération de projets collaboratifs à fort contenu innovant, qui permettra d’associer les acteurs (entreprises, centres de formation et unités de recherche) au développement de projets collaboratifs à fort contenu R&D, dans les niches et thématiques identifiées et de créer un environnement technologique et des synergies favorables au développement de projets de R&D et d’innovation. Les clusters ambitionnent aussi d’améliorer la visibilité internationale des secteurs d’activité retenus».