Méditation…

Il y a un mot qui revient de plus en plus dans l’actualité. Macabre retour sur les devants de la scène… Il s’agit du mot «décapitation». La seule évocation de ce mot secoue de terreur le corps et l’esprit.
Décapitation… l’horreur ! Et pourtant, la planète a eu à redécouvrir cette horreur plus d’une fois, ces dernières semaines. Américains, Britanniques et Français ont eu à déplorer leur décapitation d’otages, cruellement mise en scène et exécutée par les hommes de Daesh, une vidéo immortalisant la mort (si l’on peut se permettre la formule) et cyniquement diffusée sur internet.
Décapitation d’êtres humains, de sang-froid et même avec panache… Comment peut-on…?
L’effet a été radical. Les grandes puissances ont aussitôt pris la décision de frapper fort, de bombarder Daesh, là où il se trouve. Les Etats Unis, la France, la Grande Bretagne, mais aussi d’autres –notamment les alliés arabes du Golfe- ont attaqué les troupes du dénommé Etat islamique en Irak et en Syrie.

Cela mettra-t-il fin aux décapitations ? Rien n’est moins sûr. Voilà qu’on apprend que des cellules dormantes de jihadistes projetaient aussi des décapitations dans nos contrées ! La décapitation fait école. Les bourreaux se découvrent une vocation. Certains analystes européens n’ont pas manqué de rappeler que la décapitation «légale» existe dans certains pays musulmans –en Arabie Saoudite, par exemple- mais cela reste une exception. Loin de nous, tout cela, nous qui ne décapitons même pas le mouton de Aïd Al-Adha (pas du premier coup, on l’égorge, mais on ne le décapite pas avant qu’il n’expire et qu’il faille le dépecer).
A propos de fête du mouton, on y est. Cette fête est la plus grande, pour les musulmans. C’est aussi la plus chère au cœur du petit peuple. Chère, dans tous les sens du terme… Certains contractent un crédit pour acheter le mouton, d’autres vont jusqu’à vendre leurs effets pour ne pas priver leur famille des joies et rituels de la fête… Les nantis, eux, de plus en plus, voyagent pour échapper à Aïd Al-Adha. Les uns se déplacent au Maroc-même pour se faire servir dans les hôtels qui multiplient les «offres fête du mouton». Les autres fuient carrément à l’étranger pour échapper aux contraintes, lourdeurs et… odeurs de la fête du «sacrifice».
A l’occasion de cette fête, en un seul jour, 5 à 6 millions d’ovins sont sacrifiés… Et à quel prix ! Certes, c’est un bon coup de pouce pour le monde rural, mais il faudra bien qu’avec l’évolution de la société, on «repense» cette fête… Les jeunes générations y tiennent de moins en moins. Les aînés, quant à eux, seront sans doute faciles à convaincre que la fête du mouton, bien que faisant partie de la sunna, est une souffrance pour les pauvres et qu’il serait plus agréable à Dieu de nous voir nous passer tous de mouton, comme eux, que de nous voir nous gaver seuls, sous leurs yeux.
Les aînés… C’est leur journée, ce 1er octobre (Journée internationale des personnes âgées). Une journée qui nous interpelle sur ce que deviennent nos vieux au Maroc. Nos traditions voulaient que l’on ne se sépare de nos vieux que le jour de leur enterrement. Or, de plus en plus, nos vieux sont abandonnés à leur propre sort. Les familles se réduisent aux parents et enfants, comme en Europe. Les vieux finissent leur vie seuls. Les plus scrupuleux soulagent leur conscience en leur allouant une petite somme d’argent mensuelle et les laissent se débrouiller avec la vie… Quant à ceux qui n’ont pas de famille, malheur à eux. L’Etat n’a ni les structures, ni les politiques adéquates pour les prendre en charge. Le mécénat fait ce qu’il peut, mais au final, les vieux se retrouvent dans une précarité indescriptible. Cela aussi devra changer. Car, plus inacceptables que les larmes d’un enfant –qui a pourtant toute la vie devant lui pour se rattraper- il y a celles de la personne âgée dont la détresse en fin de vie est insoutenable, parce qu’elle n’a d’égale que l’impuissance à y remédier. O rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie, faisait dire Corneille à son héros Don Diègue.

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Bahia Amrani

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