«L’opération d’identification nous a couté plus cher que l’année précédente»
A quinze jours de l’Aïd Al Adha, l’opération d’identification du cheptel destiné à cette fête religieuse touche à sa fin. Le Président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (Fiviar), M’Hammed Karimine, nous confie que cette opération –menée avec l’ANOC- prendra fin ce samedi 18 juin.
Jusqu’à présent (lundi 13 juin), précise-t-il, «4,3 millions de têtes ont été identifiées par la fédération, l’objectif est d’atteindre 4,5 millions dans les six prochains jours».
«L’opération s’est bien déroulée. Mais elle nous a couté un peu plus cher que l’année précédente. On a eu besoin de 5% de plus pour faire cette opération. On a dû faire des économies sur d’autres chapitres pour pouvoir répondre aux besoins de prévention contre la Covid-19», selon le président de la Fiviar, lequel estime que les prix du mouton pourront connaître une diminution de plus de 10% par rapport à l’année précédente à cause de la crise de Coronavirus.
Au total, « 8,5 millions de têtes seront identifiées d’ici la mi-juillet », précise Karimine. L’ANOC se charge, quant à elle, de l’identification de 4 millions de têtes.
Au ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts on indique que «L’opération d’identification des ovins et des caprins à l’occasion de l’Aïd Al-Adha 1441 (2020), lancée le 22 avril dernier, connaît une forte implication des éleveurs et des engraisseurs avec plus de 7,2 millions de têtes identifiées ». En outre, les services vétérinaires de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) ont enregistré 242.000 unités d’élevage et d’engraissement des ovins et des caprins, indique le ministère dans un communiqué.
Notons qu’à l’instar des deux dernières années, tous les ovins et les caprins destinés à l’Aïd Al-Adha doivent être identifiés par une boucle en plastique de couleur jaune portant un numéro de série unique à chaque animal, en plus de la mention « Aïd Al Adha et tête de mouton », indique-t-on au ministère. Ce numéro, précise-t-on, est stocké dans une base de données informatique et devrait aider à remonter à l’éleveur de chaque animal et à la région où se trouve la bête.
Cette décision d’identification -annoncée aux professionnels en février 2018- a été mise en application après le scandale de la putréfaction des carcasses en 2015, 2016 et 2017. Elle permet de prendre les mesures nécessaires contre les éleveurs ne respectant pas les bonnes pratiques d’alimentation animale. A défaut de ce signe distinctif, la bête ne devra pas faire l’objet d’achat de la part des citoyens.
Il a toutefois souligné à Le Reporter que certains éleveurs restent inquiets à ce sujet, notamment dans la région de Figuig et Bouarfa. Dans ces régions de l’Oriental, où l’élevage est la source principale de substance, des éleveurs nous ont affirmé, ce lundi 13 juin, que leurs bêtes n’auraient pas encore été touchées par cette opération de numérotation.
«Dans certaines zones comme Ich, Tigri, Al maader ou encore à Falet, des ovins et caprins destinés à l’Aïd n’ont pas été identifiés. Pour la race «Al Baida», par exemple, très peu de bêtes sont numérotées. Les éleveurs concernés sont inquiets et en appellent aux services concernés pour faire le nécessaire afin de procéder à l’identification des ovins et caprins qui n’ont pas encore été numérotés», affirme un éleveur à Ich dans la région de Figuig.
N.Cherii