En déplacement à Chypre, le Pape François a appelé à «l’unité» et à «dépasser les divisions» concernant la crise migratoire qui touche l’île membre de l’Union européenne.
Selon lui, «la présence de plusieurs de nos frères et sœurs migrants» a fait de l’île «un véritable point de rencontre entre différentes ethnies et cultures». «Chypre, carrefour géographique, historique, culturel et religieux, bénéficie de cette position pour mettre en œuvre une action de paix», a ensuite déclaré François au palais présidentiel de Nicosie, en présence du Président chypriote Nicos Anastasiades, appelant le pays à être un «chantier ouvert pour la paix en Méditerranée».
Le Président chypriote a aussi annoncé que le Pape comptait rentrer en Italie avec 50 migrants de Chypre. «Nous aimerions exprimer notre gratitude pour l’initiative de transférer 50 migrants de Chypre vers l’Italie», a déclaré le président Nicos Anastasiades au palais présidentiel de Nicosie. Les autorités chypriotes avaient indiqué dans la journée que des négociations sont en cours afin d’organiser le départ vers Rome de plusieurs familles de migrants vivant à Chypre. La République de Chypre affirme que 10.000 migrants en situation irrégulière sont arrivés au cours des dix premiers mois de l’année, la plupart depuis le nord de l’île.
Rapporté à sa population, d’environ un million d’habitants, elle dit enregistrer le plus grand nombre de primo-demandeurs d’asile en Europe. Au mois de mai, l’île s’était même dit en état d’urgence face à l’important afflux de migrants et à la surpopulation de ses centres de rétention. Le Président Erdogan affirme que «la solution à l’affaire chypriote passait par la reconnaissance de l’égalité en souveraineté et en statut international des Chypriotes turcs».
Et d’ajouter: «J’appelle tous les pays frères et amis à évaluer, sans partialité, l’approche de la République turque de Chypre du Nord concernant une solution au conflit sur l’île».
L’île de Chypre souffre depuis 1974 d’une division entre une partie turque dans le nord et une partie grecque dans le sud. En 2004, les Chypriotes grecs avaient rejeté un plan onusien pour la réunification de l’île.
P. Zehr