Le député du parti du président français Emmanuel Macron «La République en Marche» (LRM), est mis en examen depuis le 2 septembre 2017 pour «violences volontaires avec arme». M’jid El Guerrab est accusé d’agression contre le premier secrétaire de la fédération des Français de l’étranger du Parti Socialiste (PS), Boris Faure.
El Guerrab, 34 ans, est accusé d’avoir asséné deux coups, au niveau du crâne, à Boris Faure, à l’aide d’un casque de moto. Selon le député de LREM de la 9ème circonscription des Français de l’étranger, il s’agit d’un acte de légitime défense. M’jid El Guerrab estime que Boris Faure est allé trop loin lorsqu’il l’a traité de «sale arabe».
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase
Selon des témoins ayant pu assister à la scène, l’altercation entre M’jid El Guerrab et Boris Faure s’est produite au niveau de la rue Broca à Paris. Ils affirment que «M’jid El Guerrab a porté un coup violent puis un deuxième à Boris Faure, qui est tombé par terre, en sang». D’autres personnes affirment de leur côté que c’est le premier secrétaire de la fédération des Français de l’étranger du Parti Socialiste (PS) qui s’est dirigé vers M’jid El Guerrab avant de le traiter de «sale arabe de m…». S’exprimant sur ce qui s’est passé ce jour-là, M’jid El Guerrab affirme: «J’étais sur la terrasse d’un café (…) lorsque j’ai vu Boris Faure traverser la route et se diriger vers moi. C’est lui qui m’a apostrophé et non l’inverse», raconte M’jid El Guerrab sur son mur Facebook.
M’jid El Guerrab-Boris Faure: aux origines du conflit
Le conflit entre M’jid El Guerrab et Boris Faure remonte à fin 2016 après la décision du député de la République en marche (LREM) de la 9ème circonscription des Français de l’étranger (Maghreb, Afrique de l’Ouest), de quitter le parti socialiste pour rejoindre celui du président français Emmanuel Macron. Lors des dernières législatives en France, le socialiste Boris Faure était directeur de campagne de Didier Le Bret, concurrent direct de M’Jid El Guerrab dans la circonscription des Français d’Afrique du Nord. Il avait alors qualifié «d’opportunisme» le ralliement d’El Guerrab à Macron. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
L’avocat d’El Guerrab démonte les arguments de la partie plaignante
Dans un communiqué dont le Groupe «Le Reporter» détient copie, l’avocat du député de LREM El Guerrab démonte les arguments de Boris Faure. Selon Dupond-Moretti, «M’jid El Guerrab ne dit pas qu’il n’a pas commis les faits ou qu’il a agi en état de légitime défense. Il dit qu’il y a eu un coup de sang et qu’il le regrette car c’est une attitude stupide et car ça a des conséquences graves sur la victime. Mais il remet les choses dans leur contexte: qu’il est en bas de chez lui (dans un bistro), que c’est Boris Faure qui vient le voir et l’invective, qu’il y a eu un certain nombre d’injures, il y a des témoins et un juge d’instruction a été nommé, que Boris Faure lui a tenu le poignet (il y a 2 certificats médicaux 6j d’ITT + médecin légiste désigné par la police 5j d’ITT)», ajoute l’avocat de M’jid El Guerrab. Selon Dupont-Moretti, «Boris Faure affirme qu’il va porter plainte pour dénonciation calomnieuse, c’est impossible car le procès n’est pas terminé et doit se terminer par un non-lieu ou une relaxe pour pouvoir déposer ladite plainte», explique la même source. S’exprimant au Groupe «Le Reporter», le Conseiller politique du député d’En Marche nous a affirmé que «M’jid El Guerrab ne répond pas au téléphone. Il est toujours en état de choc». C’est ce que confirme son avocat, Me Moretti qui explique que son client «est effondré (…)».
Certains observateurs de la scène politique française pensent que cette affaire pourrait donner lieu à l’exclusion de M’jid El Guerrab de LREM, d’autres estiment que ça n’ira pas jusque-là sachant que le pronostic vital de Boris Faure n’est plus réservé.
Mohcine Lourhzal