Mahjouba Mohamed Hamdidaf (photo) est retenue à Tindouf, contre son gré, punie pour avoir critiqué le Polisario à Londres. Elle lance des SOS pour sa libération.
Dans le rapport présenté à Alger, Human Rights Watch (HRW) a souligné: «Les personnes qui vivent depuis quatre décennies dans des camps situés dans le désert algérien semblent être généralement en mesure de quitter ces camps si elles le souhaitent, mais elles sont confrontées à des restrictions de certains de leurs droits». La preuve en est le cas de cette jeune maman sahraouie retenue contre son gré dans les camps de Tindouf, parce qu’elle a osé «critiquer» le Polisario à Londres, à haute voix.
Un mobilisation pour Mahjouba
Séquestrée depuis août dernier à Tindouf où elle rendait visite à ses parents, la jeune femme sahraouie travaille pour le compte de Marie Curie Fondation Care à Londres, ville qu’elle avait choisie pour poursuivre ses études supérieures. En Espagne, une mobilisation est observée en vue d’obtenir la libération de cette jeune maman de nationalité espagnole. Mahjouba a lancé des SOS à l’adresse de la communauté internationale pour obtenir sa libération et son retour auprès de sa famille adoptive à Valence, en Espagne. Dans ce contexte, les parents adoptifs et les amis de la jeune Mahjouba ont lancé une pétition sur Internet intitulée «Free Mahyuba» qui sera présentée au ministère espagnol des Affaires étrangères. La province de Valence a décidé de suspendre son aide généreuse aux séparatistes.
Des milliers de Sahraouis subissent le même sort dans l’ignorance totale de la communauté internationale. La plate-forme pour la liberté de Mahjouba a reçu des insultes et des menaces, ce qui a poussé les initiateurs à présenter une plainte en Espagne auprès de la Brigade des délits informatiques. Certaines sources soulignent que les enquêteurs ont pu «localiser» l’auteur de ces menaces et que des procédures seront engagées contre cette personne. «Nous condamnons la séquestration de la jeune Mahjouba Mohamed Hamdidaf, ainsi que la situation d’autres jeunes femmes ayant été conduites contre leur volonté aux camps de Tindouf, victimes de stratagèmes émotionnels», souligne la plate-forme. Plusieurs ONG et sections de partis politiques en Espagne ont adhéré à cette pétition, notamment «Nouvelles générations du Parti Populaire» (NN.GG), la Confédération nationale pour l’égalité des femmes et l’association internationale «AVAAZ.ORG». Selon la plate-forme, la jeune Mahjouba se trouve enfermée contre son gré dans une chambre et surveillée 24/24 heures. La jeune fille «a reçu des menaces de mort en cas de tentative de fuite», fait savoir la plate-forme. A travers les SOS de Mahjouba, c’est des SOS de toutes ces femmes sahraouies victimes de viols et de chantage. C’est aussi des cris de ces milliers d’enfants qu’on a arrachés à leurs parents pour les envoyer à Cuba ou ailleurs… La séquestration de Mahjouba reflète le vrai visage du Polisario et relance en Espagne le débat sur l’aide humanitaire au Polisario, comme l’a indiqué l’ONG genevoise «Droits Humains». «L’incident aurait au moins ouvert les yeux de certains sympathisants espagnols qui continuent encore à croire en la propagande du Polisario et à soutenir ses thèses qui font fi du respect des droits de l’Homme», a affirmé l’ONG genevoise. L’association a souligné que la province de Valence a décidé de suspendre son aide généreuse aux séparatistes. On fait tout pour garder l’ambiguïté des données concernant la population sahraouie qui reste pour le Polisario une mine d’or pour quémander des aides. Ainsi, si les estimations du front et de l’Algérie, en tant que partie légalement responsable de la situation dans les camps de Tindouf, font état d’une population de 165.000 personnes, pour le Haut-commissariat aux réfugiés, ils ne sont que 125.000. Pour avoir une vision claire, un recensement de cette population s’impose.
Bouchra Elkhadir