«Tout passe par une mise à niveau de la Haute fonction publique»
Quelle appréciation faites-vous de ce Forum national sur la Haute fonction publique?
Il va de soi que le développement administratif ou, disons plutôt la mise à niveau de notre administration passe nécessairement par une restructuration de la Haute fonction publique. Cela me paraît normal, d’autant plus que c’est l’objet même de cette rencontre nationale.
Quel objet?
Explorer les voies et les moyens susceptibles de permettre, précisément, cette mise à niveau de notre Haute fonction publique, afin de lui donner les outils méthodologiques, ceux pédagogiques aussi, nécessaires pour mener à bien la mission qui est la sienne, à savoir encadrer l’administration, impulser vers les changements souhaités par l’Etat et, par conséquent, être tout à fait en phase avec les évolutions sur les plans économique, social et culturel et être le meilleur agent actif du changement dans notre pays.
Vous avez recommandé l’ouverture sur des potentialités extérieures. Qu’en est-il au juste?
J’ai préconisé une plus grande ouverture.
Parce qu’il y a quelque part, quand même, la prise en compte de ce facteur important. Ce que je préconise en fait, c’est qu’autour du noyau dur, constitué des Hauts fonctionnaires et des grands responsables de l’Etat, se forme un noyau d’experts en dehors de notre administration, qui vient grâce à ses compétences, à son expérience aussi, prêter main forte à la Haute fonction publique, pour mener à bien les chantiers. C’est salutaire.
L’administration, autant que la Haute administration ne peuvent plus rester fermées sur elles-mêmes: elles doivent s’ouvrir.
Sommes-nous prêts pour cette ouverture?
J’estime qu’il y a, aujourd’hui, une forte volonté de pousser dans ce sens.
SM le Roi Mohammed VI a mis l’accent sur le nécessaire changement des mentalités.
Tout ce que je viens de vous dire suppose implicitement que, sur le plan de la culture administrative et sur celui des mesures administratives, il y a un changement radical, sans lequel toutes les mesures d’ordre législatif, réglementaire et procédural pourront, malheureusement, rester lettres mortes s’il n’y a pas ce changement, doublé de cette volonté de rupture avec des pratiques, des mentalités et des comportements devenus, aujourd’hui, archaïques.
Interview réalisée par Mohammed Nafaa