Mohamed Horani, président-directeur général de High-Tech Payement Systems(HPS) a décroché son diplôme d’ingénieur à l’Institut National des Statistiques et Economie appliquées à Rabat en1974.
Cette même année, il a rejoint le ministère du Plan comme statisticien où il est resté presque deux années. Juste après, il a intégré la société Sacotec, la filiale informatique du groupe ONA et il y est resté de 1976 à 1981.
«Immédiatement après, j’ai regagné Bull Maroc où j’ai passé deux ans. C’était pour moi une période de formation, principalement sur les nouvelles technologies de l’époque, notamment les réseaux de télécommunication qui commençaient à se développer de manière significative. J’ai commencé ma carrière actuelle fin 1983 en tant que DG de S2M, avant de créer HPS en janvier 1994», souligne Mohamed Horani. Et d’ajouter: «Ce qui est intéressant à souligner, c’est que j’étais le premier Marocain à rentrer dans ce métier qui est une industrie à part, comme disaient les Anglais; une industrie de paiement qui a ses propres règles. Je le dis toujours chez nous, à HPS: nous ne sommes pas des informaticiens, nous sommes des »monéticiens »; nous sommes des spécialistes du paiement électronique avec toutes les caractéristiques et toute l’expertise liées à ce métier».
Selon Horani, l’année 1983 est considérée par les spécialistes comme l’année de naissance de cette nouvelle industrie au niveau mondial. «C’est-à-dire, j’ai eu la chance de prendre le train à la première station. Je suis arrivé au moment où cette industrie est née. A l’époque, je m’en souviens, il n’y avait pas les concepts qu’on connaît aujourd’hui. Nous avons inventé des concepts qui n’existaient pas et qu’on n’a pas brevetés, auxquels on a donné des noms. Nous avons contribué de manière très significative à la construction de ce nouveau métier. A l’époque, il n’y avait pas grand-chose. Nous avons eu la chance d’être dedans, ce qui explique cette avance relative du Maroc par rapport à d’autres pays du monde arabe, d’Afrique et d’Asie. Il faut noter qu’aujourd’hui, il n’y a pas que HPS; il y a également d’autres sociétés marocaines dans ce secteur. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que HPS est classée dans le Top 6 des meilleurs fournisseurs de solutions de gestion de cartes dans le monde par le Gartner, une référence mondiale en matière de conseil et de recherche en Technologies de l’information. Gartner a également confirmé, pour la 3ème année consécutive, la notation positive du groupe HPS dans sa dernière édition du MarketScope», révèle le PDG. Selon lui, HPS est présent dans plus de 70 pays et c’est une grande fierté nationale. «Nous sommes dans un domaine de haute technologie et nous avons des références prestigieuses comme American Express Mena et Crédit Agricole France. Nous avons aussi des clients au Japon, en Allemagne, aux USA, en Italie, au Canada et au Moyen-Orient. Nous sommes également très présents en Afrique. HPS est aujourd’hui une petite multinationale. Nous sommes présents à Dubaï, à Paris, à Aix-en-Provence. Nous possédons également 50% d’une société VJ (Joint-venture) aux USA. Et nous comptons ouvrir d’autres filiales en 2014 et en 2015», souligne-t-il.
Aujourd’hui, plus que jamais, la monnaie électronique est en train de s’imposer comme étant la monnaie dominante du futur. Elle enregistre une croissance annuelle à deux chiffres, malgré la crise économique que connaît le monde depuis 2008. Les ventes mondiales dans l’e-commerce en 2011 ont progressé de 18,9% à 680 milliards de dollars. Le paiement mobile n’est pas en reste. Il a dû dépasser les 170 milliards de dollars en 2012, soit une croissance de 60%, informe Mohamed Horani. «Ce secteur est en pleine croissance et il a de belles perspectives. C’est un secteur qui bouge et qui évolue en permanence selon trois axes: l’axe technologique qui ne cesse d’enrichir les services de paiement électronique (le net, le mobile, la carte à puce avec ou sans contact…), l’axe de la réglementation qui constitue un des grands défis de ce secteur et l’axe du marché qui connaît l’arrivée de nouveaux acteurs. Aujourd’hui les banques centrales doivent se décider pour réglementer le paiement sur mobile et en faire un moyen interopérable comme le cash. Les organismes Visa et Master Card ne se sont toujours pas prononcés sur ce nouveau moyen de paiement», relève-t-il. Selon lui, il y a également l’évolution des exigences des consommateurs, l’innovation des acteurs de moyens de paiement en termes de produits et de services… Tout cela, c’est autant de défis, mais également d’opportunités. «Il faut suivre cette évolution du marché. Et suivre aussi l’évolution des technologies. Il faut être vigilant pour qu’on ne soit pas surpris par une rupture technologique qui risque d’être fatale pour une société comme la nôtre. On est obligé de rester parmi les grands et ce, grâce à notre politique volontariste en Recherche et Développement. C’est l’innovation qui fait la différence. Le reste, tout le monde sait le faire. C’est un des grands défis que HPS supporte. On le fait parce qu’on n’a pas le choix. L’Etat marocain n’aide pas les entreprises à améliorer leurs efforts en Recherche et Développement», estime Horani.
On ne vend pas du matériel, mais on vend des licences de logiciels, des prestations d’accompagnement de cette licence, des études, des prestations intellectuelles… 100% de l’immatériel. «Les ressources humaines sont notre principal capital. Quand on a besoin d’une ressource humaine, on la forme et on l’adapte à notre marché grâce à HPS Academy où nous formons nos ingénieurs, nos clients et nos partenaires. Nous ne sommes pas chauvins, en termes de ressources humaines, on part les chercher là où elles se trouvent. Et nous sommes pour la diversité culturelle, puisque nous sommes installés dans plus de 70 pays de par le monde. Nous comptons plus de 10 nationalités dans notre groupe», conclut Mohamed Horani, PDG de HPS et ex-patron des patrons.
Badia Dref