«Un nouveau camouflet pour le Polisario»
La participation de SM le Roi Mohammed au 5ème Sommet UE-Afrique, dans la capitale ivoirienne Abidjan, a été couronnée par une annonce pour le moins inattendue. A la suite des audiences accordées par le Souverain au président de l’Afrique du Sud et à celui de l’Angola, le Maroc a décidé de reprendre ses relations diplomatiques avec ces deux pays africains. Cette décision est considérée par le politologue Mohamed Zineddine comme un coup assené au Polisario. Entretien.
Le Maroc, d’une part et l’Afrique du Sud et l’Angola, d’autre part, ont décidé la reprise de leurs relations diplomatiques et de coopération. Comment voyez-vous cette décision?
Le timing de cette décision n’est pas fortuit. Le Maroc a décidé de rompre avec la politique de la chaise vide. SM le Roi l’a rappelé à maintes reprises, expliquant que la discorde entre les pays africains ne mène à rien en fin de compte, si ce n’est vers plus de sous-développement et de pauvreté dans le continent. Je pense que la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Afrique du Sud, après 13 années de rupture, permettra l’ouverture d’une nouvelle page dans le domaine de la coopération bilatérale entre les deux pays. Coopération qui profitera à Rabat et à Pretoria. Jacob Zuma, en sa qualité de président de l’Afrique du Sud, a semble-t-il pris conscience que son pays a tout à gagner en se rangeant du côté du Maroc.
Depuis 2004, l’Afrique du Sud s’est officiellement exprimée en faveur des séparatistes du Polisario, se dressant ainsi contre le Maroc et son intégrité territoriale. Dans quelle mesure la reprise des relations diplomatiques entre Pretoria et Rabat est-elle défavorable au Polisario?
L’annonce de la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Afrique du Sud est en effet un nouveau camouflet pour le Polisario et ses appuis qui refusent toujours d’admettre que le séparatisme n’a plus de place dans le monde d’aujourd’hui. Je suis convaincu que les relations entre le Maroc et l’Afrique du Sud sont appelées à connaître un élan dans le cadre de la nouvelle politique africaine adoptée par le Royaume ces dernières années.
A l’issue de la cérémonie d’ouverture du Sommet UE-Afrique, le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, s’est présenté pour saluer SM le Roi Mohammed VI. Geste diplomatique ou signe de changement d’attitude de l’Algérie à l’égard du Maroc?
Au fond, l’Algérie sait pertinemment qu’elle doit, tôt ou tard, se rendre à l’évidence et ouvrir une nouvelle page avec le Maroc, faite d’entente, de coopération mutuelle et de relations de bon voisinage. Malheureusement, ce scénario est inenvisageable, tant que le pays voisin continue d’être géré par une poignée de généraux qui ne jurent que par les tensions et les conflits internes et externes, pour détourner le regard de la population des vraies crises asphyxiantes du pays.
Et que dire du chef de la fantomatique RASD, Brahim Ghali, qui a été dépassé par le charisme du Souverain et l’aisance avec laquelle SM le Roi discutait avec les plus grands de ce monde?
Brahim Ghali ne représente que lui-même. Les vidéos et les photos qui ont circulé sur le web ont montré à quel point le Polisario et ceux qui représentent les séparatiste sont isolés. SM le Roi Mohammed VI a vu juste en décidant de rompre avec la politique de la chaise vide qui a, pendant longtemps, servi les objectifs des pays hostiles au Royaume et à son intégrité territoriale.
Propos recueillis par Mohcine Lourhzal