Une délégation de l’Union européenne entamera une mission d’audit au Maroc, à partir de mardi 10 mars 2020. Au cœur de cet audit, la production et la certification des mollusques bivalves vivants destinés à l’exportation vers l’Union européenne.
Dans la perspective d’ouvrir à de nouveaux opérateurs marocains la possibilité d’exporter les mollusques bivalves vivants vers les pays de l’Union Européenne, les services vétérinaires de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) feront, à compter du 10 mars, l’objet d’un audit qui sera effectué par une équipe d’experts de l’Union européenne (UE).
La mission des inspecteurs de l’UE portera sur l’évaluation du système de contrôle en place régissant la production des mollusques bivalves vivants, destinés à l’exportation vers l’Union européenne. Cet audit est un préalable à l’ouverture des opérateurs marocains à la «possibilité d’exporter», a expliqué une source bien informée.
L’audit de l’UE a pour objectif d’évaluer que le système de contrôle assure les conditions nécessaires pour la production, la certification des produits et l’exportation des mollusques bivalves vivants. Il a pour but de contrôler que les établissements exportant cette espèce répondent aux exigences européennes d’importation.
Selon notre source, l’équipe de l’UE visitera les zones d’aquaculture, les centres d’expédition, puis auditera les sites de production à Dakhla et à Oualidia, deux provinces connues pour cette culture aquacole.
Selon la même source, le plan d’audite consistera en des visites de tous les services impliqués dans le système de contrôle, aussi bien au niveau central que local. En effet, des visites sont prévues aux services de l’ONSSA, des laboratoires d’analyses et des fermes de production, dans les provinces concernées.
Une visite d’inspection vétérinaire des auditeurs européens aura également lieu à l’INRH. «L’équipe inspectera le processus de classification des zones aquacoles. Il s’agit aussi de voir comment on fait l’arrêt biologique et comment les fermes aquacoles sont localisées par GPS. Bref, les inspecteurs de l’UE vont voir s’il y a une fiabilité en ce qui concerne tout le travail qui se fait à ce niveau», explique-t-on.
En clair, les inspecteurs de l’Union européenne passeront au crible tout: les procédures pour le classement, la surveillance des zones de production, la classification des zones aquacoles, etc.
On apprend aussi qu’une réunion est prévue le 10 mars au niveau du ministère de l’Agriculture et des Pêches Maritimes à Rabat. Au cours de cette réunion, l’équipe d’audit présentera les objectifs de l’audit, confirmera le programme des visites et demandera des informations complémentaires nécessaires au bon déroulement de l’audit, est-il indiqué.
Par ailleurs, l’équipe d’audit va également examiner la mise en application des recommandations suite au précédent audit. Lequel, selon notre source bien informée, avait relevé que le système en place présentait des manquements dans la classification des zones de production et le suivi de la toxine «Amnesic Shllfish» (ASP) dans les mollusques bivalves ainsi que des déficiences au niveau des laboratoires réalisant les analyses officielles sur les mollusques bivalves. Et si ces défaillances ne sont pas corrigées, elles confèrent un manque de crédibilité et de fiabilité de sorte à compromettre l’ensemble du système de contrôle de la production des mollusques bivalves vivants destinés à l’exportation vers l’Union européenne.
A noter enfin que deux espèces de mollusques sont principalement exportées vers l’UE, le bigorneau vivant (Littorina littorea) et le couteau congelé (Solen marginatus), exploitées à partir de gisements naturels. Ces espèces de mollusques bivalves, qui sont majoritairement exportées vers la France et l’Espagne, sont autorisées à partir de 18 établissements (un centre d’expédition et 17 établissements de production).
Par Naîma Cherii