Amina, déjà grand-mère à 58 ans, pense remettre en question des années de mariage et un couple qu’elle croyait inaltérable. Le mari aimant et sérieux qu’elle adorait se révèle être un coureur de jupons.
«Cela fait 42 ans que je suis amoureuse du même homme, mon mari. Mais aujourd’hui, je ne le reconnais plus, je le hais et j’en souffre terriblement. Je nous revois encore à l’époque où nous n’étions que des adolescents. Qu’est-ce que j’en ai bravé des «hchoumas» et interdits pour le plus adorable, le plus correct et le plus amoureux des garçons du collège! Une alchimie nous avait rendus quasi inséparables. Et courageusement, nous avons imposé à tout le monde notre couple. Même nos parents qui étaient très conservateurs et traditionalistes, nous les avons obligés à accepter notre relation.
Fatigués de lutter pour nous séparer, ils nous ont finalement imposé de réussir à tous nos examenspour nous marier. Nous avons eu nos diplômes chacun dans la spécialité qu’on avait choisie et nous avons ainsi démarré notre vie de vrai couple marié. Nous avons beaucoup travaillé et avons tout fait pour réussir brillamment notre carrière et notre vie… Toujours tous les deux, avec beaucoup d’amour et de complicité! Nous avons eu aussi deux enfants que nous avons suivis et éduqués jusqu’à en faire notre fierté. Ils sont à leur tour parents et nous grands-parents. Mais aujourd’hui, je ne sais plus où j’en suis. J’ai l’impression d’avoir été trahie et regrette presque cette union. J’aurais dû me rendre compte que quelque chose avait changé, il y a deux ans déjà, quand mon mari, qui avait toujours affirmé solennellement que j’étais la plus belle et désirable des femmes, m’avait alors suggéré de m’habiller et de me coiffer plus convenablement. Il disait que mon look n’imposait pas le respect de femme mariée et de grand-mère. Amusée et pour lui faire plaisir, je troquais ma tenue favorite jean basket et cheveux courts qui étaient plus faciles à entretenir, contre un style plus classique, plutôt mémère. Le plus étonnant par contre était que je voyais mon mari, lui, changer du tout au tout. Il s’habillait comme l’un de mes fils, plutôt branché. Il s’était inscrit à toutes sortes de clubs de fitness, faisait des séances de bronzage, de sauna, de massages. Un jour, il avait même parlé de faire un petit tour du côté de la chirurgie esthétique pour un lifting. Nous en avions bien ri et puis, c’est tout… Il sortait souvent seul et disait qu’il avait des rendez-vous d’affaire où ma présence n’était pas possible. Tout ce manège dura jusqu’au jour où, en rentrant du travail, des voisines sur le palier à qui je n’avais jamais adressé la parole, firent une moue et ricanèrent. En les dépassant, je recevais dans l’oreille la fin d’une phrase, ou plutôt un mot, «meskina». Je rentrai donc à la maison, un peu étonnée par ce mot que j’avais entendu. Pourquoi ce meskina? S’agissait-il de moi ou de quelqu’un d’autre? Ces femmes, je ne les connaissais pas, je suis du genre discret, alors pourquoi m’auraient-elles traitée de «pauvresse»? Peut-être que je me trompais et que ce n’était pas de moi qu’il s’agissait. Je mis tout cela de côté, mais un peu plus tard, dans la même soirée, je reçus un coup de téléphone qui me laissa interdite. A l’autre bout du fil, une voix féminine me demandait si j’étais bien madame untel; je répondis que oui. C’est alors que la voix au bout du fil prit un ton sarcastique et me conta que j’étais bien naïve de croire en la fidélité de mon mari. J’écoutais silencieusement. Cette femme me révéla aussi qu’il avait une maison depuis des années où il venait presque tout le temps avec chaque fois une jeune femme nouvelle. Elle me donna l’adresse et finit par me dire que c’était pour que je me réveille, parce que mon mari était un sale et dégoûtant coureur de jupons. Et là, comme un effet boomerang, je comprenais les comportements que je trouvais étranges. Il n’était presque jamais à la maison et, quand il y était, il recevait beaucoup d’appels sur son portable et cherchait à être seul pour parler. Il prétextait réunion sur réunion, des repas et voyages d’affaires. Il avait aussi acheté une voiture luxueuse. Il avait passé le permis de moto et se déplaçait souvent avec une grosse cylindrée. Je n’avais plus aucun droit de regard sur ses comptes bancaires. Tous ces détails que j’avais remarqués sans pour autant lui en parler s’expliquaient maintenant. Dès le lendemain,je voulus en avoir le cœur net. Je n’allai donc pas travailler et me rendis à l’adresse indiquée. Je questionnai le gardien avec précaution, il me répondit qu’effectivement un logement au deuxième était au nom de mon mari. Je restai là, des heures, espérant qu’il apparaisse. J’abandonnai ma voiture trois rues plus loin et attendit patiemment dans un café face à l’immeuble en question. Vers 16 heures, mon sang ne fit qu’un tour: je reconnus le vrombissement de l’engin de mon mari. Il arrivait pimpant, souriant et avec lui une jeune fille. Il descendit et rattrapa cette fille par la taille. Je demeurais dans mon coin tapie, interdite, toutetremblante. C’était donc vrai! Tout cela me paraissait incroyable. Comment avait-il osé? Depuis combien de temps étais-je devenue une grande imbécile à ses yeux? Je ne sais toujours pas comment j’ai pu rebrousser chemin et rentrer chez moi. Mille et une questions et scenarios s’entremêlaient dans ma tête. Mon mari a 60 ans. Depuis quand avait-il perdu la boule? Fallait-il que j’en parle à mes enfants? Fallait-il me venger? Pourquoi en est-il arrivé là? Depuis ce jour, mon immense souffrance me fait miroiter la destruction de tout ce que nous avions bâti et celle de ma vie. Et puis, j’hésite à faire exploser la bombe en me demandant si je n’ai pas d’autres moyens de faire face à la situation. Le laisser mener sa nouvelle vie d’«adolescent», après avoir jeté le discrédit sur la famille et surtout la belle-famille des enfants…? Et moi, tout perdre d’un seul coup, après une vie de sacrifices pour bâtir ce que j’ai bâti? Je l’avoue, je suis complètement perdue…».
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C’est triste
L’essentiel que cette situation ne te change pas
C’est un grand péché, parle avec lui
Invite un imam ou un homme DZ foi vous exposez le problème