Monde | Ces élections qui nous concernent aussi…

Hasard du calendrier, plusieurs pays qui, pour une raison ou une autre intéressent le Maroc, sont ces jours-ci soit plongés dans des élections législatives ou présidentielles (voire les deux), soit sur le point de l’être.

Tous les regards, cette semaine, sont tournés vers la France qui connaît une des phases les plus cruciales de son Histoire politique.

Par un biais tout à fait inattendu -des élections européennes qui ont vu l’extrême droite monter en force et le Président Macron y réagir avec une surprenante dissolution de l’assemblée Nationale- des élections législatives anticipées sont en train de transformer de fond en comble le paysage politique français.

Le 1er tour de ces législatives a conforté l’extrême droite dans sa  spectaculaire ascension.

Le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella a été plébiscité par les Français, déçus par ceux qui les ont gouvernés jusqu’à présent, alléchés par les 3 principaux volets du programme du RN (pouvoir d’achat, sécurité, immigration) et voulant « essayer autre chose »…

Pour plus du tiers des Français, le RN est l’espoir d’une France meilleure. L’avenir dira s’ils ont eu raison de faire ce choix.

Encore faut-il que les tentatives d’alliances républicaines (le traditionnel Front républicain ayant volé en éclats) échouent à faire barrage au RN comme elles essaient de le faire avec les désistements des triangulaires… Ou du moins, qu’elles réussissent à l’empêcher d’obtenir la majorité absolue… C’est ce qui se jouera dimanche 7 juillet.

Quoiqu’il en soit, la France vers laquelle historiquement les regards du Maroc sont tournés, est en train de changer, peut-être radicalement…

Quel impact sur ses relations avec le Maroc -les relations entre les deux pays se réchauffant à peine ces derniers mois?

Il est trop tôt pour le dire.

Mais, quels que soient le Parlement et le Gouvernement qui seront en place en France, le Maroc est prêt à défendre ses deux priorités dans ses relations avec Paris : son « prisme » concernant sa Souveraineté sur son Sahara ; et le respect auquel a droit sa communauté légalement établie dans l’Hexagone… Tout comme est respectée la communauté française installée au Maroc.

C’est le Leitmotiv de tous les responsables politiques Marocains, aujourd’hui.

Une chose est sûre, le Maroc est un allié précieux de la France, peut-être un des derniers en Afrique sur lequel elle peut compter… Et dans des domaines de 1ère importance. Tel que celui de la sécurité. Ce n’est pas un hasard si, malgré la turbulence politique que traverse Paris actuellement, le plus haut responsable sécuritaire marocain séjourne dans cette ville où se préparent les jeux olympiques.

Abdellatif Hammouchi avait si efficacement prêté main forte au Qatar pour le Mondial, il est normal qu’il soit sollicité pour les jeux olympiques de Paris.

Si les élections françaises accaparent toutes les attentions actuellement, il n’empêche que d’autres consultations sont également sous les projecteurs et que le Maroc s’y intéresse aussi, compte tenu de ce qui le lie (ou l’oppose) aux pays où elles se déroulent ou se préparent.

Aux États-Unis, qui donc ne suit pas la course à la présidence qui se joue, avec autant de coups de théâtre, entre l’ex-Président Donald Trump qui entend revenir au pouvoir et l’actuel locataire de la Maison blanche, Joe Biden, qui voudrait y rester ?

Au vu des relations qu’il entretient avec les USA, le Maroc, en tout cas, est pleinement intéressé par l’élection qui s’y prépare (âprement).

Qu’il s’agisse du camp Républicain ou du camp démocrate, Rabat n’a pas à se plaindre concernant les questions nationales. Mais d’autres enjeux -régionaux notamment- sont au cœur de cette relation bilatérale…

D’où l’intérêt de savoir à quel degré d’intensité ils seront traités…

La Présidentielle mauritanienne, elle, qui s’est déroulée cette semaine, est géographiquement encore plus proche ; et -pour cette raison et pour bien d’autres- ne pouvait bien évidemment pas être ignorée au Maroc.

L’intérêt pour la Mauritanie, dont le Président réélu, Mohamed El Ghazouani, est également Président de l’Union Africaine, s’inscrit dans le cadre des efforts et nombreuses initiatives déployés par le Roi du Maroc pour une solidarité effective entre pays maghrébins et entre le Maghreb et le reste de l’Afrique (Notamment, les pays du Sahel, ceux plus nombreux encore de l’Afrique Atlantique.

La stabilité et la prospérité de Nouakchott est donc importante à cet égard…

Quant à la Tunisie, dont les rapports avec le Maroc se sont clairement distendus sous la présidence de Kaïs Saïed, sa consultation pour la présidentielle, annoncée cette semaine par celui qui se prépare à se succéder à lui-même, si elle ne passionne pas l’opinion publique marocaine, elle ne la laisse pas non plus indifférente.

La question est: est-ce que Kaïs Saïed ira jusqu’au bout de sa politique d’isolement de la Tunisie et pour plusieurs années encore ? Ce qui fait et fera encore du tort à son pays et au rêve de cet irréalisable Maghreb des Peuples…

Enfin, les élections en Afrique du Sud n’intéressent le Maroc que par rapport aux positions inamicales (et le mot est faible) de ce pays concernant l’intégrité territoriale du Royaume.

Cet activisme de Pretoria contre le Maroc et contre sa Cause nationale, les Marocains ne le comprennent absolument pas, ne serait-ce qu’au vu de l’aide apportée par Rabat au pays de Mandela et à Mandela lui-même, du temps de l’apartheid.

Aussi, lorsque l’ANC perd la majorité et que le parti arrivé second (l’Alliance démocratique) est plus juste envers le Maroc, l’intérêt pour ces élections devient grand.

La coalition à 9 partis et le Gouvernement à plus de 70 portefeuilles laissent perplexe… Mais, le cas est suivi à partir de Rabat avec attention…

KB


France | Macron, le gambit du second tour

France | Macron, le gambit du second tour

Le Gambit aux échecs est le principe du sacrifice de pièces pour s’assurer un avantage stratégique. C’est le choix de jeu du Président Macron. Pour s’opposer au Rassemblement National et conserver une partie de son pouvoir, même réduit, il propose à des potentiels éligibles de se sacrifier au nom du barrage républicain.

L’appel au barrage républicain a dominé la campagne du second tour avec une diabolisation du RN réduit à une menace fasciste.

Cette tactique peut-elle marcher ? Elle réduit mathématiquement les chances de Bardella d’obtenir une majorité absolue et donc de devenir premier ministre. Reste cependant à savoir si les électeurs vont suivre les consignes du système pour les uns, ou de l’arc républicain pour les autres.

En ce qui concerne la gauche et l’extrême gauche il ne devrait pas y avoir de problème majeur.

A chaque élection présidentielle, la gauche vote finalement pour Macron pour faire barrage au RN.

Mais cette fois ce sera plus difficile.

Les électeurs de Mélenchon vont-ils voter sans rechigner pour Darmanin le ministre de «la police qui tue», ou pour madame Borne «madame 49/3 et madame retraite imposée sans vote législatif» ? Il y aura du déchet.

Pour les macronistes, c’est encore pire.

On leur demande de voter pour une alliance avec ceux que le Président et le Premier ministre Attal définissaient, il y a quelques jours encore, comme l’autre extrême, ennemi des valeurs de la République, flirtant avec l’antisémitisme.

Cet électorat qui n’a pas l’habitude du désistement risque de s’y perdre comme nombre d’électeurs républicains.

Si malgré le matraquage anti RN ce parti obtient la majorité absolue, ce sera l’ultime désaveu pour le Président, qui sera acculé à une cohabitation dure.

Si le gambit réussit, on sablera le champagne à l’Elysée en se disant qu’on a sauvé la démocratie.

On l’aura fait cependant en écartant du pouvoir le parti ayant reçu le plus grand nombre de suffrages, ce qui n’est pas sain.

On aura une assemblée éclatée.

Alors, on connait le dessein du Président. Il rêve d’une coalition d’élus allant de la gauche non melenchoniste aux Républicains modérés, en passant bien sûr par son ex-majorité relative devenue minorité absolue.

Cela a cependant peu de chances de réussir car LFI ne gouvernera pas avec les macronistes.

Reste une majorité de neutralité complaisante qui soutiendrait, comme en Italie, un gouvernement technique en attendant la présidentielle ou une nouvelle dissolution.

L’article 12 de la Constitution indique qu’il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l’année qui suit ces élections.

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Cette mesure qui, historiquement, entendait mettre un frein à l’instabilité parlementaire représente aujourd’hui un cadre contraignant : les forces politiques sont appelées à composer une forme de majorité qui puisse soutenir un gouvernement, où tout du moins à ne pas le destituer.

Il est possible d’évoquer ici le précédent Belge lorsque, de 2010 à 2011, il avait été impossible de former un gouvernement, l’exécutif sortant expédiant les affaires courantes.

Ces hypothèses semblent éloignées de la pratique politique de la Vème République au sein de laquelle on observe une logique majoritaire marquée par le rôle d’un Président de la République élu au suffrage universel et d’habitude capable d’entraîner la victoire de son camp lors des législatives.

Le gouvernement technique est associé aux exécutifs présidés par Carlo Azeglio Ciampi en 1993, Lamberto Dini en 1995, Mario Monti en 2011 et Mario Draghi en 2021.

Ces gouvernements sont tous apparus dans le contexte d’une crise politique, c’est-à-dire d’une absence de majorité parlementaire capable de soutenir une coalition partisane, une situation qui a poussé à la nomination d’un chef du gouvernement –en Italie, le Président du conseil des ministres– capable de constituer un cabinet soutenu par la majorité, si ce n’est par l’ensemble, des forces politiques au nom d’une logique d’union nationale.

Le Président Macron ne veut pas être le Président qui a mis l’extrême droite au pouvoir pendant son mandat, alors qu’il s’est toujours présenté comme un barrage.

Son pari de la dissolution a été jugé très sévèrement par la presse internationale et même de nombreux proches au sein même du gouvernement.

Une décision incompréhensible que le Président tente aujourd’hui de justifier et de réparer par une stratégie du front républicain qui peut être efficace mais à du mal à passer même chez ceux qui vont s y rallier.

Dans l’Italie de Giorgia Meloni, le premier tirage du pays «Il Corriere della Sera» attaque durement le Rassemblement national. «La droite française est passée hier des héritiers de De Gaulle à ceux de Vichy et de l’Algérie française», écrivent-ils.

Mais le journal tempère et accorde le bénéfice du doute à Emmanuel Macron. «L’Histoire dira si Macron a été l’homme qui a retardé cette inquiétante métamorphose, ou celui qui a offert la France à la nouvelle droite», explique le journal.

La Repubblica et la Stampa jugent eux aussi que «rien n’est encore fait». Réponse le 7 juillet à l’issue du second tour.

En Italie comme à Bruxelles on pense que Bardella est déjà Mélonisé. C’est à dire prêt à céder sur de nombreux points pour, dans un premier temps être accepté, puis ensuite pour jeter le masque sur l’immigration et le sociétal.

On le verra si il va à Matignon, ce qui n’est plus l’hypothèse la plus probable de la plupart des analystes qui, cependant, n’avaient pas vu depuis des années la montée du RN face aux dénis sur certains sujets du pouvoir.

Ce qui est sûr, c’est que le 8 juillet, la France sera un pays parmi les plus divisés de l’Europe et du monde occidental… Nouvelle manifestation de la crise des démocraties libérales qui donnaient des leçons au monde entier et qui sont face de plus en plus à leurs limites.

Patrice Zehr


USA | L’interrogation Biden

USA | L’interrogation Biden

L’incendie se propage dans les rangs démocrates. Un débat télévisé calamiteux face à Donald Trump a suffi pour démâter la campagne de réélection de Joe Biden.

Après la sidération des premières heures, puis la panique anonyme des cadres du parti, une nouvelle étape a été franchie, mardi 2 juillet.

Alors que des sondages dessinent les premiers dégâts dans l’opinion publique, des élus démocrates envisagent, sans se cacher, l’hypothèse d’un retrait de la course du Président.

La fragilité du Président américain Joe Biden au sein de son propre camp se confirme.

La ténor démocrate Nancy Pelosi a estimé, mardi 2 juillet, qu’il était «légitime» de s’interroger sur l’état de santé du Président Joe Biden, scruté à la loupe depuis sa performance catastrophique lors d’un débat jeudi 27 juin contre Donald Trump.

«Je pense qu’il est légitime de se demander s’il s’agit d’un simple épisode ou d’un état durable», a déclaré l’ancienne Présidente de la Chambre des représentants, encore très influente au sein de son parti, sur la chaîne MSNBC.

L’élue de Californie, elle-même âgée de 84 ans, a salué la «vision» du dirigeant démocrate pour le pays.

«Je ne suis pas médecin. Je ne peux pas dire ce qui se passera dans trois ou quatre ans, mais je pense que d’après mon expérience, et c’est ce que vous m’avez demandé, je pense qu’il continuera à être un grand Président des Etats-Unis», a-t-elle déclaré.

Un premier parlementaire démocrate a appelé mardi 2 juillet le Président Joe Biden à se retirer de la course à la Maison Blanche.

«J’ai espoir qu’il prendra la décision difficile et douloureuse de se retirer. Je l’appelle respectueusement à le faire», a écrit le Texan Lloyd Doggett dans un communiqué aux médias américains.

«Le Président Biden a sauvé notre démocratie en nous délivrant de Trump en 2020. Il ne doit pas nous livrer à Trump en 2024», a-t-il ajouté.

Le Président américain «sait comment rebondir», a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre, mardi. Un test cognitif n’est «pas nécessaire» pour Joe Biden, a-t-elle estimé, assurant que l’exécutif américain ne cachait «absolument pas» d’informations sur la forme du Président.

Le président américain a jugé que ce n’était «pas très malin» d’avoir «voyagé à travers le monde plusieurs fois» peu avant cette confrontation, et que cela l’avait amené à «presque (s’) endormir sur scène», lors d’une rencontre avec des donateurs démocrates près de Washington, en ajoutant: «Ce n’est pas une excuse mais une explication».

«Je n’ai pas écouté mes conseillers», a encore dit le démocrate de 81 ans, cinq jours après ce débat lors duquel il est apparu très confus et parfois complètement perdu face à son prédécesseur républicain, qu’il doit affronter en novembre à l’élection présidentielle.

Jusqu’ici, le principal argument de ses partisans était de dire que Joe Biden avait eu une «mauvaise soirée» passagère, et de souligner qu’il souffrait d’un «rhume» gênant son élocution.

Cela ne suffira pas.

P. Zehr


Mauritanie | Le Président Ould Ghazouani, haut la main

Mauritanie | Le Président Ould Ghazouani, haut la main

Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a été réélu haut la main à la tête de la Mauritanie, dès le 1er Tour de l’élection présidentielle.

Ould El Ghazouani a amélioré son score au scrutin qui s’est déroulé le 29 juin 2024 (56,12% des voix), par rapport à la présidentielle de 2019 qu’il avait remportée avec 52% des voix.

Le nombre des électeurs dans le cadre de ce scrutin a atteint 1.074.208 sur un total de 1.939.342 inscrits, après le dépouillement de l’ensemble des bulletins de vote au niveau de plus de 4.500 bureaux de vote répartis à travers la Mauritanie et dans certains pays à l’étranger, a fait savoir le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), lundi 1er juillet 2024.

«Les bulletins de vote validés sont de l’ordre de 988.813, tandis que les bulletins nuls et blancs se sont chiffrés respectivement à 53.787 et 31.608», a indiqué Dah Ould Abdel Jelil, notant que le taux de participation s’est établi à 55,6%.

SM le Roi félicite le Président mauritanien réélu

Partant de l’amitié qui lie le Maroc avec ce pays voisin et de la considération portée par Rabat à Nouakchott, le Maroc a suivi de près l’élection présidentielle mauritanienne et les résultats qui en ont découlé.

C’est dans ce cadre qu’est intervenu le Message de félicitations adressé par SM le Roi Mohammed VI au Président mauritanien réélu, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.

Dans ce message, le Souverain a réaffirmé sa ferme détermination à œuvrer de concert avec le Chef de l’Etat mauritanien pour aller de l’avant dans le renforcement et le développement des relations de coopération qui existent entre les deux pays, et les élever au niveau d’un partenariat modèle qui incarne la solidité des liens de fraternité et de solidarité unissant les deux peuples frères et répondant à leurs ambitions communes.

Le principal opposant conteste les résultats

Le candidat Biram Dah Abeid, principal opposant du Président mauritanien et militant des Droits de l’Homme, est arrivé en deuxième position après avoir récolté un score de 218.546 voix, soit 22.10%, suivi par Hamadi Sidi El Mokhtar Mohamed Abdi, Président du parti islamiste, le Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (Tawassoul), qui s’est classé troisième avec 126.340 voix (12.78%).

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Aussitôt annoncés, les résultats de la présidentielle mauritanienne ont été rejetés par Biram Dah Abeid. Arrivé deuxième au scrutin, il a déclaré lors d’une conférence de presse, qu’il ne reconnaîtrait pas les résultats de la Commission Electorale, l’accusant d’être instrumentalisée par le pouvoir en place.

«Nous ne reconnaîtrons que nos propres résultats et sur cette base, nous descendrons dans la rue pour refuser le hold-up électoral», a martelé Biram Dah Abeid, affirmant que ce mouvement de refus «sera pacifique».

Des violences éclatent à travers le pays

Sur le terrain, les choses ne se sont pas passées comme prévu. En effet, plusieurs villes de Mauritanie ont été secouées par une vague de manifestations hostiles aux résultats du scrutin présidentiel qui a permis au Président sortant de remplier à la tête du pays pour un nouveau mandat.

Selon le ministère mauritanien de l’Intérieur, «trois manifestants ont trouvé la mort dans le Sud du pays après avoir été arrêtées à la suite d’émeutes». 

La ville de Kaédi, a également été agitée dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 juillet 2024.

Selon le ministère de l’Intérieur,  les forces de l’ordre ont été contraintes d’utiliser la force pour stopper les actes de pillage et de vandalisme contre les biens publics et privés.

Deux émeutiers sont décédés en détention, le troisième plus tard à l’hôpital, a indiqué la même source, précisant que deux membres des forces de sécurité ont été gravement blessés, dont un a été admis en soins intensifs.

 Le ministère de l’Intérieur a par ailleurs promis une «enquête transparente pour établir les causes des décès».

Biram Dah Abeid arrivé deuxième aux élections du 29 juin 2024, a présenté ses condoléances aux victimes, appelant à ce que toute la lumière soit faite sur ces violences policières.

A l’heure où ces lignes sont écrites, internet était toujours coupée dans la plus part des villes de Mauritanie.

HZ


Afrique du Sud | Un parti ami du Maroc dans l’inédite coalition

Afrique du Sud | Un parti ami du Maroc dans l’inédite coalition

De g.à.d: John Steenhuisen & Cyril Ramaphosa

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Au lendemain des élections législatives du 29 mai 2024, le Congrès National Africain (ANC) dirigé par Cyril Ramaphosa, a perdu sa majorité absolue au Parlement sud-africain. Une première dans l’histoire de ce parti, au pouvoir depuis 30 ans.

Après le dépouillement de tous les bulletins de vote, l’ANC n’a recueilli que 40,18% des voix, bien loin de la majorité. L’Alliance démocratique (DA), principal parti d’opposition, a reçu le deuxième plus grand nombre de voix (21,81 %), suivie du parti MK (14,58 %), de l’EFF (9,52 %) et du parti de la liberté Inkatha (IFP) qui n’a obtenu que 3,5% des voix au scrutin législatif. 

Dans ce contexte, Cyril Ramaphosa bien qu’il ait été reconduit à la tête du pays par le Parlement, a dû composer avec d’autres formations politiques pour former un nouveau gouvernement. Une première depuis la fin de l’apartheid en 1994. Parmi les formations politiques avec lesquelles Ramaphosa s’est vu contraint de négocier, figure l’Alliance Démocratique (DA), principale force d’opposition en Afrique du Sud dirigée par John Steenhuisen.

Un gouvernement de 75 ministres

Après des semaines de tractations, le nouveau gouvernement sud-africain a été dévoilé le 30 juin 2024. Investi le 3 juillet 2024, ce dernier se compose de 32 ministres et 43 ministres délégués. Ainsi, Paul Mashatile, membre du Congrès National Africain a été reconduit au poste de Vice-président de la République. D’autres responsables au Parti ont conservé leurs postes à la tête des ministères des Finances, du Commerce et de l’Industrie, des Affaires étrangères, de la Défense et de la Justice. Le Congrès National Africain conserve ainsi 20 des 32 postes ministériels.

Le Parti de l’Alliance Démocratique, a décroché 6 portefeuilles ministériels, notamment celui de l’Agriculture confié à son Chef, John Steenhuisen, tandis que le poste de ministre des Sports et de la Culture est revenu à Gayton McKenzie du parti de l’Alliance Patriotique. Le Chef du parti Afrikanner, Freedom Front Plus, Pieter Groenewald, a été nommé ministre des Prisons.

Quel avenir pour les relations entre Rabat et Pretoria?

La nouvelle coalition sud-africaine a vu le départ de Naledi Pandor. Membre du Congrès National Africain, l’ex-ministre des Affaires étrangères dans le précédent gouvernement était connue pour son soutien notoire aux thèses séparatistes du Polisario et son hostilité à l’égard de l’intégrité territoriale du Maroc.  

La question qui se pose aujourd’hui avec acuité est de savoir si son successeur adoptera la même attitude. Aussi, beaucoup s’interrogent sur l’avenir des relations entre Maroc et l’Afrique du Sud au lendemain du déclin du Congrès National Africain aux législatives sud-africaines 2024, surtout que la coalition annoncée par Cyril Ramaphosa le 30 juin 2024, compte un parti qui prône une nouvelle ère dans les relations entre Rabat et Pretoria.

Joint par Le Reporter, Rachid Belbah rappelle tout d’abord que le parti de l’Alliance Démocratique arrivée deuxième au scrutin du 29 mai 2024, considère que le Maroc et l’Afrique du Sud doivent un rôle de locomotive dans la promotion de l’intégration continentale, notamment dans le volet économique, au bénéfice des peuples des deux pays et de l’ensemble de la Région.

«Plusieurs responsables au sein de parti important dans l’échiquier politique en Afrique du Sud, ont affirmé à plusieurs reprises, qu’il existe de grandes opportunités à saisir pour établir une coopération mutuellement bénéfique entre Rabat et Pretoria», a précisé ce spécialiste des questions africaines. Rachid Belbah estime toutefois qu’ «il faut attendre que le nouveau gouvernement sud-africain présente sa déclaration générale au Parlement, notamment en matière de politique étrangère, pour en avoir le cœur net».

Wait and see !


Tunisie | Va pour l’élection présidentielle !

Tunisie | Va pour l’élection présidentielle !

Une élection présidentielle sera organisée en Tunisie le 6 octobre, a annoncé mardi 2 juillet le chef de l’État Kais Saied, au pouvoir depuis 2019 et dont le mandat de cinq ans touche à sa fin.

«Le Président de la République a émis un décret ce jour, le 2 juillet 2024, convoquant les électeurs pour une élection présidentielle le dimanche 6 octobre 2024», a indiqué la présidence dans un communiqué.

Kaïs Saïed, 66 ans, qui s’est octroyé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021, faisant vaciller la jeune démocratie tunisienne née de la première révolte du «Printemps arabe», n’a pas annoncé s’il briguerait un nouveau mandat.

Elu à la tête du pays en 2019, Kaïs Saïed s’est attribué deux ans plus tard la quasi-totalité des pouvoirs en dissolvant le Parlement et révoquant le gouvernement.

Il dirige depuis lors par décret.

Le chef de l’Etat a présenté ces mesures comme légales et indispensables pour lutter contre la corruption au sein de la classe politique tunisienne.

L’opposition a dénoncé un coup d’Etat.

Une vaste répression contre les principaux détracteurs de Kaïs Saïed a été lancée l’an dernier, avec des accusations de complot contre la sécurité nationale, visant notamment hommes d’affaires, journalistes et politiciens.

Aux yeux de l’opposition, il ne pourra pas y avoir de scrutin équitable et crédible tant que les prisonniers politiques n’auront pas été libérés et que la liberté de la presse n’aura pas été rétablie.

Ils sont, pour le moment, seize candidats potentiels sur la ligne de départ.

Mais le Président Kaïs Saïed part avec une bonne longueur d’avance, rapporte le correspondant à Tunis de RFI, Mathieu Galtier.

Ses partisans mettent en avant la popularité du chef de l’État, élu en 2019 sous le slogan «ce que le Peuple veut».

Les opposants de Kaïs Saïed reconnaissent leur retard, mais pour d’autres raisons.

Kaïs Saïed doit prochainement faire publier la loi électorale qui donnera les critères d’éligibilité des candidats.

Spécialiste de la Constitution, élu démocratiquement en octobre 2019, Kaïs Saïed a fait adopter une nouvelle Constitution par référendum à l’été 2022, instituant un nouveau système de deux Chambres aux pouvoirs très limités: l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) et un Conseil national des régions et des districts.

P. Zehr

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