«Nul ne sera tenu en esclavage, ni en servitude; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes», précise l’article 4 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Un impératif universel loin d’être en phase avec le dernier rapport sur la traite des personnes de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), publié début janvier.
L’état des lieux de 90 pages, produit tous les deux ans, dresse un bilan alarmant «d’une violation grave des droits de l’homme et de la dignité humaine», selon Karin Kneissl, chef de la diplomatie autrichienne. Dans 142 pays, le nombre des victimes de la traite des êtres humains est en augmentation. Plus de 70% d’entre elles sont des femmes. L’exploitation sexuelle, totalisant près de 60% des causes de trafic, est la première forme de violence subie.
Le phénomène regroupe plusieurs types de réseaux criminels, dont les plus courants sont la prostitution, le travail et la mendicité forcés, ou le trafic d’organes. Des textes, comme la Convention contre la criminalité transnationale organisée (convention de Palerme), adoptée par les Nations Unies en 2000, tentent de combattre ce «marché» humain qui générerait plus de 32 milliards de chiffre d’affaires annuel.
Selon les données de l’ONUDC, les hommes et les jeunes garçons sont plus souvent soumis au travail forcé dans les industries extractives (même si les garçons mineurs sont près de 30% à être touchés par le trafic sexuel), les femmes et les filles davantage sujettes à l’exploitation sexuelle. Entre 2014 et 2016, la part des mineurs dans l’ensemble des recensés a plus que doublé, passant de 13% à 30%.
PZ