Les djihadistes francophones de l’Etat islamique sont traqués et éliminés par les forces spéciales françaises déployées en Irak. L’objectif est de les empêcher de revenir en Europe pour y commettre des attentats.
La France fait appel aux forces irakiennes pour traquer et éliminer les djihadistes français présents à Mossoul, fief de l’Etat islamique (EI) en Irak, affirme le Wall Street Journal (WSJ). Les forces spéciales françaises ont fourni au contre-terrorisme irakien une liste de 27 noms.
L’objectif est d’empêcher ces Français, ainsi que d’autres francophones, notamment des Belges, de retourner dans leur pays d’origine pour y perpétrer des attentats, écrit lundi soir (29 mai) le wsj.com, citant un responsable de la police irakienne. La liste, établie au début de la bataille pour la reprise de Mossoul en octobre 2016, est mise à jour à chaque disparition de djihadiste, assure le WSJ qui a pu la consulter. Les forces irakiennes en ont déjà tué un certain nombre sur la base de renseignement et de coordonnées de localisation fournis par les forces françaises, ajoute-t-il. Une quarantaine de membres des forces spéciales françaises cherchent à localiser ces francophones à l’aide de drones d’observation et d’interception de conversations radiophoniques, croit savoir le WSJ.
Ils collectent aussi directement du renseignement dans les quartiers repris à l’EI, fouillant des maisons abandonnées par des djihadistes à la recherche d’indices. En avril, ils ont vérifié l’identité de blessés dans un hôpital de la vieille ville, à la recherche de djihadistes français. Le porte-parole de l’état-major des armées françaises s’est refusé à tout commentaire sur l’existence d’une telle liste.
«La mission des forces spéciales françaises à Mossoul est de conseiller et d’appuyer les forces irakiennes dans la reprise de la ville, dans le cadre de la coalition internationale» conduite par les Etats-Unis, a déclaré le colonel Patrik Steiger à l’AFP. «Ils font aussi un travail de renseignement qui rentre dans la lutte globale contre Daech (acronyme arabe de l’EI). Ce n’est pas une surprise», a-t-il ajouté. Il a mis en doute toutefois la possibilité d’opérations ciblées contre des nationalités précises.
Patrice Zehr