Les islamistes armés qui se sont emparés samedi 27 mars de la ville de Palma, à seulement dix kilomètres d’un mégaprojet gazier de plusieurs milliards d’euros piloté par le groupe français Total, sèment la terreur depuis plus de trois ans dans le nord-est du Mozambique.
Le mouvement serait né vers 2007, autour d’un groupe baptisé Ansaru-Sunna qui construit de nouvelles mosquées adoptant un islam rigoriste, selon Eric Morier-Genoud, professeur d’histoire africaine à Belfast.
Les autorités locales sous-estiment alors leur capacité de nuisance, qui se nourrit aussi des déçus de l’exportation gazière offshore, qui avant même d’avoir commencé, chasse des habitants de leurs villages et de leurs zones de pêche. Aujourd’hui, la péninsule d’Afungi, centre névralgique des installations gazières qui représentent l’un des plus gros investissements en Afrique et auquel participe notamment le groupe français Total, «est une bulle sécurisée, une sorte de Fort Apache assiégé», souligne un expert sécuritaire français.
Lisbonne va envoyer dans les prochaines semaines une soixantaine de militaires au Mozambique après une attaque revendiquée par le groupe État islamique à Palma, ville du nord du pays, a indiqué, lundi 29 mars, le ministre portugais des Affaires étrangères, Augusto Santos Silva.
«Une équipe d’environ 60 militaires portugais est en train de se préparer (…) elle sera envoyée dans les prochaines semaines sur le terrain au Mozambique, a déclaré le ministre lors d’un entretien accordé à la télévision publique portugaise RTP. Elle va soutenir l’armée mozambicaine dans la formation des forces spéciales». Le Mozambique, ancienne colonie du Portugal, est devenu indépendant en 1975.
P. Zehr