Plusieurs projets détaillés, des budgets réactualisés, une série de réunions organisées ces derniers jours par les responsables de plusieurs villes… Objectif, donner un coup d’accélérateur aux projets en arrêt ou enregistrant des retards dans leur exécution. La relance de bon nombre de ces projets consécutive, semble-t-il, aux tensions du Rif, devrait être effective dans les prochains jours. Zoom sur la ville de Nador.
Nador tente de rattraper son retard en accélérant le rythme de réalisation des projets en difficulté. Après les Hautes instructions royales données lors le Conseil des ministres du 25 juin dernier, les responsables de Nador -comme d’ailleurs ceux des autres villes- promettent de mettre en exécution l’ensemble des projets prévus pour cette ville depuis plusieurs années, mais qui n’ont pas encore abouti. Des projets qui, selon des associatifs locaux, sont bloqués pour différentes raisons, vu le nombre important des chantiers. En tout cas, la question préoccupe les responsables, à tel point que, selon des sources officieuses à la municipalité de Nador, une grande mobilisation est actuellement déclenchée au niveau du Conseil de la ville et de la Préfecture.
En effet, depuis quelques jours, les élus enchaînent les réunions avec les représentants des autorités locales, indique-t-on, pour donner un coup d’accélérateur aux projets actuellement en arrêt et dont le calendrier des travaux reste en partie incertain, depuis maintenant plusieurs années. «Les Hautes instructions royales ont imposé à l’autorité locale et aux élus de Nador de suivre de plus près l’ensemble des chantiers ayant coûté à l’Etat des milliards, mais qui n’ont jamais vu le jour. Une note de service, diffusée il y a quelques jours, interdit aux fonctionnaires de prendre leur congé annuel en ce moment», fait-on savoir à la municipalité.
Cités par de nombreux habitants et représentants d’associations locales, les projets gelés ou en difficultés –pour des raisons diverses- sont nombreux. Dans une déclaration au Reporter, un responsable à la Commune souligne: «Bon nombre de ces chantiers ont été adoptés par le Conseil. Mais ils ont connu des problèmes dans leur exécution et certains d’entre eux sont même entachés d’irrégularités». Selon ce même responsable, plusieurs d’entre eux avaient été annoncés avec légèreté et n’étaient même pas budgétés par le gouvernement. «La commune en a arrêté et reporté certains pour cette raison», confie notre source. La relance de ces chantiers, grâce au «hirak» du Rif, devrait être effective incessamment. Selon une source proche du dossier, une commission de suivi a été créée il y a quelques jours. Elle sera chargée du suivi et de contrôle sur le terrain des chantiers en question. «Plusieurs projets, dont les budgets doivent être réactualisés, ont été détaillés par cette commission, laquelle a déjà tenu plusieurs réunions», apprend-de sources proches de cette commission. Il s’agit aussi d’accélérer les travaux de certains projets, dont les travaux sont déjà entamés, mais qui fonctionnent au ralenti, selon un membre de la commission. «Parmi ces chantiers, certains présentent un contentieux entre les entrepreneurs en charge de la réalisation, d’un côté et la Commune, de l’autre», précise-t-on.
Pour rattraper le retard, le Conseil de la ville de Nador, qui met aujourd’hui les bouchées doubles pour appliquer les instructions royales, milite pour renflouer ses caisses. Mais y parviendra-t-il?
Selon un responsable à la commune, bon nombre de projets ont plusieurs mois de retard -et pour certains de plusieurs années-, à cause de l’indisponibilité des financements. En ce moment, le Conseil de la ville a décidé de recouvrir ses taxes urbaines impayées. «La municipalité doit récupérer 10 milliards de centimes de taxes impayées. Cela ne peut plus durer: ces taxes ne sont pas payées depuis 2010», clame un responsable à la Commune ayant requis l’anonymat. Pour lui, il faudra à la Commune plusieurs mois, si ce n’est plusieurs années, pour récupérer ce dû. «Une cellule vient d’être mise en place et a commencé, la semaine dernière, à avertir les gens de l’obligation de payer leurs taxes», précise notre source. Celle-ci ajoute que, concernant certains projets (établissements scolaires) prévus depuis plus de deux ans, une enveloppe budgétaire a été débloquée il y a deux semaines. C’est le cas notamment pour le projet de réhabilitation de deux lycées. Au programme, il y a également le projet de réaménagement de la corniche, des voiries, des routes, etc. Bref, la liste est longue. Cependant, le Conseil de la ville de Nador ne dispose pas, pour le moment, affirme-t-on, d’une enveloppe financière suffisante pour honorer ses promesses concernant les projets en arrêt dans cette ville.
Naîma Cherii