Le Dialogue 5+5 représente le dimensionnement idéal pour garantir un dialogue serein et une coopération fructueuse. Il constitue un cadre flexible qui le prédispose à jouer le rôle de boîte à idées pour le partenariat euro-méditerranéen et au-delà.
C’est le fond de l’appel de Nasser Bourita à la14ème Réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du dialogue en Méditerranée occidentale «5+5».
La région de la Méditerranée occidentale est confrontée aux défis les plus saillants de notre temps: sécuritaire, environnemental, socio-économique, culturel et identitaire, a ajouté le ministre, relevant que le Forum 5+5 est appelé à démontrer sa pertinence, tant qu’il offre le cadre idoine pour un dialogue lucide, un engagement sincère et une action concertée.
Quelle intégration économique au Sud?
Partant ainsi de l’ordre du jour de la réunion, Nasser Bourita a noté que, sur le plan du développement économique et social inclusif et partagé, il existe un contraste invraisemblable entre l’intégration économique au Nord et au Sud de la Méditerranée occidentale. Si les partenaires du Nord se caractérisent par une forte intégration économique (plus de 70%), au Sud, en revanche, les pays du Maghreb forment l’une des régions les moins intégrées du monde (moins de 5%).
L’écart entre les deux rives est donc réel. Mais, le gap au sein même de la rive sud est désolant, a déploré le ministre, ajoutant que cette situation appelle à un engagement plus fort, pour une approche novatrice, inclusive et durable en matière de développement des échanges, d’investissement et d’emploi.
La question de l’intégration économique au Sud est d’autant plus problématique, en raison de la fermeture des frontières, qu’elle bloque structurellement l’essor de la région, a-t-il encore dit.
Dans ce sens, le Maroc, a fait observer Bourita, est engagé dans une dynamique d’optimisation de son modèle de développement, sous la conduite de Sa Majesté le Roi. Le ministre a noté que la conviction du Royaume est que ce n’est pas par le statu quo ou par le protectionnisme que l’on pourra faire atteindre le développement économique.
Une politique migratoire adéquate
Il a, en outre, mis en exergue la politique d’ouverture humaniste et solidaire voulue par SM le Roi en matière migratoire, avec le lancement, depuis 2013, de deux campagnes de régularisation de migrants. Bourita a souligné, à cet égard, le rôle prépondérant joué par le Royaume au niveau africain, avec le mandat confié à SM le Roi en tant que leader en matière de migration par la présidence de l’UA. En effet, a-t-il indiqué, le Maroc compte présenter au prochain Sommet de l’UA, à la fin de ce mois, une vision pour un agenda africain pour la migration, fruit d’un large processus de consultation interafricain mené par le Maroc au cours de ces derniers mois.
Après avoir mis l’accent sur la coopération fructueuse en matière migratoire avec plusieurs pays du Dialogue 5+5, notamment l’Espagne et la France, Bourita a indiqué que le Maroc accueillera en décembre 2018 la 1ère conférence Internationale du Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière.
Et la lutte contre le terrorisme
En ce qui a trait au fléau du terrorisme, le ministre a estimé que la montée du terrorisme et des manifestations violentes de l’extrémisme, résultant de la radicalisation et du recrutement de nombreux citoyens du bassin de la Méditerranée par des groupes terroristes et leur départ vers les foyers de tension, menace la sécurité et la stabilité des pays de la région. Face à cette situation, la doctrine portée par SM le Roi, pour faire face aux menaces sécuritaire, s’appuie sur une démarche intégrant de manière complémentaire la dimension sécuritaire, la croissance économique et le développement humain, ainsi que la préservation de la dimension culturelle, a relevé le ministre. Dans ce sillage, a rappelé Bourita, le Maroc s’érige en leader dans la formation des imams en Europe et en Afrique, soulignant par la même occasion le rôle joué par le Royaume dans la promotion de l’islam tolérant et du juste milieu.
HD