Le mois sacré de Ramadan a débuté sous haute sécurité dans la ville de New York, où la police locale a renforcé sa présence autour des mosquées et lieux de culte musulmans par “excès de précaution”, au lendemain des attaques terroristes à motivation religieuse survenues dernièrement en Nouvelle Zélande, au Sri Lanka et en Californie.
New York, qui abrite une importante communauté musulmane très diversifiée, à la fois immigrée et locale, d’origines ethniques, raciales et culturelles multiples, compte plusieurs dizaines de mosquées et centres islamiques qui connaissent une grande affluence durant ce mois sacré.
Le chef de la police newyorkaise (NYPD), James O’Neill, a affirmé, lors d’une conférence de presse à la veille du Ramadan, qu’il n’y avait “pas de menaces crédibles” contre la communauté musulmane à New York ou les mosquées de la ville.
Mais le Ramadan cette année intervient au lendemain d’attaques haineuses à motivation religieuse, notamment le double attentat terroriste perpétré par un suprématiste blanc contre deux mosquées à Christchurch, en Nouvelle Zélande, qui a coûté la vie à 50 fidèles. La fusillade ayant ciblé il y a deux semaines une synagogue en Californie, faisant un mort et trois blessés, nourrit également les craintes des autorités.
“C’est un mois de réflexion spirituelle, de renouvellement de la foi et d’engagement pour la charité. Il s’agit avant tout du droit de chaque personne de pratiquer librement son culte”, a estimé le patron de la NYPD.
Selon lui, bien qu’il n’y ait aucune menace spécifique pesant sur la communauté musulmane, la police newyorkaise va augmenter le nombre de patrouilles et placera “des postes (policiers) à haute visibilité” autour des nombreux lieux de culte de la ville.
En effet, au premier jour du Ramadan, une présence policière renforcée était visible autour de plusieurs mosquées à New York, notamment à l’heure des prières du soir et des Tarawih.
Des éléments antiterroristes de la NYPD étaient également postés à l’extérieur de la grande mosquée du Centre culturel islamique de New York, dans le quartier Nord-est de Manhattan, ainsi que devant la petite mosquée “Uthman Bin Affan”, à Midtown, dans la partie sud du même arrondissement, a constaté un journaliste de la MAP.
“C’est une mesure bienvenue qui ne fait que renforcer le sentiment de sécurité au sein de la communauté musulmane”, s’est réjoui Hussein, jeune musulman d’origine pakistanaise, à sa sortie de la mosquée du Centre culturel islamique de New York.
Même son de cloche chez Youssef, Marocain installé dans la métropole américaine depuis plusieurs années, pour qui il est “réconfortant” et “admirable” de voir la police newyorkaise mobilisée durant le Ramadan au service de la communauté musulmane de la ville.
“C’est ce qui fait la force de New York et de l’Amérique, en général. Ce respect de la diversité ethnique et religieuse”, a-t-il estimé.
Les musulmans à New York représentent près de 3 pc de la population de la mégapole qui compte plus de 8,5 millions d’habitants, soit quelque 270.000 musulmans répartis sur les cinq Boroughs (arrondissements) New-yorkais.
Pour James O’Neill, chef de la NYPD, il est cependant important pour la communauté musulmane de communiquer avec la police durant le mois du Ramadan et au-delà, afin d’identifier toute menace potentielle.
Selon les statistiques officielles, l’année 2018 avait connu 361 crimes motivés par la haine à New York, une augmentation par rapport à l’année d’avant, qui avait enregistré 338 crimes haineux.
Mais contrairement aux statistiques globales, la police a déclaré que les attaques visant les musulmans avaient diminué l’année dernière par rapport à 2017 (18 contre 34). Trois crimes de haine anti-musulmans ont été déplorés à New York jusqu’à présent en 2019.
Avec MAP