Trente-huit anciens combattants du groupe djihadiste Boko Haram achèvent actuellement dans le sud-est du pays un programme de déradicalisation et de formation professionnelle.
Ce sont près de 240 ex-éléments de Boko Haram qui sont passés par le centre de Goudoumaria après s’être rendus aux autorités. «Nous sommes là pour vous assister, pour vous permettre la réinsertion afin que vous puissiez retrouver votre place au sein des communautés et que tout cela (l’épisode Boko Haram) relève du passé», a déclaré à la radio Issa Lémine, gouverneur de Diffa, grande ville du sud-est du Niger, qui s’adressait au groupe de repentis, tous des Nigériens.
Ces repentis, dont trois femmes, ont reçu chacun des outils pour monter leurs propres ateliers en mécanique, plomberie, menuiserie, couture ou soudure. En plus de la formation professionnelle, ils ont reçu une «formation religieuse» sur «la pratique de l’islam modéré», a indiqué le gouverneur. Pour prouver qu’ils ne «verseront plus dans la violence», les repentis ont collectivement prêté serment sur le Coran, a-t-il expliqué et ils pourront ensuite retourner dans leur village.
La plupart des femmes et les enfants du Centre sont considérés comme «des victimes» des terroristes et ont été utilisés par le groupe Boko Haram comme «indicateurs» ou «receleurs» de biens volés lors des attaques, selon les autorités nigériennes. En décembre 2019, une première vague de 110 anciens du groupe djihadiste, dont 47 Nigérians, était sortie du Centre des repentis de Goudoumaria. Parallèlement aux opérations militaires menées contre les djihadistes, les autorités du Niger ont promis «une amnistie» aux combattants nigériens de Boko Haram qui se repentiront.
Certains pays de la région ont également mis en place un programme d’éducation et de formation d’imams financé par les Nations unies, selon Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial en Afrique de l’Ouest du Secrétaire général de l’ONU jusqu’en mars 2021.
P. Zehr