A peine investi, Muhammadu Buhari semble déjà s’engager pleinement dans la lutte contre la secte islamiste Boko Haram. Le président nigérian a débuté, le mercredi 3 juin, sa première visite officielle. Direction Niamey «pour une visite de travail et d’amitié, qui honore le Niger», rapporte un communiqué de la présidence nigérienne. «Je viens chercher l’appui de nos voisins. Je suis venu d’abord au Niger, demain j’irai à N’Djamena et je vais aussi parler avec le président du Cameroun, pour étudier les voies et moyens de consolider nos forces», a déclaré Muhammadu Buhari. Le Cameroun, le Niger et le Tchad participent depuis le mois de février à une opération militaire et se félicitent de compter un certain nombre de victoires contre Boko Haram. 10.000 hommes des pays du bassin du lac Tchad et du Bénin sont mobilisés.
Ces pays limitrophes du Nigeria espèrent beaucoup du nouveau président: «Qu’il soit plus disposé à coopérer avec ses voisins, ce qui n’a pas été le cas jusqu’ici», souligne le journaliste Seidik Abba. En effet, l’ancien président Goodluck Jonathan était fortement critiqué pour sa passivité face aux actions meurtrières de Boko Haram. Pour l’anecdote, le président Issoufou (Niger) aurait eu plus d’échanges au téléphone avec Buhari en huit semaines qu’avec Goodluck Jonathan en cinq ans, a confié à RFI une source bien informée à Niamey.
Patrice Zehr