Il y avait bien quelques mois que tous ceux que la vie politique au Maroc intéresse savaient que l’Istiqlalien Nizar Baraka, Président du CESE (Conseil économique, social et environnemental), était candidat au poste de Secrétaire général de son parti.
Ses déclarations à Tanger, en mars dernier, suite aux réunions qu’il y avait tenues avec des cadres du parti, l’avaient confirmé.
Mais, Nizar Baraka n’est pas homme à faire du tapage. C’est un homme plutôt discret, à l’opposé du tonitruant Hamid Chabat, qui occupe depuis 4 ans le fauteuil de Secrétaire général de l’Istiqlal et qui est candidat à sa propre succession.
Et si Nizar Baraka n’a définitivement annoncé sa candidature et présenté son programme devant les médias qu’à une semaine du Congrès, c’est que les circonstances sont assez particulières… Aussi bien pour le parti que pour le congrès, ou les candidats eux-mêmes.
Le parti est, depuis plusieurs mois, secoué par des vagues de contestation, toutes dirigées contre Hamid Chabat. Les uns après les autres, les ténors du parti ont lâché leur Secrétaire général qu’ils accusent d’avoir entraîné le parti au plus bas de sa popularité. Les résultats des dernières élections et le maintien de l’Istiqlal dans l’opposition ont été «la goutte» qui a fait déborder le vase.
Le Congrès, où tout ceci devait être débattu, a été plusieurs fois reporté par un Chabat qui n’a rien voulu lâcher.
Quand il est apparu clairement que Hamid Chabat comptait rempiler en postulant pour un nouveau mandat à la tête du parti, alors que non seulement il était majoritairement décrié, mais qu’en plus lui-même avait déclaré que s’il échouait aux élections il se retirerait… Alors, la quête d’un candidat qui serait en mesure de lui faire face, a commencé.
Plusieurs noms ont été évoqués.
Finalement, c’est celui de Nizar Baraka qui a tenu la route.
Cet Istiqlalien dans l’âme et l’ADN, connu pour son tempérament modéré et son sérieux dans l’accomplissement de ses fonctions, a aussitôt reçu l’appui de nombreux Istiqlaliens.
Il a alors privilégié le travail de fond, laissant la médiatisation à outrance à son challenger aux abois.
Et c’est ainsi qu’il pouvait se présenter devant l’opinion publique et devant le Congrès de son parti avec des appuis crédibles et un programme qui ne l’est pas moins.
Quand il explique son programme, il est impossible que les Istiqlaliens n’y adhèrent pas. Voire, que le simple citoyen n’y adhère pas.
Bien sûr, sa promesse de revenir aux fondamentaux du parti n’intéresse pas particulièrement tous les citoyens. Mais quand il prêche l’égalitarisme, l’action au service du citoyen, la relance de l’ascenseur social, ou l’écoute des jeunes… Cela intéresse tout le monde.
L’égalitarisme, Nizar Baraka en fait un projet de société qu’il définit en quelques points. Entre autres, assurer aux citoyens l’égalité des chances, réhabiliter l’ascension sociale aux yeux de tous, apporter un appui à la classe moyenne, remotiver les jeunes qui, aujourd’hui, ne veulent même pas chercher de solutions tant ils sont persuadés qu’ils n’en trouveront pas, etc.
Pour Nizar Baraka, le projet de restaurer le politique repose sur 3 piliers: une défense permanente du citoyen, une vision qui propose une alternative crédible et réalisable, et une action constante en faveur du citoyen.
Mais pour pouvoir mettre en œuvre son programme, Nizar Baraka a besoin de l’adhésion de tous les Istiqlaliens.
Etre élu à la tête du parti ne suffit pas. Il faut en devenir un vrai chef. Et pour cela, il faut être capable de rassembler.
Aussi, N. Baraka qui en est bien conscient, explique-t-il que son 1er objectif –et donc le 1er point de son programme- est de réaliser la réconciliation et l’union au sein du parti.
Si Nizar Baraka y arrive, alors, il sera le nouveau chef de l’Istiqlal.
BA