Le département du Commerce extérieur et la CGEM viennent de lancer un programme de formation en commerce international. Quelque 2.200 cadres salariés sont visés durant la période 2013-2016.
Une première. Les exportateurs et primo exportateurs marocains auront désormais la possibilité de suivre une formation en commerce international. Ce programme de formation pilote, qui a été lancé, jeudi 10 octobre à Casablanca, par le département du commerce extérieur et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), en coopération avec l’Agence Coréenne de coopération internationale (KOICA), répond à un besoin bien identifié. «La mise en place de ce programme est l’aboutissement des travaux de plusieurs mois entre experts marocains et coréens», affirme Taeho Lee, ambassadeur de la République de Corée du Sud au Maroc. Pour mémoire, la convention-cadre de ce projet, dont l’objectif est de renforcer les capacités et les compétences en commerce international, a été signée en septembre 2011 entre la tutelle et la CGEM. Dans un premier temps (2013-2016), cette formation spécialisée sera dispensée par l’Université Al Akhawayn et l’Université Internationale de Rabat, avant d’être élargie à d’autres établissements universitaires. Tout un programme d’études bien adapté a été préparé par les deux établissements pour la formation de 2.200 cadres salariés (300 en master et 1.900 en formation continue), annonce Latifa El Bouabdellaoui, Secrétaire générale par intérim du ministère de l’Industrie et du Commerce. S’agissant des modalités de financement, le département de tutelle soutient à hauteur de 7,3 millions de dirhams les deux universités pour l’élaboration et la conception du projet de formation, en d’autres termes l’ingénierie de formation. La finalité d’un tel dispositif, comme l’ont souligné bon nombre d’intervenants, est de répondre efficacement aux besoins des apprentissages et de développement de la professionnalisation des compétences. Surtout que le niveau des formations aux métiers du commerce international est jugé relativement faible comparativement aux concurrents traditionnels comme la Tunisie et la Turquie, relève Younes Zrikem, président de la commission ALE à la CGEM.
Le constat est corroboré par l’étude quantitative réalisée et présentée par l’Université Al Akhawayn. Il en ressort que, sur les 116 entreprises sondées, 94% sont enthousiastes au projet de formation, étant donné que ce volet est soulevé comme l’un des obstacles (financement, fiscalité…) au développement à l’international; mettant en évidence l’importance de l’anglais, outil linguistique nécessaire dans les démarches commerciales -d’ailleurs, c’est la langue des affaires par excellence de par le monde-. D’où l’intérêt capital de ce projet de promotion de l’offre exportable qui permet de bien maîtriser les rouages des marchés étrangers et de bien définir les produits et les marchés cibles sur lesquels l’entreprise marocaine est bien en avance en termes de compétitivité. Conscients de l’importance que revêt la formation dans le développement des compétences export, l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) et l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) ont pour leur part unis leurs efforts pour la finalisation du projet de création d’un centre de formation spécialisé en commerce international.
Mohamed Mounjid