Nouveau modèle de développement | Coup d’envoi Royal et explications de Chakib Benmoussa

SM le Roi, recevant en audience Chakib Benmoussa, président de la CSMD  

La Commission Spéciale sur le nouveau Modèle de Développement (CSMD) a livré son rapport final.

Fruit de plusieurs mois de rencontres, de débats et de séances d’écoute active, le rapport de la CSMD a été présenté devant SM le Roi Mohammed VI, mardi 25 mai 2021, lors d’une cérémonie officielle, au Palais Royal de Fès. 

Par souci de transparence

Après avoir félicité le Président et les membres de la CSMD, pour les efforts déployés et la qualité du travail accompli, le Souverain a appelé à l’interaction avec le résultat de ce travail et à sa mise au service du développement du Maroc et du bien-être des citoyens. Dans ce cadre, Sa Majesté a ordonné, outre la publication du rapport sur le nouveau modèle de développement, de mener une vaste opération de restitution et d’explication de ses conclusions et recommandations auprès des citoyens et des différents acteurs à travers toutes les régions du Royaume. La réponse de Chakib Benmoussa et de son équipe ne s’est pas fait attendre.

Mercredi 26 mai 2021, les représentants des médias nationaux étaient conviés à une conférence de presse, au siège de l’Académie du Royaume du Maroc à Rabat. L’objectif de cette rencontre a été d’expliquer aux représentants des différents supports médiatiques marocains, le contenu du rapport élaboré par la CSMD autour du nouveau modèle de croissance du Maroc. Le président de la Commission Spéciale sur le modèle de Développement a d’emblée indiqué que le rapport de la CSMD s’appuie sur l’identité et l’histoire millénaire du Royaume et tente d’offrir une vision du Maroc de demain. Et Chakib Benmoussa d’ajouter que «le rapport fixe les étapes d’une nouvelle marche vers les objectifs escomptés et définit les choix stratégiques, comme il évoque les mécanismes de suivi et de mobilisation de tous les acteurs concernés et de l’ensemble des citoyens».

Axes clés, ambitions et objectifs du NMD

Chakib Benmoussa, présentant les principaux axes du rapport de la CSMD à Rabat

 «La philosophie derrière le rapport sur le nouveau modèle de développement du Maroc, comme mentionnée dans tous les documents de la Commission, est de libérer les énergies et de rétablir la confiance pour accélérer la cadence du progrès et du bien-être de tous», a-t-il fait savoir. Il s’agit également d’ouvrir la voie à des réformes profondes au niveau de gestion des services de l’Etat afin de responsabiliser tout un chacun quant à l’importance de la participation à la marche de développement, a révélé Benmoussa. En somme, les objectifs de développement détaillés dans le rapport de la CSMD devraient être atteints d’ici à l’horizon 2035. Ils s’articulent et s’appuient sur des bases fondamentales. Il s’agit de mettre en place un pacte national de développement, créer un mécanisme de suivi des grands chantiers nationaux structurants, placer l’élément humain au cœur des politiques publiques et, enfin, la mise en place d’une charte de confiance et de responsabilité entre citoyens et pouvoirs publics. L’objectif escompté consiste à raviver la confiance des Marocains en leur pays.

Maroc 2035 | L’essentiel du financement du nouveau modèle de développement

…Palier aux obstacles actuels au développement

Au cours de la conférence de presse de présentation du rapport sur le nouveau modèle de développement, le président de la CSMD a énuméré, les nombreux obstacles à l’origine de l’essoufflement du modèle actuel de développement, et la faiblesse de sa rentabilité. Parmi eux, figurent l’absence d’une vision stratégique globale et à long terme, partagée et assumée par tous les acteurs de la gouvernance publique, ainsi que des réformes élaborées en silos, sans repères ou référentiels lisibles ne favorisant pas la cohérence d’ensemble autour de priorités compatibles avec les ressources réellement disponibles et les capacités effectives des acteurs. Le second obstacle, réside dans la lenteur de la transformation structurelle de l’économie, freinée par la faible ouverture sur de nouveaux acteurs innovants et compétitifs. Quant au troisième obstacle relevé par Benmoussa, il concerne les capacités limitées du secteur public en matière de conception et de mise en œuvre des politiques publiques et de services publics accessibles et de qualité dans les domaines essentiels à la vie quotidienne et au bien-être des citoyens. Le quatrième obstacle tient à un sentiment d’imprévisibilité qui limite les initiatives, en raison d’un décalage entre certaines lois et la réalité sociale, d’une justice qui pâtit d’un manque de confiance et d’une bureaucratie tatillonne.  De même, la persistance dans l’administration d’une culture de la conformité plutôt qu’une culture de leadership et de la performance, produit selon le président de la CSMD, de la démotivation et dissuade la prise d’initiative et la production spontanée d’idées et de projets. Afin que le Maroc puisse surmonter ces obstacles et réaliser un élan de développement qui répond aux aspirations de la société, la Commission Benmoussa prône une nouvelle doctrine organisationnelle, celle de la complémentarité entre Etat et société.

La voie Royale pour le Maroc de demain

Considérant que le contexte économique et social du Maroc ne correspondait plus aux aspirations des citoyens marocains, SM le Roi Mohammed VI a lancé un appel, en octobre 2017, devant les membres des deux Chambres du parlement, pour entamer la réflexion pour la conception d’un nouveau modèle de développement. Comme voulu par le Souverain et en droite ligne avec les aspirations des citoyens, ce nouveau modèle de croissance devait être adapté non seulement au contexte économique national, mais aussi et surtout aux contraintes mondiales. Pour ce faire, une Commission Spéciale sur le nouveau Modèle de Développement (CSMD) a été créée. Sa première mission a été de recueillir les attentes et aspirations des Marocains toutes catégories et tranches d’âge confondues. En exécution des Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI, la CSMD dont la présidence a été confiée à Chakib Benmoussa, a mobilisé des compétences actives et engagées dans les secteurs, public, privé et de la société civile. Conformément à la feuille de route Royale, la Commission spéciale s’est attelée à l’examen, avec franchise, audace et objectivité, de la situation socio-économique qui prévaut actuellement au Maroc, au vu des réalisations du Royaume, des réformes engagées, des attentes des citoyens, du contexte international actuel et de ses évolutions à venir.

Le Nouveau modèle de développement au centre d’une conférence-débat à Strasbourg

La rénovation du modèle de développement constitue une nouvelle étape dans la consolidation du projet de société conduit par SM le Roi. Ainsi et conformément à la mission qui lui a été confiée, la Commission spéciale présidée par Chakib Benmoussa a su adopter une approche multidimensionnelle et opérer un cadrage rigoureux de ses travaux. Elle a notamment pu explorer les nouveaux enjeux et inflexions induits, notamment par la pandémie due au nouveau Coronavirus (Covid-19), dans divers domaines stratégiques comme la santé, l’agriculture, l’énergie, ou encore le développement industriel.

Mohcine Lourhzal

CSMD-Modèle de croissance

Quid du financement?

Sur le volet du financement, les propositions de projets et de réformes contenues dans le rapport de la Commission Spéciale sur le nouveau Modèle de Développement (CSMD), nécessiteront une part non négligeable du Produit Intérieur Brut (PIB).  Selon les évaluations préliminaires, il est estimé que les réformes et projets proposés nécessiteront des financements publics additionnels de l’ordre de 4% du PIB annuellement en phase d’amorçage (2022-2025) et de l’ordre de 10% du PIB en rythme de croisière à l’horizon 2030, souligne la CSMD dans son rapport. Certains objectifs de développement, en particulier ceux associés aux chantiers du capital humain et de l’inclusion (éducation, enseignement, santé, protection sociale…), exigeront des dépenses publiques récurrentes importantes, explique toutefois la CSMD. Selon la CSMD, les chantiers principaux du nouveau modèle de développement, du fait de leur portée transformationnelle, favoriseraient la transition vers un nouveau palier de croissance annuelle du PIB pouvant s’établir à 6% en moyenne à partir de 2025 et à 7% à partir de 2030.

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