Nouveau modèle de développement | La Commission Benmoussa présente son bilan

Nouveau modèle de développement | La Commission Benmoussa présente son bilan

La Commission Spéciale pour le nouveau Modèle de Développement (CSMD), présidée par Chakib Benmoussa, a tenu une conférence de presse à distance.  L’occasion de faire le point  sur l’état d’avancement des travaux de la Commission et présenter les grandes  orientations du nouveau modèle de développement à l’aune de la crise sanitaire et économique due au nouveau Coronavirus (Covid-19).

SM le Roi Mohammed VI a accordé un délai supplémentaire de six mois à la CSMD. Par conséquent, le rapport final de la Commission sera soumis à la Haute appréciation royale début janvier 2021, au lieu de la date initialement prévue pour la présentation dudit rapport (30 juin 2020). A cinq mois de cette nouvelle échéance, la CSMD a tenu une conférence de presse à distance pour faire le point sur l’état d’avancement de ses travaux.  

Un travail de longue haleine, qui se poursuit

Donné mardi 14 juillet 2020, ce point de presse virtuel présidé par Chakib Benmoussa a connu la participation de Mohamed Fikrat, Larbi Jaïdi, Mohamed Tozy, Ghita Lahlou et Adnane Addioui, en qualité de membres de la CSMD. «La commission a été certes privée des rencontres directes, de terrain, qu’elle avait programmées à cause de la crise sanitaire, mais a intensifié ses rencontres virtuelles», a affirmé le Président de la Commission Spéciale sur le nouveau Modèle de Développement. Chakib Benmoussa a indiqué que 180 séances d’écoute ont été organisées depuis la création de la CSMD, que la parole a été donnée à 1200 personnes, que 6 mécanismes de concertation élargie ont permis notamment à des élèves et à des étudiants de s’exprimer et que pas moins de 6.200 contributions ont été recueillies.

Ce qu’attendent les Marocains du nouveau modèle de développement  

L’écoute des attentes des citoyens a permis à la Commission de se faire une idée claire sur ce que veulent les Marocains pour le Maroc de demain. Comme expliqué par Chakib Benmoussa, le rétablissement de la confiance figure en tête des revendications citoyennes. Il est tout aussi dominant que la revendication de la justice sociale et territoriale. L’enseignement, l’emploi et la couverture sociale ressortent aussi comme principales attentes de la société. Les Marocains espèrent aussi voir leur pays en finir avec les systèmes d’assistanat, consacrer l’équité et l’égalité des chances comme nouveau fondement de son développement, libérer les énergies des jeunes, respecter l’égalité hommes-femmes, valoriser l’esprit d’initiative, l’innovation et la créativité dans le monde de l’entreprise. Le tout dans le strict respect des libertés individuelles et du droit de toutes et de tous à la participation politique.

C’est sur ces facteurs clés qu’a insisté Mohamed Fikrat, membre de la CSMD. Fikrat a fait un diagnostic de la situation économique actuelle au Maroc, avant de proposer les orientations à emprunter dans le cadre du nouveau modèle de développement. Il a ainsi rappelé qu’un travail important a été fait depuis des décennies dans divers domaines, notamment en matière de développement des infrastructures routières, ferroviaires et hydrauliques. Mohamed Fikrat a rappelé les  différents plans sectoriels lancés par le Maroc, tels que le Plan Maroc vert, Halieutis, et le Plan d’accélération industrielle. Toutefois, a-t-il ajouté, le Maroc doit déployer davantage d’efforts pour corriger certains dysfonctionnements. Selon lui, le taux de croissance enregistré par le Maroc ne crée pas assez de postes d’emploi et génère des disparités régionales et entre citoyens. «Ce qui ne permet pas de créer des opportunités pour accueillir les jeunes arrivant sur le marché du travail. Aussi, le climat des affaires, malgré les efforts déployés, comporte de nombreuses failles qui n’encouragent pas la concurrence. Il existe des poches de corruption, ce qui empêche le développement de l’économie. Ceci handicape la force concurrentielle nationale par rapport aux pays avec qui le Royaume est en compétition», a-t-il déploré.  Pour dépasser cette situation, Fikrat propose d’asseoir une transformation structurelle qui serait stimulante pour la concurrence et le climat des affaires au Maroc. «La culture de la rente est contreproductive et nécessite un changement de mentalité», a-t-il insisté.

L’appareil administratif, une condition de réussite du nouveau modèle de développement

De son côté, Ghita Lahlou a axé son intervention sur le capital humain et son importance dans tout processus de développement. Elle a soulevé les problématiques, structurelles, dont souffrent l’enseignement et la formation dans le pays. Là encore, il a été recommandé de mettre fin aux inégalités entre le privé et le public, mais aussi celles liées au genre et aux territoires. «Il faut aussi casser les murs entre le monde académique et celui de l’entreprise», a conclu Ghita Lahlou. Le secteur de la santé a constitué l’autre volet de son intervention. Elle a recommandé de revoir les systèmes de couverture médicale, d’investir dans la Santé comme secteur porteur pour l’économie du pays, d’améliorer la qualité des soins. De leur côté, Larbi Jaïdi, Adnane Addioui et Mohamed Tozy, ont mis l’accent sur la nécessité de développer l’esprit d’entrepreneuriat chez les jeunes, tout en veillant au suivi et à la coordination de l’action publique dans ce domaine.

Ce sont là, autant de conditions nécessaires à l’édification du Maroc de demain, celui voulu par SM le Roi Mohammed VI et le peuple marocain. La Commission Spéciale chargée du nouveau Modèle de Développement (CSMD) compte intégrer l’ensemble des remarques formulées par les citoyens et les représentants de la société civile et la sphère politique, dans le rapport final de la CSMD. Document qui tiendra compte de la conjoncture et des leçons tirées de la pandémie du nouveau Coronavirus (Covid-19).

Mohcine Lourhzal

3 Questions à…

Chakib Benmoussa, président de la CSMD

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«La Covid-19 a eu le mérite de changer les priorités et d’accélérer les réformes»

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Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur le travail de la CSMD?

La pandémie du nouveau Coronavirus a bien évidemment impacté notre manière de travailler. Les membres de la Commission Spéciale sur le nouveau Modèle de Développement se sont adaptés à la situation, en adoptant le travail à distance. Désormais, tout se fait par visioconférence, que ce soit les réunions, les plénières, les groupes de travail ou les conférences de presse.  En ce qui concerne nos contacts avec la population, nous avons créé une plateforme sur internet qui est devenue une sorte d’interface entre la Commission et les citoyens.

La crise du nouveau Coronavirus (Covid-19) a permis de tirer des leçons, des points de réflexion et des opportunités de développement. Que peut-on en tirer comme orientations à intégrer au nouveau modèle de développement?

La crise due à la Covid-19 a eu de graves répercussions économiques et sociales. Bien entendu, le rapport final qui sera soumis à la Haute appréciation de SM le Roi Mohammed VI, prendra en compte les conséquences de cette pandémie qui a pris le monde entier de court. Il sera question de proposer des mesures permettant le renforcement des politiques publiques dédiées à la lutte contre la pauvreté, la précarité et les disparités territoriales, entre autres. Je voudrai préciser que la Covid-19  a eu le mérite de changer les priorités et d’accélérer les réformes déjà lancées par le Maroc.

Avant la Covid-19, la CSMD que vous présidez, avait effectué des tournées dans plusieurs villes et régions du Maroc. Comment la régionalisation peut-elle servir le nouveau modèle de développement?

Nous considérons, au sein de la Commission, que toutes les régions du Royaume ont un rôle déterminant à jouer dans l’édification du Maroc de demain. Le développement de notre pays ne peut se faire sans la contribution de tous. Le développement régional consiste à créer un équilibre territorial en fonction des potentialités et des richesses régionales et des solidarités locales. Les options directrices pour réussir un tel développement reposent sur deux principes. Le premier se décline en fonction de l’efficacité des systèmes productifs sis dans chaque espace, notamment, les activités primaires, l’industrie et le tourisme. Le second est exprimé en fonction des besoins sociaux, en l’occurrence, l’éducation et la formation, l’emploi et la santé. Le Maroc dispose des atouts nécessaires pour amorcer une nouvelle étape de son développement. Les jeunes auront leur mot à dire pour ce qui est de l’élaboration du nouveau modèle de développement du Maroc. Durant la crise liée à la Covid-19, les Marocains, notamment les jeunes, ont montré leur capacité d’innovation. C’est la raison pour laquelle, nous devons placer les questions de la jeunesse au cœur de toute stratégie de développement.

Propos recueillis par ML

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