Alors que le Président américain élu, Joe Biden, a réaffirmé son souhait de revenir dans le compromis de Vienne, Téhéran se met en ordre de bataille.
D’abord un retour pur et simple à l’accord sur le nucléaire iranien, ensuite seulement d’hypothétiques négociations sur les autres menaces posées par Téhéran. Joe Biden semble ignorer les appels à utiliser la «pression maximale» de Donald Trump pour arracher des concessions immédiates à l’Iran.
Pendant la campagne pour la présidentielle du 3 novembre, le démocrate avait affirmé que si les autorités iraniennes revenaient à «un respect strict» des limites imposées à leur programme nucléaire par le texte international de 2015, les États-Unis reviendraient à leur tour dans l’accord, comme «point de départ» pour des négociations «de suivi».
Le Parlement conservateur iranien a adopté une loi pour réduire les engagements de l’Iran et faire pression sur Washington. Le Parlement iranien s’invite dans le grand marchandage entre Washington et Téhéran sur le dossier nucléaire. Alors que la victoire du démocrate Joe Biden fait espérer une résurrection du compromis de Vienne (JCPOA), conclu en juillet 2015 entre l’Iran et les grandes puissances, chaque camp fait monter les enchères avant d’entamer à proprement parler les inévitables négociations.
Un moment crucial et dangereux, comme l’a montré l’assassinat de Mohsen Fakhrizadeh, architecte du programme nucléaire de la République islamique. Non revendiqué, il est attribué par des sources anonymes à Israël, qui dément mollement, mais martèle son opposition au JCPOA et au virage à 180 degrés que s’apprêtent à opérer les Etats-Unis. Chacun place donc ses pièces sur l’échiquier.
P. Zehr