L’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) a appelé plus de 50 pays, dont tous ses Etats membres, à repenser leurs politiques agricoles qui ne s’accordent guère, dans la plupart des cas, avec les objectifs définis.
Se faisant écho des résultats d’un rapport sur les «Politiques agricoles: suivi et évaluation 2018», l’Organisation, basée à Paris, relève que les 51 pays étudiés, soit tous les membres de l’OCDE et de l’UE, ainsi que 10 grandes économies émergentes, ont dépensé en moyenne 620 milliards de dollars (556 milliards d’euros) par an, pour soutenir les producteurs agricoles pendant la période 2015-2017.
Or, près des deux tiers de ce total vont directement aux agriculteurs sous forme de subventions et aides au secteur; ce qui contribue à une distorsion des prix et à fausser les lois du marché, fait remarquer l’OCDE.
Près de 80% de la totalité du soutien public apporté à l’agriculture pendant la période étudiée ont été versés aux producteurs eux-mêmes, une petite partie seulement (14%) allant au financement des services d’intérêt général, comme la Recherche-Développement ou les infrastructures qui sont pourtant nécessaires, pour donner au secteur agricole les moyens de faire face aux difficultés futures.
Pour l’OCDE, il est nécessaire de mettre clairement l’accent sur la nécessité d’augmenter la croissance de la productivité durablement, d’améliorer les performances environnementales, compte tenu notamment du changement climatique et de l’aptitude des agriculteurs à gérer les risques imputables aux conditions météorologiques, aux marchés et à d’autres causes qui ne peuvent pas toujours être anticipées.
Les progrès dans la réduction du soutien et dans les réformes privilégiant les mesures qui créent moins de distorsions restent partiels et varient selon le pays, déplore le rapport en relevant, notamment, que le soutien des prix du marché limite la compétitivité du secteur alimentaire lui-même.
Les dépenses futures devraient viser en priorité à assurer des systèmes d’innovation agricole qui fonctionnent correctement, des infrastructures suffisantes et des systèmes de biosécurité efficaces et adaptés, entre autres, recommande l’OCDE.
HD