Office des changes | Le déficit commercial désole, les phosphates et les IDE consolent…

Hassan Boulaknadel, DG de l’Office des Changes

Les indicateurs mensuels des échanges extérieurs du mois de mars que vient de publier l’Office des Changes soufflent le chaud et le froid. Détails.

La (très) mauvaise nouvelle concerne le déficit commercial du Maroc, qui a augmenté de 42,9% à fin mars 2022 par rapport à la même période en 2021, pour s’établir à -65,57 milliards de dirhams (MMDH), selon les chiffres de l’Office des changes.

L’Office détaille… Les importations ont atteint 165,55 MMDH au titre des trois premiers mois de l’année en cours, contre 123,42 MMDH à fin mars 2021, soit une hausse de 34,1%. Tandis que les exportations n’ont augmenté que de 29% se situant à peine à 99,98 MMDH à fin mars (contre 77,52 MMDH en 2021).

Le taux de couverture, quant à lui, a perdu 2,4 points pour s’établir à 60,4% contre 62,8%.

La hausse des importations de biens concerne la majorité des groupes de produits, souligne l’Office, notant que les importations des demi produits ont réalisé une hausse de 52,4% due à l’accroissement des achats de l’ammoniac qui ont plus que quadruplé, passant de 1,03 MMDH à 5,42 MMDH.

De son côté, la facture énergétique a augmenté de 87,3%, en raison principalement de la hausse des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils (+6,18 MMDH) due au renchérissement des prix à hauteur de 77,4% (7.884 DH/T contre 4.444 DH/T). Les quantités importées ont enregistré également une hausse de 5,3% totalisant 1.689mT à fin mars 2022 contre 1.604mT à fin mars 2021.

Hausse du déficit commercial de 2,4% à fin septembre

Concernant les importations de produits bruts, ils ont bondi de 78,3%, indiquent les chiffres de l’Office, notant que cette augmentation fait suite, principalement, à la hausse des achats des soufres bruts et non raffinés qui ont plus que triplé (+3.229MDH).

S’agissant des importations des produits alimentaires, celles-ci ont grimpé de 24,3%, une évolution essentiellement tributaire de la hausse importante des achats d’orge qui s’établit à 1,37 MMDH à fin mars 2022, contre seulement 248 millions de dirhams (MDH) à fin mars 2021. Les approvisionnements en tourteaux et en blé ont affiché des hausses respectives de 43,7% et 11,4%.

Côté exportations, la (très) bonne nouvelle vient des phosphates et dérivés.

Les exportations marocaines des phosphates et dérivés ont en effet presque doublé pour atteindre 24,54 milliards de dirhams (MMDH) à fin mars dernier, contre 13,43 MMDH à fin mars 2021, selon l’Office des changes.

Cette évolution fait suite, principalement, à l’augmentation des ventes des engrais naturels et chimiques (+7,75 MMDH) due à l’effet prix qui a plus que doublé (7.319 DH/T à fin mars 2022 contre 3.116 DH/T à fin mars 2021), explique l’Office dans sa note sur les indicateurs mensuels des échanges extérieurs, notant qu’en revanche, les quantités exportées baissent de 17,8%.

Pour ce qui est des exportations du secteur agricole et agroalimentaire, elles se sont situées à 24,37 MMDH à fin mars 2022 contre 21,20 MMDH durant la même période de l’année précédente, soit une augmentation de 14,9%. Cela s’explique par la hausse simultanée des ventes de l’industrie alimentaire (+27,4%) et de l’agriculture, sylviculture et chasse (+5,7%).

Office des Changes : De nouvelles mesures à partir de janvier 2019

Les exportations du textile et cuir, elles, se sont accrues de 32,3% au titre du premier trimestre de l’année 2022, un niveau au plus haut durant la même période au cours des cinq dernières années, alors que les ventes du secteur de l’aéronautique ont affiché un accroissement de 53% s’élevant à 5,17 MMDH contre 3,38 MMDH une année auparavant… Maigre consolation.

Par contre, bonne progression enregistrée par le flux net des Investissements Directs Étrangers (IDE), en hausse de plus de 56% à fin mars 2022par rapport à la même période en 2021.

Les recettes des IDE ont enregistré une hausse de 7,8% totalisant 6,74 MMDH à fin mars 2022 contre 6,25 MMDH à fin mars 2021, précise l’Office, notant que les dépenses ont, de leur côté, baissé de 23,8%.

Cependant, le flux net des Investissements Directs Marocains à l’Étranger (IDME) s’est situé à 4,5 MMDH au terme des trois premiers mois de l’année 2022, accusant une baisse de 15% par rapport à la même période de l’année précédente. En ce qui concerne les cessions de ces investissements, elles ont porté sur un montant de 3,39 MMDH en recul de 12,6%, relève l’Office, ajoutant que le flux net des IDME a régressé de 21,5%.

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