A l’instar de nombreux pays, le Maroc célèbre le 31 mai, la Journée mondiale sans tabac, dans un contexte mondial marqué par une crise sanitaire sans précédent due à la pandémie de Covid-19.
En cette année particulière, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) met en avant notamment la nécessité de prévenir l’utilisation du tabac et de la nicotine chez les jeunes.
Selon Adriana Blanco Marquizo, cheffe du Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS, la pandémie du Covid-19 a favorisé une prise de conscience de par le monde, peut-être plus que jamais auparavant, de l’importance fondamentale de la santé.
Nous avons observé que le taux de mortalité dû à la COVID-19 est plus élevé chez les personnes atteintes de maladies préexistantes, au rang desquelles les maladies non transmissibles (MNT), a indiqué Mme Blanco Marquizo dans une allocution intitulée Lutte antitabac pendant la pandémie de COVID-19 : en quoi pouvons-nous être utiles ?.
Elle a toutefois relevé que le tabagisme est le principal facteur de risque commun à toutes ces affections.
La cheffe du Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS a de même fait savoir que dans ce contexte mondial particulier de lutte contre le Covid-19, le Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac intensifiera ses efforts afin d’aider les Parties à la Convention qui souhaitent s’atteler, dans la mesure du possible, à la création d’un environnement plus sain pour leur population en mettant en œuvre la Convention-cadre de l’OMS.
Provoquant la mort d’un adulte sur dix sur la planète, le tabagisme est la deuxième cause de décès au niveau mondial.
Au Maroc, selon l’enquête STEPS 2017-2018, menée par le ministère de la Santé, auprès de 5.429 personnes, la prévalence de l’utilisation actuelle de toutes formes confondues de tabac était de 13.4%.
Cette utilisation est plus faible chez les femmes (0.4%) que chez les hommes (26.9%), avec une élévation qui concernait les tranches d’âge de 30-44 et 45-59 ans, avance le rapport.
Concernant le tabac fumé (à savoir l‘utilisation des cigarettes, du cigare, de la chicha…, etc), la prévalence de l’utilisation actuelle était de 11.7% (10.5-12.8). Elle est très faible chez les femmes (0.3%) que chez les hommes (23.4%). Les prévalences les plus élevées concernaient les tranches d’âge de 30-44 et 45-59, ajoute la même source.
Par ailleurs, le rapport de l’enquête épidémiologique sur le tabagisme chez les jeunes scolarisés au Maroc, dans 49 collèges (en milieu urbain et rural) répartis à travers le Royaume, fait ressortir que 4% des collégiens utilisent la cigarette. “Ce pourcentage est plus élevé chez les garçons et augmente avec l’âge et le niveau scolaire”, d’après le document.
D’autre part, cette enquête relève que près des ¾ des fumeurs désirent arrêter de fumer.
“Ceci renforce le programme national de lutte contre le tabagisme dans sa stratégie d’organisation de séances d’aide au sevrage tabagique au profit des élèves et d’installation de consultations antitabac au niveau des structures sanitaires”, indique le rapport.
Concernant la question des ressources limitées, l’augmentation des taxes sur le tabac s’est avérée être la mesure la plus efficace pour contribuer à réduire la consommation de tabac, a exhorté l’organisation onusienne.
La taxation du tabac permet également d’augmenter les recettes fiscales grandement nécessaires, d’éviter des dépenses de soins de santé futurs et d’alléger la charge pesant sur les systèmes de soins de santé, a expliqué l’OMS.
Entrée en vigueur en 2005, la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (FCTC) est un traité international conçu par les pays pour être l’outil le plus puissant permettant de réduire le fardeau sanitaire et économique du tabac.
Son application est demandée par la cible 3.a des objectifs de développement durable (ODD).
Selon l’OMS, cette convention est l’un des traités les plus largement et rapidement acceptés dans l’histoire des Nations Unies.
LR/MAP