Lors d’une rencontre avec la presse, le Directeur général de l’ONCF, Rabie Khlie, a brossé un bilan de l’année 2014 et présenté les perspectives à horizon 2018.
«Bilan 2014 satisfaisant sur les différents registres». C’est le constat fait par Mohamed Rabie Khlie, Directeur général de l’Office National des Chemins de Fer (ONCF), lors d’une conférence de presse au siège de l’Office à Rabat. A cette occasion, le DG a également présenté aux médias les résultats de l’année 2014 et l’état d’avancement des grands projets d’infrastructures, ainsi que le Plan spécial été 2015.
Résultats positifs
Pour la dernière année du contrat-programme 2010-2015, les perspectives finances sont plutôt au point sur les différents registres, l’ONCF ayant encore une fois démontré sa capacité d’enregistrer des résultats positifs qui dépassent les objectifs tracés par le contrat-programme qui le lie à l’Etat et de contribuer de façon significative à la mobilité des personnes et des biens, ainsi qu’au développement du tissu économique national grâce à son ambitieux programme d’investissement en cours de réalisation.
Les Marocains ont démontré, s’agissant du transport ferroviaire, leur penchant en faveur du train, lequel reste un moyen de transport très prisé.
Les Marocains aiment le train
Dans ce sens, les chiffres sont éloquents. Ce sont en effet, a précisé M. Khlie, plus de 39,5 millions de voyageurs qui ont choisi en 2014 le train comme moyen pour se déplacer à travers les différentes régions du Royaume, soit 4% de plus par rapport à 2013, générant ainsi un chiffre d’affaires qui rassure, soit 1,45 milliard de dirhams. C’est la résultante des efforts et des plans d’action constamment déployés sur les fondamentaux du produit ferroviaire. Ces efforts visent à renforcer les services rendus aux clients: meilleur cadencement des trains, réduction du temps des parcours, amélioration des conditions d’accueil et du confort à bord et dans les gares et nouveaux produits tarifaires.
Les résultats financiers 2014 confirment la bonne tendance et la durabilité des performances de l’ONCF, souligne le DG de l’Office, chiffres à l’appui. «Tous les agrégats financiers et de gestion ont dépassé les objectifs fixés dans le budget de l’année 2014: un chiffre d’affaires de 3,6 milliards de DH (+1%), un excédent brut d’exploitation de 1,6 milliard de DH (+4%) et une capacité d’autofinancement d’environ 1,1 milliard de DH (+7%)», a affirmé Rabie Khlie.
Grands projets
En matière d’investissement, l’Office a réussi l’acrobatie de dépasser, au cours de 2014, le cap des 6 milliards de DH consacrés à la poursuite de la réalisation des grands projets inscrits dans le programme d’investissement. Ce montant couvre la période 2010-2015 avec ses deux composantes, à savoir la construction de la nouvelle Ligne à Grande Vitesse, dont le taux d’avancement physique est de 70% et la modernisation du réseau existant, dont le taux d’avancement physique est de 70%.
Triplement et doublement des voies
Le DG de l’ONCF a annoncé des chantiers structurants accompagnant l’évolution et la mobilité au Royaume, entre autres et non des moindres le triplement de la voie ferrée entre Casablanca et Kénitra, le doublement complet de la ligne Settat-Marrakech, le renforcement des installations de sécurité et de sûreté, la construction de nouvelles gares… Tous ces projets d’envergure, a précisé Khlie, qui avancent très bien malgré la tension des travaux sous exploitation, sont pensés, explique-t-il, «pour améliorer et diversifier considérablement, dès leur achèvement, l’offre de services de train, doubler la capacité du réseau sur les axes les plus sollicités, renforcer sa robustesse et sa sécurité et accompagner la croissance du trafic».
Maintenir l’offre au même niveau
En attendant la mise en service de ces projets structurants, «l’ONCF a fait le choix contraignant de maintenir l’offre au même niveau (sans réduction du nombre des trains journaliers) et de mobiliser ses équipes pour effectuer l’essentiel des travaux pendant la nuit pour ne pas déranger le bon fonctionnement des trains pendant la journée, tout en veillant à garantir le niveau de sécurité exigé et limiter l’impact sur la qualité de servie», a expliqué le DG de l’Office.
Plus qu’un train…
Le TGV, qualifié par M. Khlie de «plus qu’un train», mobilise une bonne partie du programme d’investissement de l’Office. En effet, quelque 6,3 milliards de DH ont été mobilisés en 2014. Le projet du TGV a atteint fin 2014, selon le DG, 65% du taux d’achèvement, ce qui a nécessité un investissement de taille, soit 2,629 milliards de DH pour l’année 2014. Le TGV devrait transporter de 6 à 7 millions de passagers par an, l’idée étant, a expliqué Rabie Khlie, de transférer la totalité des passagers du train actuel sur le TGV à raison d’un départ chaque heure à partir de Tanger avec un prix dans la capacité des voyageurs». Pour le TGV, l’ONCF se dit aujourd’hui dans la logique de gestion intégrée.
Plan été 2015
Pour répondre aux exigences sans cesse accrues des voyageurs, l’ONCF a mis sur pied le «Plan été 2015» qui prend en considération le trafic estival, doublé cette année par la super pointe de l’Aïd El Kébir, ainsi que les départs massifs des vacanciers. Un dispositif spécial mobilisant l’ensemble des ressources a été donc arrêté en respectant ponctualité, confort, disponibilité du matériel, information des voyageurs et fiabilité des infrastructures.
La ponctualité à rude épreuve
Un revers de la médaille, l’insatisfaction affichée par les voyageurs quant aux services. La ponctualité des trains est mise à rude épreuve, avec un de taux 78%. La satisfaction enregistre 75%, soit une baisse de 2 points par rapport à 2013. L’ONCF a une explication à ces désagréments: les chantiers structurants qui obligent l’Office à définir les priorités et faire les choix qui s’imposent. «Nous nous trouvons souvent devant des choix difficiles: transporter 15.000 voyageurs avec 45 minutes de retard ou alors n’en transporter que 7.000 en étant à l’heure», a fait savoir le DG.
Khlie reconnaît les insuffisances
Le DG de l’ONCF n’a pas versé dans la langue de bois. «La pression des utilisateurs du train est de toute évidence positive. Elle nous permet d’améliorer nos prestations et de remonter, le cas échéant, la pente. Tous les tracas quotidiens ont été répertoriés par les médias: signalisation, communication et sécurité dans les gares et dans les trains», a reconnu le patron de l’ONCF.
La situation du sanitaire (défectueux) n’a pas échappé à l’appréciation des médias, ce qui a fait réagir Rabie Khlie qui a eu cette réflexion: «Si le sanitaire marche, tout marche, d’où la nécessité de civisme de la part des voyageurs». Pour la sécurité dans les trains, Khlie n’a pas occulté quelques «incidents de temps à autre» à l’image, a-t-il dit, «de notre société». «Mais globalement, a affirmé le DG, la situation est maîtrisée. Pour les périodes exceptionnelles (fêtes et vacances), nous mobilisons plus d’agents de sécurité».
Mohammed Nafaa
ONCF : Branle-bas de combat pour cet été Pour accompagner les grands travaux d’infrastructures (doublement et triplement des voies ferrées) et le Plan spécial été 2015, l’ONCF a programmé 250 trains par jour (avec renforcement de l’offre sur les lignes sollicitées), 500 voitures en exploitation, 140.000 places assises offertes chaque jour, 3.000 cheminots mobilisés en contact direct avec les clients et veillant au bon fonctionnement des équipements à bord, 300 guichets de vente ouverts, renforcés par les distributeurs automatiques de tickets et le site marchand (www.oncf-voyages-ma), 25 téléopérateurs du centre d’appel Kétary actifs (24h/24 et 7j/7), dix collaborateurs en interaction continue avec les clients internautes Via#ONCF Direct, 400 agents pour assurer la sûreté des voyageurs, 20 centres d’intervention rapide en cas de besoin et une cellule de veille et de coordination active 24h/24 et 7j/7 au niveau du poste de commandement de Rabat. |
Le TGV est arrivé Les Marocains l’ont bien vue sur leur petit écran: la première rame du fameux et tant attendu TGV est arrivé au Maroc et a été réceptionnée. Preuve en est que le rêve n’est pas loin d’être réalisé. En effet, les travaux ont atteint un taux de réalisation global de 65% et que ce cheval d’acier rapide fera son entrée officielle au premier semestre de 2018, malgré son annonce pour 2017. Les travaux qui devaient en principe durer 4 ans dureront six années, reconnaît Rabie Khlie, sans gêne. Cela s’explique par la lourdeur des tests d’homologation de la LGV, l’expérience modeste dans ce domaine oblige. «La première rame ayant été réceptionnée, nous allons faire passer au TGV des tests statiques pour l’homologuer et le préparer à la circulation», a dit le DG de l’ONCF. Et d’assurer: «Le ticket du TGV sera à la portée de tous avec une tarification intelligente et abordable. L’état budgétaire du TGV est un projet bien maîtrisé». |