Le Maroc a organisé, mardi au siège de l’ONU, un événement parallèle sur la question du financement des objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063 en Afrique, à l’occasion du Forum politique de haut niveau des Nations-Unies sur le développement durable (FPHN) qui se tient jusqu’au 18 juillet à New York.
Tenue sous le thème « Renforcer la politique budgétaire et exploiter la numérisation pour intensifier le financement des objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063 en Afrique », cette rencontre, co-organisée avec la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA), a été marquée par la participation d’une pléiade de ministres et hauts responsables africains, de diplomates, ainsi que de représentants de plusieurs agences et départements onusiens, de parlementaires, d’universitaires et d’ONG.
Intervenant à cette occasion, la Secrétaire d’État chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi, a souligné que le Maroc a déployé, au cours des dernières décennies, un vaste programme de réformes structurelles, sectorielles et sociales visant à assurer une transformation structurelle de l’économie, améliorer sa compétitivité globale, renforcer le niveau de la croissance potentielle et réduire les disparités sociales et régionales.
Elle a noté, à cet égard, que les différents chantiers lancés dans un premier temps pour faire face aux urgences économiques, sociales, environnementales et institutionnelles ont été progressivement consolidés autour d’un projet de société formulé par SM le Roi Mohammed VI et porté par toutes les forces vives de la nation marocaine qu’elles soient gouvernement, collectivités territoriales, société civile ou acteurs privés.
Ces réformes se sont traduites par une amélioration de la performance de l’économie et de sa résilience, ainsi que des indicateurs de développement humain notamment l’amélioration globale des niveaux de vie et la réduction des inégalités sociales, contribuant ainsi à l’éradication de l’extrême pauvreté, a expliqué Mme El Ouafi.
« Cette orientation de notre stratégie économique et les progrès accomplis placent notre pays dans une situation lui permettant d’intégrer rapidement les Objectifs de développement durable et de relever les défis liés à leur réalisation à l’horizon 2030 », a-t-elle affirmé.
Évoquant le modèle marocain de financement du développement, la ministre a expliqué que ce modèle repose sur quatre grands piliers, à savoir un cadre macroéconomique solide et stable, à même de favoriser les conditions d’une croissance forte, inclusive et créatrice d’emplois; et un effort soutenu de mobilisation des ressources financières domestiques.
Il s’agit également d’un cadre institutionnel et réglementaire favorable à la promotion de l’investissement privé et des investissements directs étrangers, ainsi qu’une stratégie de financement du trésor basée sur un arbitrage optimal entre financement intérieur et financement extérieur, a-t-elle ajouté.
De son côté, la directrice du Bureau de la CEA en Afrique du Nord, Lilia Hachem Naas, a souligné l’intérêt pour les pays africains de s’affranchir des aléas de la fluctuation des prix des matières premières, et la mobilisation d’autres ressources pour financer le développement durable.
Elle a ainsi préconisé les réformes fiscales et les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), en ce sens qu’elles peuvent aider à générer jusqu’à 20 % de plus de ressources pour la réalisation des ODD.
L’économie numérique peut représenter « un pas important » vers la réalisation de ces objectifs, a estimé la responsable de la CEA, qui a aussi recommandé la lutte contre les fuites de capitaux et des ressources dans le continent africain.
Cet événement parallèle a également été marqué par un exposé du ministre tchadien de la planification et du développement économique, Issa Doubragne, qui a présenté le plan national de développement du Tchad et les réformes et mesures prises par son pays pour renforcer le climat des affaires.
LR