Opportunités et défis pour l’Afrique : Chauds, chauds, les débats au Crans Montana !

Opportunités et défis pour l’Afrique : Chauds, chauds, les débats au Crans Montana !

Lors du débat sur le développement des énergies renouvelables en Afrique  

Les travaux du cinquième Forum Crans Montana ont démarré à Dakhla, vendredi 15 mars 2019, à 9 heures tapantes, avec le lancement des débats portant sur les défis auxquels est confronté le continent africain, mais aussi sur les opportunités à saisir. 

Ces discussions  ont permis de conclure qu’il est nécessaire, pour l’Afrique, de se prendre en main et mettre en valeur les atouts dont elle dispose, pour soutenir son processus de développement.

Jeunesse africaine et édification de la paix

En effet, plusieurs tables rondes ont été organisées, vendredi et samedi 15-16 mars 2019, au Palais des Congrès de Dakhla. L’une d’entre elles s’est tenue sous le thème «Jeunesse, paix et sécurité en Afrique». Les participants y ont appelé au soutien des jeunes africains et à leur intégration dans les processus politiques de résolution des conflits. Ils ont, en outre, plaidé pour une plus large participation des jeunes à la vie politique, en vue de relever le défi de développement du continent, faisant remarquer que les jeunes représentent 70% de la population africaine et constituent, de ce fait, une réelle richesse à exploiter en leur faveur. Cependant, il a été souligné qu’en Afrique, les jeunes demeurent les principales victimes des conflits qui sévissent sur le continent, dans le sens où ils sont soit enrôlés dans des organisations extrémistes, soit visés par ces dernières. Dans le même sens, les intervenants ont attiré l’attention sur le fait que les jeunes générations africaines «souffrent d’une exclusion handicapante, laquelle ne leur permet pas d’exprimer leurs aspirations et leurs convictions et encore moins de jouer le rôle qui est le leur dans la planification des politiques publiques». Pour remédier à cette situation, un appel a été lancé pour plus d’engagement, de la part des ONG africaines, dans  l’amélioration de la situation des jeunes africains, en leur offrant l’opportunité de participer pleinement au processus de  prise de décisions dans leurs pays respectifs.

Pour l’autonomisation des jeunes et des femmes

Le même jour (15 mars 2019), un deuxième débat a été organisé, dans le cadre du Forum Crans Montana. Traitant de l’autonomisation et l’inclusion sociale des jeunes et des femmes africaines, face à la violence et à l’extrémisme, ce débat a été sanctionné par une «Déclaration de Dakhla», dans laquelle il a été appelé à la promotion de l’emploi et de l’entreprenariat des jeunes et des femmes en Afrique, leur implication dans les projets et programmes de développement et la mise en place de fonds d’autonomisation dédiés.

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Tout en saluant les efforts internationaux en faveur des jeunes et des femmes en Afrique, notamment avec l’adoption par l’Union Africaine (UA) de la Charte Africaine de la Jeunesse et les résolutions 2250 et 1924 des Nations Unies en faveur des jeunes, la Déclaration de Dakhla sur la paix et la sécurité en Afrique a, en outre, appelé les organisations gouvernementales et non-gouvernementales à conjuguer leurs efforts, pour bâtir un avenir meilleur pour la population africaine.

Efficacité énergétique, villes intelligentes et croissance africaine

Les débats organisés dans le cadre de cette édition du Forum Crans Montana se sont poursuivis, samedi 16 mars 2019. Parmi les débats, trois ont particulièrement attiré l’attention. Le premier, organisé avec le soutien de l’Agence Marocaine pour l’Energie Durable (MASEN), l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE) et l’Agence Marocaine pour l’Efficacité Energétique (AMEE), a été consacré aux opportunités de développement des énergies  renouvelables sur le continent africain. Dans ce panel, les discussions et les interventions ont été riches en propositions concernant le  développement des infrastructures transfrontalières pour les énergies solaires, éoliennes et hydroélectriques et le rôle des nouveaux modèles de financement, pour la révolution énergétique verte en Afrique. Dans ce cadre, le secrétaire général du ministère de l’Energie, des Mines et du Développement durable, Mohamed Ghazzali, a souligné la nécessité de renforcer la collaboration africaine dans le domaine de la promotion énergétique. «Le Maroc appuie et contribue activement ces initiatives régionales, notamment à travers les institutions et les opérateurs énergétiques marocains», a-t-il expliqué. Les autres intervenants ont souligné qu’un marché régional compétitif et le développement de grands projets d’infrastructures transfrontaliers doivent constituer une priorité dans les plans des pays africains. Ils ont précisé que la révolution énergétique nécessite de nouveaux modèles de financement.

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Le deuxième débat a été axé sur les villes intelligentes. A cette occasion, les participants ont  passé en revue l’expérience du Maroc dans ce domaine, notamment à Rabat, Casablanca et Marrakech. Lors de cette discussion, à laquelle ont pris part les représentants des collectivités territoriales et des décideurs africains, les défis qui partagent les villes africaines, en matière de transformation vers des villes intelligentes voulues comme piliers de développement urbain, ont été passés au peigne fin.  Dans ce sens, il a été souligné que l’orientation du Maroc dans ce domaine n’est pas anodine, mais le fruit d’une vision profonde conduite par SM le Roi Mohammed VI, en consécration du principe de décentralisation, en vue de faire de l’espace territorial un pilier du développement socio-économique.

Enfin, le troisième débat dans le cadre du Forum Crans Montana 2019,  organisé à l’initiative de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et le ministère délégué chargé de la Coopération africaine, a permis de mettre l’accent sur la nécessité, pour l’Afrique, de créer de la valeur ajoutée locale et des filières intégrées, capables de s’arrimer aux chaînes de valeur mondiales. Pour le  président de la CGEM, Salaheddine Mezouar, «l’Afrique fait face à un défi démographique qui lui impose de trouver des solutions intelligentes, combinant à la fois croissance et création d’opportunités de travail pour les jeunes». L’orateur a indiqué que le continent est appelé à «développer les secteurs liés à l’industrie, pour en faire un moteur de croissance».  

Pour sa part,  le ministre délégué chargé de la Coopération africaine, Mohcine Jazouli, a précisé qu’il est urgent, aujourd’hui, de mettre en place une Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECA), dans l’optique de réaliser la complémentarité économique entre Etats africains. 

En somme, les débats et les discussions, organisés dans le cadre du Forum Crans Montana, ont été constructifs, autour d’un seul mot d’ordre: redonner à l’Afrique la place qu’elle mérite, en tant que continent riche par son capital humain et son potentiel naturel.   

DNES à Dakhla: Mohcine Lourhzal

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