Le Maroc crée la surprise en remportant quatre Prix, dont l’Etalon d’or du Yennega, la distinction la plus prestigieuse de ce Festival du cinéma africain.
Le rideau est tombé sur le 24ème Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) qui s’est déroulé, du 28 février au 7 mars 2015 dans la capitale du Burkina Faso, autour du thème «Cinéma africain: la production et la diffusion à l’ère du numérique», avec la consécration du film «Fièvres», du réalisateur marocain Hicham Ayouch. Ce Prix a été remis par le président Burkinabé, Michel Kafando. A cette occasion, Hicham Ayouch a déclaré: «Je suis africain et fier de l’être. Ma peau est blanche, mais le sang qui coule dans mes veines est noir… On nous a volé notre passé, on a tenté de voler notre histoire, mais notre culture nous appartient et il est temps de prendre les choses en main maintenant».
Après «Tizaoul» (2006) et «Fissures» (2009), «Fièvres», ce troisième long-métrage, est tourné en France, dans une cité. Il relate l’histoire de Benjamin, 13 ans, placé au foyer, mais dont la vie sera bouleversée le jour où sa mère va en prison et révèle aux services sociaux et à lui-même l’existence d’un père qu’il ne connaissait pas et avec lequel il devrait désormais vivre. Ce dernier, qui vit lui-même chez ses parents, se retrouve totalement démuni face à ce garçon aussi attachant qu’insolent qui vient bouleverser sa vie.
Outre cette haute distinction remportée par Hicham Ayouch, le Maroc a raflé trois autres Prix, à savoir le Prix «meilleure image» qui est revenu au long-métrage «C’est eux les chiens», de Hicham Lasri, le «Poulain d’or» attribué au court-métrage «De l’eau et du sang» du cinéaste Abdelilah El Jaouhary et le Prix «Fiction» remporté dans la catégorie «Films des écoles africaines de cinéma» par l’œuvre «Sagar» de Pape Abdoulaye Seck, représentant l’Ecole supérieure des arts visuels de Marrakech (ESAV). Les Etalons d’argent et de bronze ont, quant à eux, récompensé respectivement «Fadhma N’Soumer» du réalisateur algérien Belkacem Hadjadj et «L’Œil du cyclone» du Burkinabé Sékou Traoré. A souligner que la participation du Maroc au Faspaco-2015 a été remarquable non seulement par le nombre d’œuvres cinématographiques retenues en compétition officielle et celui des Prix remportés, mais aussi par la présence de cinéastes marocains dans les jurys, notamment Lahcen Zinoun (catégorie longs-métrages) et Daoud Oulad Sayed (courts-métrages).
Pour mémoire, le Maroc a remporté à quatre reprises l’Etalon d’or. Ce prestigieux Prix a été remporté en 1973 par le réalisateur Souheil Ben Barka, avec son film «Les mille et une mains». Devraient suivre le trophée de Nabil Ayouch en 2001, avec «Ali Zaoua», puis «Pégase» de Mohamed Mouftakir en 2011, en plus de la récente distinction de «Fièvres».
Bouchra Elkhadir