«Pour que le respect de la femme devienne la norme…»
La situation de la femme au Maroc a connu ces dernières années des progrès considérables. Cependant, beaucoup reste à faire. Le point avec la présidente de l’association Joussour, Oumayma Achour.
La Journée internationale de la femme est célébrée le 8 mars de chaque année. A cette occasion, quel bilan faites-vous des réalisations enregistrées au Maroc, en matière d’égalité entre les hommes et les femmes?
Nous célébrons, le 8 mars de chaque année, la Journée internationale de la femme. Nous militons chaque jour que Dieu fait pour améliorer et promouvoir la condition de la femme marocaine. Evidemment, l’association Joussour œuvre, depuis un certain nombre d’année, pour que la femme marocaine puisse occuper la place qu’elle mérite, après tant d’années de souffrances et de discrimination. Nous demeurons optimistes. Les femmes marocaines doivent militer plus pour arracher davantage de droits sociaux et légaux, entre autres. Je reste intimement convaincue que la femme marocaine a la capacité de faire valoir ses droits et faire entendre sa voix. Il ne faudrait pas baisser les bras, mais continuer de militer jusqu’à obtention de plus de reconnaissance de la part des pouvoirs publics, concernant la contribution de la femme au développement de la société.
Face à la volonté collective de défendre les droits fondamentaux des femmes marocaines, les esprits conservateurs continuent de véhiculer des messages hostiles à la femme et à son émancipation. D’après vous, comment peut-on dépasser cet obstacle?
Il faut multiplier les initiatives auprès des jeunes, chose que nous faisons dans notre association. A ce propos, nous menons plusieurs actions pour former la jeunesse marocaine, dans différentes régions du Royaume, aux rôles que joue la femme dans la société. Pour faire face au conservatisme qui ne voit en la femme qu’un objet sexuel à la disposition de l’homme, il faut privilégier la culture, la musique et toutes sortes d’activités qui contribuent à l’illumination de l’esprit. Il faut accompagner la société, dans le but de freiner le patriarcat et faire face aux messages de violence et de discrimination basées sur le genre.
Le Code de la famille est entré en vigueur le 5 février 2004. Peut-on dire qu’aujourd’hui, ce Code a atteint ses objectifs?
Le Code de la famille a été une révolution sociale et culturelle dans le Royaume. Quinze ans après, je pense qu’il faut songer à mettre ce Code en adéquation avec l’esprit de la Constitution qui accorde une place importante à l’égalité hommes-femmes. Je tiens à souligner que, pour véhiculer les valeurs de respect et d’égalité dans la société, il faut également disposer d’un arsenal législatif et juridique intransigeants. Il faut contraindre et astreindre pour que le respect mutuel devienne la norme.
Propos recueillis par : Mohcine Lourhzal
L’association Joussour renouvelle son Bureau L’association Joussour vient de tenir son Assemblée générale qui a été ponctuée par le renouvellement de son Bureau. Dans ce cadre, Oumayma Achour a été reconduite au poste de présidente. Le nouveau Bureau de l’association compte désormais des artistes, des écrivains et une femme issue du monde des affaires. L’objectif escompté, comme l’a expliqué Oumayma Achour au Reporter, est de permettre à l’association de renforcer son plaidoyer en faveur des droits des femmes.