Dans son rapport sur le terrorisme dans le monde, au titre de l’année 2017, le Département d’Etat américain a loué la solidité et le dynamisme du partenariat qui lie les Etats-Unis aux Maroc. Il a également salué les efforts consentis par le Royaume dans le domaine de la lutte anti-terroriste.
Le rapport de la diplomatie américaine sur les questions sécuritaires a noté, avec satisfaction, l’engagement des autorités marocaines, dans la préservation d’un climat de sécurité dans la région, dans le continent africain et dans le monde.
Les raisons du satisfecit américain
Aux yeux des Etats-Unis, le Maroc demeure un allié stratégique. Plus encore, le Royaume est considéré par l’Administration Trump comme un «partenaire stable et exportateur de sécurité, qui assure la formation de responsables sécuritaires, militaires et de police des pays sub-sahariens et participe activement à l’initiative sécurité et défense dans le cadre du groupe 5+5» (qui traite des questions sécuritaires dans le pourtour méditerranéen. Ndlr).
Pour argumenter son opinion positive sur le Royaume dans le domaine sécuritaire, le Département d’Etat américain a rappelé, dans son rapport sur le terrorisme dans le monde: «Le Maroc abrite l’exercice militaire combiné maroco-américain, l’African Lion et prend part à de multiples exercices multilatéraux régionaux», ajoutant que le Royaume est également l’un des membres les plus actifs du partenariat anti-terroriste avec les Etats-Unis.
Le désaccord avec l’Algérie, une entrave
Le Département d’Etat US, l’équivalent du ministère des Affaires étrangères des autres pays, a toutefois regretté que le «désaccord entre le Maroc et l’Algérie, au sujet de la question du Sahara, entrave la coopération bilatérale et régionale en matière de lutte contre le terrorisme». Il a fait observer que la projection stabilisatrice du Maroc sur le continent africain est adossée à une approche globale de lutte anti-terroriste, devant englober et combiner à la fois des mesures de sécurité vigilantes, tout en plaçant la lutte contre la radicalisation en tête des priorités. En outre, le document a souligné que, dans le sillage des attentats qui ont frappé l’Espagne (Barcelone), les 17 et 18 août 2017, le Maroc, qui co-préside avec les Pays-Bas, le Forum Global pour la lutte anti-terroriste, avait fait montre d’une coopération exemplaire. En effet, les autorités marocaines avaient assisté leurs homologues espagnols dans leurs investigations pour élucider cette attaque terroriste.
Rien qu’en 2017, les efforts du Maroc ont permis d’atténuer efficacement le risque terroriste, même si le pays continuait à faire face à des menaces sporadiques, en grande partie de cellules terroristes indépendantes, dont la majorité s’inspirait ou était affiliée à Daech. La politique avant-gardiste adoptée par le Royaume dans le domaine sécuritaire a permis de ramener le nombre d’arrestations directement liées au terrorisme à un niveau inférieur de ce qu’il a été par la passé; ce qui n’était plus arrivé depuis 2013.
ML
Le travail qui paye… La publication du rapport du Département d’Etat américain sur le terrorisme dans le monde, favorable au Maroc, a coïncidé avec la visite effectuée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, à Washington. Durant cette visite, le ministre marocain s’est entretenu avec de hauts responsables américains, dont le Conseiller à la Sécurité nationale du président Donald Trump, John Bolton et le secrétaire d’Etat US, Michael Pompeo, ainsi qu’avec d’éminents sénateurs américains. Ces entretiens ont été l’occasion pour les responsables US de réaffirmer le caractère «sérieux, réaliste et crédible» du plan d’autonomie au Sahara présenté par le Maroc. A l’occasion de cette visite, les deux pays ont annoncé l’organisation, en 2019 à Washington, du prochain dialogue stratégique Maroc-USA, autour de plusieurs sujets d’intérêt commun, notamment la lutte contre le terrorisme. 3 questions à… Naoufal Bouamri, politologue «Sécurité: l’administration Trump de plus en plus consciente du rôle du Maroc» Dans son rapport 2017 sur le terrorisme dans le monde, le Département d’Etat américain a qualifié le Maroc d’allié stratégique, mettant en exergue le rôle décisif joué par le Royaume dans la préservation de la paix et de la sécurité. Quelle lecture faites-vous de la position américaine? Ce n’est pas la première fois que le département d’Etat américain loue les efforts du Royaume pour le maintien de la paix et de la stabilité aux niveaux régional et mondial. Ce qui se précise davantage aujourd’hui, c’est que l’administration Trump prend de plus en plus conscience du rôle du Maroc dans la lutte contre le terrorisme. Qu’est-ce qui vous le fait dire? Nul besoin de remonter bien loin pour mesurer l’importance du Maroc aux yeux des pays occidentaux, dans le domaine sécuritaire. Rien qu’en Europe, le démentiellement de la majorité des cellules terroristes s’est fait sur la base d’informations sûres et vérifiées fournies par le Maroc, via son appareil sécuritaire. Au niveau de la région et du continent africain, le Royaume a, à plusieurs occasions, prouvé son efficacité. Il faut dire que, depuis les attentats terroristes de 2003 à Casablanca, les services sécuritaires marocains ont pu bâtir une stratégie qui a prouvé son efficacité. En effet, l’approche marocaine, préventive et multidimensionnelle a fait ses preuves, chiffres et statistiques à l’appui. Cette stratégie est basée sur une approche préventive et proactive, consistant à neutraliser les cellules terroristes, avant qu’elles ne passent à l’acte. Le document estime, néanmoins, que le désaccord entre le Maroc et l’Algérie constitue un frein à la coopération pour la lutte contre le terrorisme. Quelle est votre analyse à ce propos? Avec l’étau qui se resserre autour d’eux dans plusieurs régions du monde, notamment en Syrie et en Irak, les groupes terroristes les plus dangereux se déplacent à présent vers la région du Sahel. Face à cette menace, le Maroc est disposé à collaborer, pour faire face aux dangers que représentent ces groupes, ce que l’Algérie est également appelée à faire.
Propos recueillis par Mohcine Lourhzal