Pakistan: l’épine des talibans

Combattre le terrorisme en donnant une chance au dialogue, Nawaz Sharif, élu Premier ministre en mai dernier, en avait fait une de ses promesses de campagne. Plusieurs accords de paix avaient déjà été conclus dans le passé entre rebelles et militaires, brisés pour la majorité d’entre eux.

Mais c’est la première fois que des dirigeants civils lancent de telles discussions avec le Tehrik-e-Taliban ¬Pakistan (TTP), la branche pakistanaise des talibans.
Face aux réticences que les discussions ont provoquées, Nawaz Sharif avait réussi à arracher un cessez-le-feu aux insurgés. Mais l’accord aura duré six semaines. Il est difficile d’imaginer que le gouvernement de la Pakistan Muslim League-Nawaz (PML-N), certes religieux mais modéré, puisse accéder à la demande «ultime» des talibans: l’application de la charia sur tout le territoire pakistanais.
Engager le dialogue avec ce dur parmi les durs provoque donc de nombreuses réticences, dont certaines au sein même de l’armée. Les talibans pakistanais s’en prennent principalement aux autorités pakistanaises qu’ils accusent de traîtrise depuis leur engagement dans la «guerre contre la terreur» lancée par les États-Unis après le 11 septembre 2001.

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