Le fragile équilibre qui règne dans la ville sainte semble se déliter chaque jour davantage. A l’origine de ces tensions communautaires, la décision annoncée le 11 septembre par le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, d’interdire les manifestations de «mourabitate», les «sentinelles» musulmanes qui veillent sur l’esplanade des mosquées.
Le site, qui s’étend sur près de 14 hectares, accueille la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam. Mais la communauté juive revendique également ce lieu, puisqu’il aurait abrité le tout premier temple juif détruit par les Romains.
Depuis 1967, l’esplanade des mosquées est gérée par le Waqf, organisme jordanien chargé d’administrer certains lieux religieux musulmans. Mais Israël continue, comme prévu par les accords signés à cette date, de superviser la sécurité des accès au site. Seuls les musulmans sont autorisés à prier sur l’esplanade (comme c’est le cas pour la communauté juive aux abords du mur des lamentations), mais elle reste accessible à tous à certaines heures de la journée.
La décision d’interdire les interventions des Mourabitate, ces femmes musulmanes qui se chargeaient de surveiller de près les visiteurs juifs, en les couvrant parfois d’invectives et d’imprécations religieuses, est intervenue à quelques jours des célébrations du nouvel an juif.
Patrice Zehr