Dans le cadre de la célébration du 100ème anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, la première édition du Forum de Paris sur la paix s’est ouverte, dimanche 11 novembre 2018, à la grande halle de la Villette, dans l’est parisien.
La cérémonie d’ouverture de ce Forum, qui a vocation à se reproduire chaque année, a été présidée symboliquement par la Chancelière allemande, Angela Merkel, aux côtés du chef de l’Etat français, Emmanuel Macron et du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres. Cet évènement a vu la participation de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement et de dirigeants d’organisations internationales.
Appel à l’unité…
Dans son allocution d’ouverture, Emmanuel Macron a souligné l’importance de cette rencontre, en ce sens qu’elle a permis de réunir autour des idéaux de paix et de liberté. Le président français s’est toutefois interrogé sur l’avenir du monde. «Sera-ce la photographie d’un dernier moment d’unité, avant que le monde ne sombre dans un nouveau désordre? Cela ne dépend que de nous», a-t-il affirmé, en indiquant que la paix conclue à l’issue de la Première Guerre mondiale «s’est fracassée sur l’unilatéralisme de certains». Pour Macron, «racisme, antisémitisme, extrémisme» sont aujourd’hui parmi les éléments «qui remettent en cause l’horizon que nos peuples attendent», celui de la paix. Ce Forum a donc «pour vocation, chaque année, de réunir les uns et les autres pour promouvoir des actions concrètes, pour que ce travail de paix avance un peu plus chaque année», a-t-il précisé.
… La vigilance
Prenant la parole, la Chancelière allemande Angela Merkel a, de son côté, mis en garde contre les menaces qui pèsent sur la paix, soulignant que la coopération internationale repose sur un équilibre pacifique et des intérêts partagés. Elle a exprimé son inquiétude de voir certains agir «comme s’ils ignoraient nos engagements réciproques» et de «se retrouver en présence d’un nationalisme à œillère». Et Merkel d’expliquer: «Nous voyons bien que la coopération internationale, un équilibre pacifique entre les intérêts des uns et des autres et même le projet européen de paix sont de nouveau remis en question». Après avoir rappelé les propos tenus par le général de Gaulle selon lesquels «l’Allemagne a été battue, nous avons tous perdu», la chancelière allemande a pointé du doigt les ravages de l’unilatéralisme et du nationalisme.
… Et à la consolidation des acquis
Lui succédant, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est montré également inquiet sur l’état actuel du monde. Il a mis en garde contre un engrenage géopolitique semblable à celui qui mena à la Première Guerre mondiale et à celui des années 1930. «Bien des éléments, aujourd’hui, laissent craindre un engrenage invisible», a-t-il estimé. Guterres, qui a défendu les acquis des Nations-Unies au cours des dernières années, notamment en matière de maintien de la paix, a considéré que le multilatéralisme constitue, dans le contexte actuel, tout autant une espérance qu’une nécessité. Il a prévenu, dans ce cadre, contre le repli sur soi et la montée des nationalismes, au moment où le monde se trouve confronté à de multiples défis, dont la croissance démographique, le changement climatique, la gestion des flux migratoires et la transformation digitale.
La première édition du Forum de Paris sur la paix s’est poursuivie jusqu’au 13 novembre 2018. Cette rencontre a été l’occasion d’attirer l’attention sur la nécessité de faire face aux multiples défis et menaces qui guettent l’humanité, à travers une meilleure coopération internationale.
Mohcine Lourhzal