La France a appelé dimanche 25 octobre les gouvernements des pays concernés à faire « cesser » les appels au boycott de produits français et à manifester, provenant d’une «minorité radicale», leur demandant aussi d’«assurer la sécurité» des Français vivant sur leur sol.
Ces appels au boycott, ainsi que des manifestations, ont été lancés dans le monde musulman après de récents propos du président Emmanuel Macron sur l’islam.
«Les appels au boycott sont sans aucun objet et doivent cesser immédiatement, de même que toutes les attaques dirigées contre notre pays, instrumentalisées par une minorité radicale», a déclaré le ministère des Affaire étrangères, dans un communiqué.
J’ai échangé dès aujourd’hui avec certaines des enseignes françaises touchées par ces appels au #boycott que rien ne justifie.
Je continuerai à m’entretenir au quotidien avec l’ensemble des professionnels, en lien continu avec notre réseau diplomatique mobilisé à leurs côtés. https://t.co/kqNqjyydeF
— Franck Riester (@franckriester) October 25, 2020
Le ministère a déploré que « dans plusieurs pays du Moyen-Orient se sont développés au cours des derniers jours des appels au boycott de produits français, notamment agroalimentaires, ainsi que plus généralement des appels à manifester contre la France, dans des termes parfois haineux, relayés sur les réseaux sociaux ».
Ces appels «dénaturent les positions défendues par la France en faveur de la liberté de conscience, de la liberté d’expression, de la liberté de religion et du refus de tout appel à la haine», a estimé le ministère.
Pour Paris, en outre, ces mouvements « instrumentalisent à des fins politiques les propos tenus » par le président Emmanuel Macron le 2 octobre, lors de la présentation d’un projet de loi sur le «séparatisme islamiste», et la semaine passée, lors de l’hommage national au professeur Samuel Paty, assassiné le 16 octobre par un islamiste russo-tchétchène de 18 ans.
Pendant cet hommage, Emmanuel Macron a promis que la France continuerait de défendre les caricatures du prophète Mahomet, au nom de la liberté d’expression.
Le ministère a souligné que le projet de loi et les déclarations du président visent uniquement à «lutter contre l’islamisme radical, et à le faire avec les musulmans de France, qui sont partie intégrante de la société, de l’histoire et de la République françaises».
Le Quai d’Orsay a souligné avoir mobilisé le réseau diplomatique français « pour rappeler et expliquer (aux autres pays) les positions de la France en matière de libertés fondamentales et refus de la haine ».
Paris a aussi demandé aux pays concernés de «se désolidariser de tout appel au boycott ou de toute attaque contre notre pays, d’accompagner nos entreprises et d’assurer la sécurité de nos compatriotes à l’étranger».
LR/AFP