C’est lors de la conférence de presse commune avec Donald Trump que le président français a précisé les choses.
«Nous avons en effet changé la doctrine française à l’égard de la Syrie pour pouvoir avoir des résultats de manière très étroite avec nos partenaires et, surtout, les Etats-Unis. Nous avons un objectif principal: l’éradication des terroristes, de tous les groupes terroristes, quelles que soient leurs sensibilités. Nous avons une volonté: construire une solution politique dans la durée inclusive et donc, dans ce contexte, je ne fais pas du départ et de la destitution de Bachar Al-Assad une condition préalable à l’intervention de la France…». «Cela fait près de sept ans que nous avons fermé notre ambassade à Damas, que nous n’avons plus de contact avec Bachar Al-Assad et que nous avons posé cette condition sans aucune efficacité», a encore fait valoir Emmanuel Macron. Le président français a par ailleurs de nouveau évoqué «une ligne rouge», partagée avec le président américain et qu’il a précisé avoir «réaffirmée» lors de ses récentes rencontres avec le président russe, Vladimir Poutine, à savoir «aucune utilisation d’armes chimiques».
«Toute utilisation d’armes chimiques fera l’objet de représailles immédiates sur les lieux d’utilisation ou de stockage», a-t-il martelé, insistant aussi sur les «corridors humanitaires pour évacuer les populations civiles». Le dernier point, a-t-il ajouté, est de «construire dans la durée la stabilité politique de la Syrie».
En conséquence, Emmanuel Macron a indiqué qu’il entendait «construire la feuille de route politique de l’après-guerre» en Syrie avec le président américain, promettant une «initiative concrète du P5 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, NDLR) dans les prochaines semaines».
Patrice Zehr