Le 17 novembre 2017 est une date à inscrire dans les annales de la Chambre des représentants et des composantes de la majorité parlementaire.
Ce jour-là, la majorité parlementaire a déposé et inscrit au Bureau de la première Chambre une proposition de loi visant à plafonner les salaires et les indemnités octroyés aux hauts responsables de l’Etat à dix millions de centimes par mois. Une première!
La Cour des comptes les a à l’œil
Alors que nul n’ignore l’état actuel de la Fonction publique, sur lequel se penche attentivement la Cour des comptes, la proposition de loi, signée par les chefs des groupes parlementaires de la majorité, est suivie de près par les citoyens qui espèrent que l’institution parlementaire soit à leur service.
Pour ce faire, le récent rapport de la Cour des comptes sur la Fonction publique a passé au crible la situation critique de cette dernière. Il en a déduit que les salaires des fonctionnaires constituent un lourd fardeau pour le budget général de l’Etat.
Lesdits salaires, a fait savoir la proposition de loi, sont passés de 75,4 milliards de dirhams en 2008 à 120 milliards en 2016. Ce qui représente 11,84% du produit national brut (PNB). Alors que les hauts fonctionnaires de l’Etat reçoivent un salaire mensuel équivalent à 50.000 DH, on cite les enseignants aux facultés de médecine et les conseillers juridiques au sein du Secrétariat général du gouvernement qui perçoivent 31.000 DH par mois. Quant au salaire dans les grandes entreprises publiques, il est évalué à 20 millions de centimes par mois, sans compter les indemnités de toutes sortes.
Un sujet de débat
Les chefs des groupes parlementaires, Driss El Yazami Idrissi (PJD), Taoufik Kamil (UC), Mohamed Moubdie (MP), Chakroun Amam (USFP) et Aicha Lablak (PPS), qui ont déposé cette proposition de loi au Bureau de la Chambre des représentants au nom des groupes de la majorité, rejoignent ainsi les demandes incessantes des citoyens qui s’étonnent que les salaires dont bénéficient les hauts fonctionnaires au Maroc ne correspondent nullement aux salaires et indemnités perçus dans certains pays européens.
Cette proposition de loi en question, aujourd’hui débattu au Parlement, alimentera sans nul doute les débats de salon et de rue des Marocains qui s’étonnent du fait que les hauts fonctionnaires soient grassement payés, plus que leurs homologues dans certains pays européens et ce, dans un pays émergent, dont le budget ne permet pas cette «largesse»; surtout quand on compare ces salaires au SMIG qui ne permet pas aux citoyens de vivre décemment ou, du moins, dignement…
Mohammed Nafaa