Après le rejet de ses amendements, l’opposition les explique. Notamment, celui qui consistait à réhabiliter les provinces qui n’ont pas eu leur part de la richesse nationale.
Hakim Benchemmas, président du groupe PAM et coordinateur des groupes de l’opposition à la Chambre des conseillers, a déploré, lors d’une conférence de presse en présence des groupes du PI (Parti de l’Istiqlal), de l’USFP et de l’UC, le siège qui vise à empêcher les représentants des médias nationaux de faire leur travail consistant à informer l’opinion nationale, en les privant de couvrir le débat important, long et parfois houleux au sein de la Commission des finances sur le projet de loi de Finances 2014.
Les groupes de l’opposition à la Chambre des conseillers, a dit Benchemmas, ont tenu à organiser cette conférence de presse pour informer l’opinion nationale des différents amendements (112) au projet de loi de Finances 2014 présentés par les groupes de l’opposition réunis et dont trois seulement ont été acceptés par le gouvernement. Benchemmas a précisé que les recommandations présentées par les groupes de l’opposition constituaient une première dans l’histoire de l’institution parlementaire. Leur but était de traiter les disparités existant entre les différentes provinces du Royaume pour ce qui est de leur quote-part de la richesse nationale.
Un Maroc à plusieurs vitesses
Les groupes de l’opposition avaient de ce fait présenté, soulignait Hakim Benchemmas, un amendement qui proposait une baisse de 20% des budgets d’investissement de certains ministères, plus particulièrement ceux qui ne dépensent pas toutes leurs ressources financières de l’investissement. L’amendement proposait aussi la réorientation de ces ressources au profit des provinces qui souffrent d’insuffisances aiguës. «Les dernières inondations au sud du pays ont démontré, a souligné Benchemmas, que nous sommes face à un Maroc à plusieurs vitesses et qu’il existe encore chez nous des citoyennes et des citoyens qui occupent des sous-positions dans l’échelle du développement humain».
«Nous avons visé, en présentant ces amendements, à rehausser le niveau de ces provinces pour les rapprocher quelque peu de la moyenne nationale, volets santé, enseignement, infrastructure routière, eau et électricité», a rappelé Benchemmas.
Stratégie de gestion des crises
Il n’est pas logique, a poursuivi Hakim Benchemmas, que le Maroc, qui s’est transformé en grand chantier de réformes, ne dispose pas encore d’une réelle stratégie de gestion des crises. Les récentes inondations dont a été victime le sud du Royaume ont démontré que le gouvernement n’intervient qu’après des catastrophes naturelles pour traiter les retombées des inondations. «Nous aspirons au contraire à ce que le gouvernement dispose, à portée de main, d’une stratégie de gestion des crises. Nous regrettons donc qu’il ait refusé nos recommandations qui visent à garantir l’équilibre social et à réhabiliter le Maroc qui n’a pas eu sa part de la richesse nationale et du grand effort d’investissement réalisé par l’Etat», a-t-il conclu.
Mohammed Nafaa