Partis politiques : Driss Jettou sort le carton rouge

Partis politiques Driss Jettou

Driss Jettou a surpris tout le monde en sortant le carton rouge qui sanctionne les partis politiques redevables au Trésor de 5,7 millions de dirhams, au titre des subventions de l’Etat pour les campagnes électorales de 2009 et de 2011.

L’instance de Driss Jettou (Cour des comptes) a été on ne peut plus claire en rendant publics les résultats de son rapport d’audit des comptes des partis politiques pour l’exercice 2012. Il en ressort que six partis sont redevables au Trésor de la coquette somme de 5,7 millions de dirhams qu’ils doivent rendre à l’Etat au titre de la manne étatique subventionnant la campagne électorale de 2009 et celle de 2011.
Driss Jettou a donc surpris les partis politiques en leur brandissant en pleine figure le carton rouge, les rappelant à l’ordre et leur reprochant de ne pas tenir comme il se doit leurs comptes. Il ressort donc du rapport de la Cour des comptes sur la comptabilité de nos partis politiques que ceux-ci, toutes tendances confondues, affichent des défaillances et autres dysfonctionnements. Les magistrats de la Cour des comptes en donnent pour exemple l’absence pour certaines formations politiques des listes et des justificatifs relatifs aux subventions de l’Etat pour couvrir les dépenses des campagnes électorales. Aussi la Cour des comptes exhorte-t-elle les formations politiques, dans le souci de garantir une plus grande transparence, à présenter une comptabilité en règle, précise et détaillée concernant leurs dépenses.
On relève aussi dans le dernier rapport de la Cour des comptes que six partis politiques se doivent de restituer au Trésor quelque 5,7 millions de dirhams au titre de la participation de l’Etat au financement de leurs campagnes électorales relatives aux élections communales de 2009 et législatives de 2011.
Surprise générale: le Parti Justice et Développement (PJD), qui coiffe la majorité gouvernementale, reste redevable au Trésor de 1,9 million de dirhams. Il est pointé du doigt pour ne pas avoir présenté aux magistrats de la Cour des comptes les documents à même de justifier clairement ses dépenses au titre de la campagne électorale du 25 novembre 2011.

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Au sein des partis de la majorité, le PJD n’est pas le seul à qui l’instance de Driss Jettou exige une régularisation des comptes et une comptabilité saine et transparente. Le RNI (Rassemblement National des Indépendants) est également pointé du doigt par le dernier rapport de la Cour des comptes. Il lui est reproché, entre autres, la non-restitution au Trésor de la différence entre le montant reçu et les dépenses déclarées dans les documents comptables. Il est débiteur de 800.000 DH.
Les partis de l’opposition sont logés à la même enseigne. Le Parti Authenticité et Modernité (PAM) n’a pas échappé au carton rouge de Driss Jettou. Il lui est reproché d’être toujours -même s’il a promis de régulariser sa situation- redevable de la somme de 923.505,02 DH. Les magistrats de la Cour des comptes sont catégoriques. Le montant global, documents à l’appui, est de l’ordre de 176 millions de dirhams, soit 92% du montant global des dépenses. Le somme manquante, toujours selon le rapport, reste de 16 millions de dirhams (8%).
Sur la liste des partis que le rapport invite à justifier leurs dépenses au titre de la contribution de l’Etat au financement de leurs campagnes électorales, figurent le RNI (1,5 million de DH), le PJD (620.000 DH) et le Parti de l’Istiqlal (6 millions de DH).
D’autres partis figurent en bonne place sur la liste de ceux qui n’ont toujours pas honoré leur engagement de restituer le reste de la contribution de l’Etat au financement de leurs campagnes électorales de 2009 et de 2011: le Parti de la Choura et de l’Istiqlal (130.000 DH), le parti de l’Union marocaine de la Démocratie et le Parti marocain libéral (927.000 DH).
Ainsi, on comprend à la lecture du dernier rapport de la Cour des comptes que les formations politiques, toutes tendances confondues, ne tiennent pas une comptabilité rigoureuse et sans reproche. Il s’avère donc que ces partis sont encore redevables à l’Etat de la coquette somme de 5,7 millions de dirhams, dont une partie n’est pas suffisamment justifiée. Certains partis rechignent encore à présenter des documents justifiant leurs comptes annuels. Le PJD et le RNI ont informé l’instance de Driss Jettou de leur volonté et leur prédisposition à mettre plus d’ordre, de rigueur et de transparence dans leur situation comptable. Le RNI, en ce qui le concerne, n’a pas réussi à présenter les justificatifs concernant quelque 40 millions de DH.
Il est donc reproché aux partis politiques de ne pas respecter les délais de présentation de leurs comptes annuels. «Nous sommes en droit, nous a confié un député, d’exiger de nos partis qu’ils fassent appel à des comptables compétents qui ne répondent qu’au seul appel de la rigueur et de la transparence et non aux directives des dirigeants».

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Mohammed Nafaa
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La CDG sous la loupe de la Cour des comptes


Les magistrats de la Cour des comptes que coiffe l’ancien Premier ministre, Driss Jettou, sont à pied d’œuvre, orchestrant des audits concernant les sociétés de la CDG. Les résultats, a précisé le président de la Cour des comptes lors d’une réunion à la Commission des finances à la Chambre des conseillers, demandent beaucoup de temps: plus d’une année et demie. Ils seront donc disponibles en 2015.

Jettou: revoir la gestion des catastrophes naturelles


Le président de la Cour des comptes, Driss Jettou, n’a pas mâché ses mots lors d’une réunion de la Commission des finances à la Chambre des conseillers. Il a souligné que la catastrophe des inondations du sud du pays a été une occasion de tirer des leçons. Elle montre la nécessité d’une autre approche, celle de la gestion des catastrophes naturelles.

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