La majorité a reporté à la dernière minute la réunion qui était prévue début septembre et qui devait lui permettre de présenter son bilan législatif, devant chefs de parti, ministres et groupes parlementaires… Parallèlement, les démissions pleuvent.
Le report de la réunion de haut niveau de la majorité serait dû au fait que le document qui devait faire l’objet de la rencontre de la majorité n’était pas encore prêt. Prétexte qui n’a pas beaucoup convaincu en cette période pré-électorale. Surtout que le bruit court sur la tenue éventuelle d’une session extraordinaire du Parlement pour, dit-on, adopter des projets de lois. Et ce, au moment où nombre de députés appartenant à des groupes parlementaires s’empressent de déposer leur démission auprès du Bureau de la Chambre des représentants pour pouvoir s’inscrire dans d’autres partis politiques. Ce qui annonce en clair le retour du fléau de la transhumance!
Dans ce cadre, sept députés se distinguent plus particulièrement. Il s’agit de Abdelkader Tatou, Meriem Oulhane, Abdelhak Chafik et Hicham Hrami du parti Haraki (MP) de Mohand Laenser, de deux députés du Parti de l’Istiqlal de Hamid Chabat, en l’occurrence Hassan Tabi et Saïd Addor et, pour le Rassemblement National des indépendants (RNI) de Salah Eddine Mezouar, du député Abdallah Ouberka. Trois autres noms de députés figurent sur la liste de ceux qui changent d’adresse: Faouzi Chaâbi du Parti de l’Environnement, Rachid Hammouni de l’USFP et Brahim Chkili du PAM.
Une session parlementaire extraordinaire
Dans ce tumulte qui caractérise aujourd’hui la vie politique, les partis ont adressé leurs propositions à la Commission de suivi des élections, alors que les leaders des partis de la majorité ont examiné l’éventualité de la tenue d’une session parlementaire extraordinaire. Une opportunité pour la majorité de mettre sur la table des projets de lois organiques, tels le fameux projet de loi organique sur la grève et celui de l’officialisation de la langue amazighe, nous a confié un député PPS. La tenue d’une session parlementaire extraordinaire ne semble guère faire l’unanimité, vu que les partis politiques sont à pied d’œuvre pour la préparation des élections législatives du 7 octobre 2016 et qu’ils se trouvent de ce fait, pour nombre d’entre eux, dans leurs fiefs électoraux, ce qui ne faciliterait pas leur présence au Parlement.
La réponse de Benkirane
Les détracteurs du gouvernement profitent de cette situation pour reprocher à la majorité de se contenter d’être un gouvernement de gestion des affaires courantes. Réponse du berger à la bergère, le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, a saisi l’occasion de la tenue du Conseil de gouvernement pour répondre à ses détracteurs. «Le gouvernement, a-t-il dit, continuera de remplir pleinement ses prérogatives jusqu’à la tenue des élections législatives».
Mohammed Nafaa